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lundi 24 mars 2008

Mensonges et propagande pontificaux

Et voilà que Benoît XVI nous ressert une fois de plus le vieux mensonge inventé en 1749 par Benoît XIV : le Colisée comme symbole du martyre des chrétiens par l'Empire romain (que je relève déjà dans Le Plongeon), et de déplorer, en oubliant les innombrables victimes du christianisme, la multiplication des Colisées.

Je suis un partisan intransigeant de la liberté de conscience, celle de croire comme de ne pas croire. Mais en parlant ainsi le pape ment, il se livre à une pure et simple opération de propagande, car il sait qu'il ment : jamais aucun chrétien n'a été mis à mort dans le Colisée.

Ceux qui l'ont été à Rome l'ont été ailleurs - jamais ici. Ils ne l'ont d'ailleurs jamais été à raison de leur foi, mais parce qu'ils mettaient en danger l'Empire en refusant de sacrifier à ses dieux. Quand ils ont été persécutés, dans l'Empire romain, toujours durant des périodes de crise politique, très courtes, les chrétiens l'ont été d'ailleurs le plus souvent spontanément par la "base", en raison de leur refus des règles sociales (non de leurs croyances ou de leurs rites), les populations voyant dans cette attitude une subversion qui mettait en danger l'équilibre de la société et de l'État. Le problème n'est donc pas, dans cet univers intellectuel-là, la religion des chrétiens, c'est leur entêtement à ne pas respecter les rites qui sont là pour assurer la sauvegarde de tous, de prétendre que LEUR Dieu est le SEUL VRAI Dieu. L'intolérance n'est pas du côté des Romains, elle est du leur ; c'est leur intolérance qui les fait persécuter, non pour des raisons de conscience qui sont totalement étrangères au monde polythéiste de l'Antiquité classique qui accueille les nouveaux dieux sans distinction. L'intolérance et la persécution pour raison de conscience apparaissent AVEC le monothéisme : c'est parce que MON Dieu est le seul vrai que je suis habilité à persécuter qui ne le reconnaît pas - puisqu'il est dans l'Erreur.

Quant à la persécution qui vient du pouvoir, elle ne s'exerce jamais que sur des périodes extrêmement courtes, rarement plus d'un an à chaque fois, soit au total disons une vingtaine d'années (fractionnées en une dizaine de séquences) entre 64 et 305, fin de la dernière et de la plus longue des persécutions, celle de Dioclétien.

Pour quel bilan ? Bien difficile à déterminer, tant un grand nombre de prétendus martyres de chrétiens ne furent à l'évidence en rien motivés par la religion, mais le résultat d'agressions, de querelles ou de rixes aux motifs variés - victimes récupérées ensuite par l'appareil de propagande chrétien. Probablement le bilan global des véritables persécutions n'a-t-il pas excédé les 5000 exécutions en deux siècles et demi, soit une moyenne de... 20 morts par an, ce qui, on me le concédera, pour une société soi-disant violente, brutale, intolérante et sanguinaire est singulièrement... insignifiant. Rappelons que les très chrétiens États-Unis d'Amérique exécutent annuellement plus de 40 personnes tandis que plus de 3000 autres y sont dans les couloirs de la mort.

La persécution des chrétiens dans l'Empire romain telle qu'elle est exploitée par l'Église depuis deux mille ans pour dissimuler ses propres crimes, bien réels ceux-là, systématiques parfois, d'une autre ampleur et d'une toute autre nature en tout cas (puisque, eux, c'est bien la liberté de conscience qu'ils visent), est donc une pure propagande. On aurait aimé que nos médias le disent, qu'ils interrogent au moins quelques historiens compétents plutôt que de répercuter comme des cloches les mensonges pontificaux ; probablement est-ce trop demander au pays du chanoine de Saint-Jean-de-Latran !

Rappelons pour finir cette phrase du grand catholique Louis Veuillot (1813-1883), qui semble chaque jour un peu plus en accord avec la pensée de notre Panzerpape, et que j'ai placée en épigraphe de la troisième partie de ma Quatrième Révélation : "Quand je suis le plus faible, je vous demande la liberté parce que tel est votre principe. Mais quand je suis le plus fort, je vous l'ôte parce que tel est le mien."

vendredi 14 mars 2008

Foutage de gueule !…

Et dans les grandes largeurs encore ! À l’instant, je rentre de chez Nicolas où je suis allé quérir les fluides qui arroseront mon demi-siècle, ce soir, et soudain une affiche me saute aux yeux, une pub pour nous dire d’aller voter, avec cette incroyable légende :

« Ma voix aura le dernier mot »… Non vraiment ! ils osent !!!

Un mois et quelques après que Caligula nous a administré par lavement, avec la complicité des deux assemblées, à l’exception d’une poignée de parlementaires encore respectueux de la souveraineté populaire, le traité européen que le peuple français avait massivement repoussé par référendum : quelle audace ! quelle ironie grinçante !! quel foutage de gueule !!!

« Ma voix aura le dernier mot »… alors que justement nos voix ne l’ont pas eu, qu’il a fallu moins de trois ans pour les balancer où je pense et tirer la chasse. Non vraiment, il n’y a plus aucune décence dans ce pays.

J’irai voter Delanoe dimanche, bien sûr. Mais sans aucune illusion sur le fait que ma voix puisse avoir le dernier mot face au président, à ses séides et à ses affidés qui ont déclaré la guerre à tous les gens honnêtes et humbles de ce foutu pays où la démocratie est chaque jour plus formelle et chaque jour moins réelle, face au président et à ses « frères » dont les revenus explosent, quand mes parents de 80 ans qui ont commencé à travailler à 14 n’arrivent plus à vivre décemment avec leur retraite, face aux cris de vierge effarouchée de la patronne du CNPF devant les trafics de millions des vilains méchants loups de l’IUMM dont la brave femme ne savait rien – croix de bois, croix de fer ! –, face à la soi-disant franchise médicale qui est surtout une vraie taxation des malades chroniques, des séropos, des handicapés, des vieux, des diabétiques, etc.

« Ma voix aura le dernier mot »… quelle pitié !

J’irai voter dimanche, par esprit de Résistance contre tout cela mais sans aucune illusion que le PS représente une alternative, même très vaguement crédible, à toutes ces agressions dont les gens honnêtes et humbles de ce pays souffrent chaque jour davantage ; parce que c’est le PS qui, à Maastricht, a désarmé l’État et donné l’essentiel du pouvoir économique aux irresponsables de Francfort qui nous feront crever en excellente santé comme les médecins de Molière ; parce que c’est le PS qui a consenti au désarmement douanier européen qui met nos travailleurs en concurrence avec le prolétariat du Tiers-Monde ; parce que c’est le PS qui a accompagné le discours dominant sur le déficit de la Sécu, les retraites, etc., sans jamais dire qu’il n’y aurait plus aucun problème de ce côté-là si on en revenait seulement à la répartition des plus-values entre le capital et le travail au niveau où elle était dans les années 60… époque où, comme chacun sait, la France était dirigée par le dangereux communiste de Gaulle.

« Ma voix aura le dernier mot » : rions-en avant que d’en pleurer !

lundi 10 mars 2008

Deux excellentes nouvelles ! Ce n'est pas si fréquent...

La défaite à Tourcoing de ce Vanneste que Sarkozy et l’UMP avaient juré ne plus vouloir investir – quelques semaines avant de se parjurer. Merci aux citoyens de Tourcoing ! Incontestablement, on respire mieux dans ce pays, depuis hier soir, quand on est pédé. Pour le reste, on verra à l’heure des comptes, la semaine prochaine.

Et puis, en Espagne, la victoire de l’ouverture d’esprit sur l’éternelle coalition des post-franquistes et des corbeaux. Le social-libéralisme n’est pas vraiment ma tasse de thé, mais au moins la gauche espagnole, elle, n’a pas honte d’être de gauche ; elle sait écouter les aspirations de la société et y répondre ; elle ose dépénaliser l’usage du cannabis et établir la totale égalité des homosexuels face au mariage et à l’adoption ; elle ne met pas en devanture une Boutin vaguement colorée de rose qui, en tentant de concurrencer la réaction sur son terrain, ne pouvait que perdre des élections imperdables.

La haine qu’a déchaînée Zapatero en établissant le mariage gay et en remettant en cause l’équivoque historique sur laquelle a été fondée la transition démocratique me le rend éminemment sympathique. Équivoque historique, car la transition a eu pour prix la non punition des criminels franquistes et la non reconnaissance de leurs crimes. En Grèce, les Colonels ont été jugés et condamnés ; Papadopoulos est mort en prison. Fraga Iribarne a fondé le Parti populaire et présidé des années durant la Galice ; le franquisme n’a jamais été reconnu pour ce qu’il est : le résultat d’un complot militaire appuyé par l’Église, un régime illégal, illégitime et criminel – sa durée et son anticommunisme qui l’a soudain rendu acceptable pour cause de Guerre froide n’y changent rien.

Zapatero a eu le courage idéologique de le dire en faisant établir le droit à indemnisation des victimes du franquisme. En s’attirant aussitôt la réplique de l’alliée de toujours du régime fondé sur le « Viva la muerte ! » et l’assassinat du poète (pédé) Garcia Lorca, l’Église catholique, apostolique et romaine qui, Benoît XVI en tête (ce pape pour lequel le peuple allemand n’a point de responsabilité dans le nazisme), béatifie les victimes de la guerre civile… Pas les 1700 morts du sauvage bombardement de Guernica, pas les centaines de milliers de prisonniers sans jugement, de torturés et de fusillés par les troupes du très catholique Franco. Non ! 498 martyrs des républicains bien sûr ; des prêtres et des bonnes sœurs accrochés aux privilèges d’une société cléricale vivant depuis des siècles sur la misère noire du peuple, qui lui prêchaient la soumission, l’obéissance et la résignation ; qui, malheureusement mais inévitablement, ne pouvaient qu’être victimes du réveil de ce peuple.

Zapatero n’a pas cédé aux intimidations de l’épiscopat, des « familles » et des post-franquistes. Il a tenu le cap de la justice et le peuple lui a donné raison.

Ce dimanche fut donc un bon dimanche.

Pour nous, il reste maintenant à transformer la gifle donnée hier à un pouvoir autiste, sourd et aveugle aux souffrances des humbles qui augmentent chaque jour, qui chaque jour se rapprochent de l’insupportable, en une véritable torgnole.

Reste à espérer qu’ensuite, le Parti socialiste se mettra enfin, enfin sérieusement au travail. Et qu’il entendra la leçon de la victoire de Zapatero : on gagne, quand on est à gauche, lorsque l’on est soi-même, lorsqu’on fait confiance à l’intelligence du peuple.

jeudi 6 mars 2008

Retour de l'île de N. : bienvenue au Sarkoland !

Aller-retour express pour la grande île de N. (désolé ! si vous voulez en savoir plus, il faudra lire Le Plongeon… 8,60€ seulement, maintenant qu’il est en poche, allez ! un bon mouvement, il faut bien que les auteurs vivent si vous voulez qu’ils continuent à vous écrire de beaux livres), afin d’apposer ma signature sur l’acte d’achat de notre maison sur le volcan de K.

Dix ans après mon retour, voilà que nous avons fini par trouver, cet été, le repaire dont je rêve depuis des lustres : un balcon sur l’Égée… quelques îles et la côte d’Asie mineure.

Après six mois de formalités (mille mercis à maîtres Stavrou, Fortsakis et Pitsilis, pour leur amitié, leur efficacité, leur accueil : décidément, la philoxénie, en Grèce, reste une réalité incroyablement vivante !), une fois l’autorisation obtenue des Forces armées helléniques, nous voilà proprios pour la première fois de notre existence – tout juste entre les 49 ans de Frédéric et mon demi-siècle que nous "fêterons" en plein salon du livre.

En principe, dès l’année prochaine, je devrais me réfugier là-bas quelques mois dans l’année… pour écrire. Je n’écris nulle part ailleurs comme là-bas. Là-bas, les idées me viennent aussi facilement que les mots. Là-bas c’est chez moi. Et chez moi, désormais, nous avons un chez nous. Un chez nous, sans avoir à subir l’épreuve initiatique des travaux que Marc, Mathias et Iris ont dû affronter avant de pouvoir s’installer dans la maison de l’olivette de la Veuve pendue (désolé ! si vous voulez en savoir plus, il faudra vraiment lire Le Plongeon…). Parce que nous avons racheté ce chez nous-là à des Anglais qui, eux, l’ont affrontée à notre place il y a dix ans.

Reste à sacrifier à Athéna. Elle était perchée, sous la forme d’une chouette bien sûr, sur le fil du téléphone, lorsque nous sommes allés visiter « notre » maison, cet été, pour la première fois. Et lorsque je lui ai demandé si nous pouvions acheter, elle m’a fait un signe de tête de haut en bas… et pas de bas en haut, ce qui signifie qu’elle me répondait en français et non en grec (voir encore Le Plongeon).

Reste à sacrifier à Poséidon (dont le temple se trouvait, à K., non loin de l’actuelle église de Stavros, autrement dit « la croix ») qui, comme chacun sait, écrasa le titan Polypsophis sous un rocher lancé depuis N., un rocher qui est devenu l’île de K. Poséidon étant en outre l’ébranleur des terres, autrement dit le dieu des tremblements de terre, je l’invoque ici publiquement afin qu’il nous soit favorable et qu’il protège notre chez nous.

Comme j’invoque l’immobile Hestia qui veille sur les foyers, et Hermès qui veille au seuil de chaque maison, afin que l'un et l'autre protègent notre foyer et notre seuil ; et comme j’invoque encore Héphaïstos, le sublime métallurgiste boiteux, le concepteur des mécaniques les plus subtiles, qui travaille dans tous les volcans, afin qu’il surveille sa forge de K., qu'il nous garde, lui aussi, de tout... désagrément de ce côté-là.

Bref, je suis heureux ! Je le serais davantage encore, bien sûr, si ces dames et ces messieurs de la presse sarkolandaise voulaient bien lire L’Or d’Alexandre. Mais là-dessus, je ne peux guère m’en remettre qu’à mon attaché de presse adoré… et à Hermès bien sûr, le dieu des médias et de tant d’autres choses (désolé ! pour en savoir plus, il faudra lire aussi La Quatrième Révélation) à qui j’offre régulièrement une coupelle de lait mêlé de miel, douceur dont il se régale – avec les langues d’animaux.

Bref, mais pourquoi intituler ce billet « bienvenue au Sarkoland » ? m’objecterez-vous avec raison. C’est qu’au retour de la grande île de N. le choc fut brutal : thermique d’abord – ciel bleu, soleil, 24°, tee shirt et douceur estivale pour arroser la maison à l’ouzo, mardi en début d’après-midi ; 4° en arrivant hier soir à Roissy.

Roissy : l’aéroport le plus mal foutu d’’Europe, le plus malcommode et le plus sale. Arrivée à 21h30 : naturellement, pas de toilettes ouvertes dans l’aérogare 2D plongée dans l’obscurité : pas de doute, vous êtes bien en France !

Naturellement pas la moindre indication claire sur l’endroit où s’arrêtent les bus Air France. Au comptoir de l’office du tourisme, on m’indique que c’est au 2B, par là, et que le dernier part à 22h30. Par là, c’est au bout du bout, naturellement sans un tapis roulant comme à Francfort, Munich ou Amsterdam : pas de doute, vous êtes bien en France !

Et quand j’arrive à la porte indiquée, pas la moindre info sur les bus en direction de Montparnasse, l’accueil des cars Air France fermé : pas de doute, vous êtes bien en France !

J’avise deux bagagistes sur le trottoir. – Pardon messieurs, c’est bien là le car pour Montparnasse ? – Oui. – Le prochain est à quelle heure ? – Je ne sais pas quelle heure il est, mais le dernier est à 21h00. – Là-bas on m’a dit à 22h30. – Ben on vous a menti, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ?!

Un car arrive.

– Et celui-là où va-t-il ? – Vous n’avez qu’à demander au chauffeur. – Bonsoir Monsieur, où allez-vous s’il vous plaît ? – Moi ? Nulle part.

La moutarde commence à me monter au nez. Je m’éloigne pour ne pas devenir grossier et tombe sur une plaque, habilement peu mise en valeur, sur laquelle ne figure aucun renseignement à propos des cars pour Montparnasse, mais où il est spécifié que ceux pour la Porte Maillot fonctionnent bien jusqu’à 22h30. Je reviens vers mes bagagistes.

– Vous ne pouviez pas me dire que ce sont les cars pour la Porte Maillot qui fonctionnent jusqu’à 22h30 ? – Moi ? ! mais je ne suis pas payé pour donner des renseignements.

Pas de doute, vous êtes bien en France ! Le pays où plus rien ne fonctionne correctement, où la moindre entreprise suppose une redoutable épreuve pour surmonter la mauvaise humeur et la sarkonnerie ambiantes.

Je vais donc prendre la file pour attendre un taxi… un charmant garçon originaire du Cambodge, qui n’attend pas cinq minutes avant de commencer à s’en prendre aux noirs et aux Arabes. Pas de doute, vous êtes bien en France ! Bienvenue au Sarkoland ! première destination touristique au monde.

PS : vérification faite, après la presse russe qui publie une photo de la présidente à poil sous un manteau de fourrure et la presse espagnole à poil dans ses bottes (une question me taraude : avec quel accessoire, L'Osservatore romano, organe de ce Vatican si cher au coeur du chanoine de Saint-Jean-de-Latran, choisira-t-il de montrer la présidente en tenue d'Eve ?), tout en s'interrogeant sur la santé mentale de son époux ; après avoir épuisé la patience de la sérieuse Mme Merkel ; le "pauvre con" est arrivé jusqu'à Kos et j'ai pu constater, à Athènes hier comme à Bruxelles où j'étais début février, que dès qu'on prononce le nom de notre gugusse national, c'est en rigolant de nous. Incontestable tour de force : Il aura réussi en moins d'un an à rendre la France ridicule.