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jeudi 29 août 2013

Sarko sans les piles

C'est ça être atlantiste : on roule des mécaniques pour plaire au patron de Washington, mais si le patron de Washington a soudain des scrupules, il faut se contorsionner pour ne pas avoir l'air trop ridicule. C'est comme avec Merkel en somme : on bêle à la croissance et quand la cheffe siffle la fin de la récré, on s'écrase.

Il y a longtemps que la France n'a plus de politique étrangère, parce qu'elle a renoncé à en avoir une, parce qu'elle a réintégré l'organisation militaire intégrée de l'OTAN, parce qu'elle n'a plus de doctrine, parce qu'elle n'a plus l'ambition d'être une puissance indépendante ou seulement souveraine, parce qu'elle a abdiqué en Europe face à l'Allemagne. Il n'y a plus que des opportunistes sans envergure, sans idées et sans ambition qui naviguent à vue, à la godille, de préférence à la remorque de Washington et de Berlin, comme ceux de l'entre-deux-guerres étaient à la remorque de Londres.

Et chaque jour je trouve plus vraie cette boutade d'Onfray : Hollande, c'est Sarko sans les piles.

Cela dit un peuple a les responsables et la diplomatie qu'il mérite.

mardi 27 août 2013

Et c'est reparti... pour Damas, cette fois !

Le massacre de Raçak, montage probable, a permis de vendre la guerre contre la Serbie et d'installer au Kosovo un Etat mafieux dirigé par des trafiquants d'organes ;

les armes de destruction massive de Saddam, mensonge éhonté, ont permis de vendre l'invasion de l'Irak qui n'est, depuis 10 ans, pas sorti du chaos ;

la nécessité de faire oublier sa position catastrophique sur la Tunisie a conduit Sarkozy à partir en guerre en Libye, quitte à en faire, de manière totalement irresponsable, un centre majeur de diffusion des armes dans toute la région, en attendant l'éclatement d'un pays où, comme en Afghanistan, au Kosovo et en Irak, l'intervention militaire n'a fait qu'aggraver la situation et n'a apporté aucune perspective de solution politique ;

les armes disséminées en Libye, grâce à l'intervention militaire, ayant armé les terroristes qui ont instrumentalisé la question touarègue dans un Mali en pleine décomposition due d'abord aux politiques du FMI et au libre-échange qui a ruiné le coton, Hollande est parti en guerre parce que lesdits terroristes avaient exploité la résolution stupide, présentée à l'ONU par la France, qui leur laissait le champ libre pendant six mois, mais naturellement rien n'a été fait pour régler les questions de fond qui feront réexploser le Mali un jour ou l'autre : le statut des touarègues, le caractère stupide et criminel des politiques d'ajustement du FMI, la mondialisation néolibérale.

Et voilà maintenant qu'on va bombarder, en toute irresponsabilité, une poudrière, sans avoir de buts de guerre, de doctrine ni de stratégie. Probablement pour finir par mettre au pouvoir les islamistes qui sont nos pires ennemis, armés et financés par notre grand allié qatari, et dont, comme en Irak, les chrétiens d'Orient seront les premières victimes. Au risque de faire exploser le Liban, de provoquer une conflagration régionale... ou plus.

Pourquoi ? parce que Bachar el-Assad, un tyran comme le monde en compte beaucoup et que Sarko invitait il y a peu sur la place de la Concorde un 14 juillet, se serait servi d'armes chimiques. Mais enfin d'autres prétendent que ce gaz est qatari et que c'est l'opposition - laquelle sinon la plus extrémiste ? - qui l'a utilisé afin de donner le prétexte à une intervention. Mais enfin, le gouvernement islamiste turc, en difficulté intérieure, pousse à cette intervention qui constituera une utile diversion à ses problèmes intérieurs et sert sa politique impérialiste néo-ottomane et anti-kurde. (Au passage, personne ne s'est jamais beaucoup soucié des dizaines de milliers de morts de la sale guerre que la Turquie mène contre ses Kurdes de manière plus ou moins intense depuis 1922).

Je ne sais pas qui s'est servi du gaz en Syrie, mais je vois bien le prétexte qu'il offre, à qui, et je me souviens de Raçak aussi bien que des armes de destruction massive de Saddam. Et je vois aussi l'incommensurable danger, les conséquences imprévisibles de ce qui se prépare, presque un siècle après l'été 1914...

Foin de tout cela ! Hollande a décidément le socialisme très expéditionnaire, c'est encore un de ses points communs avec Guy Mollet.

dimanche 25 août 2013

A La Rochelle, beaucoup de bruit pour rien

Pitoyable Ayrault...

Tant que la pensée politique se réduira, à la soi-disant gauche comme à la vraie droite, aux mantras invoquant une "réorientation de l'Europe", les "progrès de la construction européenne", un "gouvernement économique de l'Europe" et autres balivernes, il n'y aura pas d'autre voie que la destruction de l'Etat social, la course à la compétitivité par la baisse du coût du travail, c'est-à-dire à la baisse des salaires réels, la fin de la démocratie autre que formelle, puisque dans ce cadre-là il n'y a qu'une politique - néolibérale - possible, et la montée concomitante de l'extrême droite.

Parce que l'Europe, telle qu'elle a été refondée par l'Acte unique et Maastricht, impose à la soi-disant gauche, comme vient encore de le rappeler le commissaire européen Oli Rehn, au moment même où Ayrault rabâchait une fois de plus ses incantations vides de sens, ne peut pas être autre chose que ce qu'elle est. A cet égard, l'acte inaugural du quinquennat, la capitulation devant Merkel qu'a constituée la ratification - sans l'ombre de la renégociation promise aux électeurs - du traité budgétaire, a écrit par avance l'histoire des cinq années qui suivront.

Faute d'avoir rompu d'emblée avec la logique européenne et mortifère de la récession, faute d'avoir choisi une sortie négociée de l'euro, la dévaluation et le recours à l'inflation - seule alternative à la "baisse du coût du travail" et condition d'un retour à la démocratie, c'est-à-dire au choix entre deux politiques et non entre deux équipes qui, quels que soient leurs discours, mènent la même politique, moyennant quelques aménagements aux marges -, le gouvernement dit socialiste s'est condamné à voir le FN devenir le premier parti de France aux prochaines européennes et à préparer le retour d'une droite encore plus dure à la prochaine échéance nationale.

mercredi 21 août 2013

L'info selon France 2

France 2 c'est l'actualité heureuse ! Comme dirait Candide, tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles...

5 minutes sur la relocalisation en Bresse d'une production de poids lourds naguère délocalisée en Turquie,

5 minutes sur les palaces parisiens qui ne se sont jamais aussi bien portés,

5 minutes sur des salariés heureux qui rentrent de Bora-Bora et sont ravis de manger tous les midis au bord de Seine avec leur gentille cheffe,

5 minutes sur Cancale où il fait beau et où les familles ne savent pas comment dépenser leur argent,

et cerise sur la gâteau, 5 bonnes minutes sur une Grèce où les touristes se ruent, et qui va beaucoup beaucoup mieux, même si les Grecs continuent à frauder...

Ah si, tout de même, un point noir... l'inénarrable Lenglet, qui ne s'est donc pas noyé cet été, a déploré amèrement qu'on augmente les impôts plutôt que de diminuer les dépenses publiques : "mais on est en France, n'est-ce pas ?"

Point de vue image du Monde et Goebbels n'ont qu'à bien se tenir !

lundi 12 août 2013

Nouveau recul du PIB en Grèce

Et encore une baisse de 4,6% du PIB grec au premier trimestre. Les chiens de garde exultent : il est moins mauvais qu'attendu à 5%, le rythme de la baisse ralentit puisque c'était 5,6% au premier trimestre 2012. Comme dirait Moscovici, y'a du meilleur dans le pire...

Ils se foutent de la gueule de qui, au juste ???

Le PIB grecs s'était contracté de 6,4% au total en 2012. Cela signifie donc que le rythme augmente par rapport à la fin 2012...

Et l'on approche désormais d'une baisse cumulée du tiers de richesse nationale depuis 2009, alors que la Grande dépression des années 1930 aux Etats-Unis avait touché le fond à -27%.

Ajoutons que la glorieuse politique merkellobarroshollandaise, en même temps qu'elle entraînait cet effondrement cataclysmique de la richesse globale du pays, procédait à une redistribution massive de ladite richesse au détriment des pauvres et des classes moyennes, brutalement paupérisées, et au profit des plus riches qui, en Grèce comme en France, vont très bien. Merci pour eux !

Alors, on fait quoi, devant pareille débâcle, devant pareil échec des "stratégies" néolibérales merkellobarroshollandaises ? On continue bien sûr !!!