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mercredi 13 mai 2015

0,6 % de croissance : une escroquerie statistico-médiatique de plus.

Dans une période de dépression/déflation, comme celle dans laquelle nous sommes, la tendance majeure est perturbée par de légers rebonds. Ceux-ci sont sans aucune signification, ils sont en général dus, après un ralentissement marqué, à un effet de rattrapage avant une nouvelle phase de chute.

C'est ce que certains économistes appellent des "rebonds du chat mort".

Et c'est ce que nous vivons : sur les 0,6 % de croissance, 0,5 % sont dus à des restockages, phénomène typique d'un rebond du chat mort ; les entreprises ayant, dans les mois précédents, restreint approvisionnement et productions, sont contraintes de restocker. Ce n'est nullement le signe d'un redémarrage.

Pour le reste, la baisse du prix du pétrole et celle de l'euro (alors que les médias dominants vantent depuis trente ans les vertus du franc puis de l'euro forts), peuvent expliquer le... 0,1 % résiduel. Et encore ! Il s'agit d'une première estimation, la marge d'erreur est de 0,3% : le chiffre définitif pourra donc aussi bien être de 0,4 que de -0,2. Idem pour l'inflation à soi-disant 0,1%...

Ces chiffres ne montrent donc qu'une chose, c'est que, hors phénomènes conjoncturels, la croissance réelle est nulle, positive dans des proportions non significatives, ou... négative.

Elections britanniques...

Ou comment un mode de scrutin (le plus violent qui soit : majoritaire de circonscription à un tour ; le candidat arrivant en tête est élu) permet de distordre complètement les résultats d'une élection.

En effet : - le vrai vainqueur est l'UKIP eurosceptique qui passe de 3,1 % à 12,8 %, c'est lui qui progresse le plus... mais comme ses voix sont dispersées sur tout le territoire à peu près également, il ne prend qu'un siège ;

- dans la coalition sortante, les conservateurs bondissent de... 0,8 % (36,9 % au lieu de 36,1 %) mais passent de 306 à 331 sièges, alors que leurs ex-alliés Lib Dem perdent 15,2 % (7,8 % au lieu de 23 %) : quelle victoire ! La coalition sortante perd donc 14,4 % !!! Avec le même schéma qu'aux dernières législatives allemandes : effondrement du parti-appoint libéral de la coalition ;

- les travaillistes passent de 29 % à 30,5% : il gagnent donc plus en voix que les conservateurs, mais perdent 26 sièges alors que les conservateurs en gagnent 25 ;

- enfin le SNP écossais, en progressant de 3% (de 1,7 % à 4,7 %), mais concentrés sur peu de circonscriptions, gagne 50 sièges (56 au lieu de 6).