Parce que je ne crois pas qu'après 30 ans de dérégulation financière, des politiques d'aménagement du capitalisme sauvage qu'ont installé libéraux et sociaux-démocrates, une Europe totalement dévoyée par le monétarisme et le libre-échange généralisé puissent en quoi que ce soit modifier la situation catastrophique dans laquelle nous sommes et les incroyables violences sociales qu'elle justifie en Grèce aujourd'hui et demain chez nous ;

Parce que je crois qu'il faut aujourd'hui poser des ruptures, réhabiliter les projets collectifs et politiques face au fric, provoquer si nécessaire une crise européenne afin de donner un coup d'arrêt au règne d'oligarchies qui sont persuadées d'être légitimes à déterminer, à la place des peuples, ce qui est bon pour eux - et à le leur imposer ;

Parce que je crois que la question centrale n'est pas le faux-semblant de la dette mais la répartition de plus en plus inégalitaire des richesses au profit d'un nombre de plus en plus réduit d'ultra-privilégiés, que ces richesses sont non seulement suffisantes pour maintenir l'Etat-providence qui est une des plus belles conquêtes de l'histoire de l'humanité, mais qu'elles doivent permettent de le développer afin de régler de nouveaux problèmes comme celui de la dépendance ;

Parce qu'il faut mettre au pas la finance, réhabiliter la nationalisation, non des pertes en privatisant les bénéfices, mais des secteurs (énergie, transports, banque) sur lesquels la collectivité doit pouvoir exercer un contrôle et fixer des orientations en fonction du bien commun et non du profit que quelques-uns ;

Parce qu'il faut supprimer les crapuleuses franchises médicales, abroger la scandaleuse taxe sur les mutuelles, en prenant l'argent de la santé là où il est, dans les laboratoires pharmaceutiques qui tuent au lieu de soigner et enrichissent leurs actionnaires plutôt que de financer la recherche, qui pillent la Sécurité sociale ;

Parce qu'il y a d'autres solutions que de jeter les plus pauvres dans la misère et d'appauvrir les classes moyennes afin d'enrichir toujours plus les plus riches ;

Parce que ce qui reste de démocratie après cinq ans de sarkozysme a besoin de plus qu'un changement d'hommes et d'un coup de Ripolin ;

Parce que si l'on ne va pas dans ce sens là, qu'on s'appelle Hollande ou Aubry, on se met dans la peau de Papandréou, valet docile des "marchés", qui impose à son peuple le plus incroyable et cruel des retours en arrière.

Les "socialistes" ont gagné en Grèce en 2009, deux ans après la récession atteint 6%, le chômage 16%, près d'un Grec sur quatre est sous le seuil de pauvreté, le taux de suicide est en hausse de 30% depuis le début de l'année et le 16 septembre, un homme s'est immolé par le feu dans les rues d'Athènes, devant la banque qui a saisi sa maison pour la vendre aux enchères...

Aujourd'hui, c'est de rupture avec trente ans de libéralisme et d'Europe maastrichienne qu'il s'agit, pas d'aménagement de la sauvagerie de ce libéralisme fou qui exige des peuples qu'ils payent les pots cassés par les délinquants de la finance internationale. Il ne suffira pas de remplacer un libéral cynique par un libéral qui s'excuse toujours d'être trop social et devra donner plus de garanties aux "marchés" et aux agences de notation marrons afin de les convaincre qu'il ne remet rien sérieusement en cause.

Il faut réarmer l'Etat, rompre radicalement avec trente ans d'européisme libéral et libre-échangiste, protéger l'industrie européenne contre celles de pays qui pratiquent le quasi-esclavage et qui produiront toujours à des coûts inférieurs, nous condamnant à toujours plus de misère par pression sur les salaires et l'Etat social, à toujours plus de déficit commercial et toujours plus de dette, justifiant toujours plus de démantèlements des services publics et des systèmes de redistribution. Il ne faut plus chercher à se défendre du libéralisme, il faut l'attaquer de front, réinventer l'Etat et des politiques publiques offensives, réguler les marchés financiers, interdire et taxer la spéculation, prohiber les produits financiers toxiques et autres ventes à découvert, rendre à la bourse sa véritable mission : collecter l'épargne afin de financer le développement d'entreprises qui produisent, constituer un puissant groupe bancaire public, exiger des partenaires européens la réforme de la BCE...

C'est pourquoi je considère que, dans la primaire, exercice démocratique salutaire qui engage peut-être une véritable rénovation en profondeur, indispensable, de notre système politique (tout de suite après il doit y avoir la prohibition de tout cumul de mandats), seul le projet d'Arnaud Montebourg répond aux défis de l'époque.

1. La démondialisation : Transformer la mondialisation économique et financière et construire une Europe forte • Sécuriser la finance : reréguler avec force le système financier pour éviter les dérives qui ont conduit à la crise • Donner à l’Europe toute sa place dans l’économie mondiale en mettant en place des protections commerciales à ses frontières pour éviter le dumping social et environnemental, les délocalisations et la baisse des salaires 2. La mutation écologique : Transformer nos modes de vie et convertir notre économie pour intégrer l'écologie au coeur de nos pratiques économiques et de notre vivre ensemble 3. Le capitalisme coopératif : Transformer le monde du travail et redonner du pouvoir d’achat aux Français en répartissant mieux les profits de l’entreprise et en réduisant les écarts de rémunération entre salariés et dirigeants 4. La 6e République : Transformer nos institutions en les rendant responsables, transparentes, et en redonnant aux citoyens les pouvoirs qui sont les leurs