Départ 7h30 hier matin de Mandraki... 1h00 de mer... d'huile... bain de soleil à Kos en attendant l'avion, Athènes... Paris. C'est fou ce que trois semaines sans télé, sans radio, sans journaux, sans Facebook et presque sans Internet, ça fait du bien. Surtout que, cette année, l'hiver nisyriote avait des airs franchement printaniers... Avant-hier encore bain de mer ; le 7e en 19 jours, et puis des balades, l'écriture au coin de feu avec thé, koulourakia, pain d'épices et mon homme à côté. Le bonheur en somme.

Je crois qu'à chaque fois qu'on retourne là-bas, notre vrai "chez nous", il nous est plus difficile de repartir... D'autant que, cette année, il a fait si beau, si doux ! Une bonne nouvelle pour les milliers de Grecs qui ne peuvent plus se chauffer, par la grâce de l'Europe Merkhollande, et qui auront moins grelotté que l'hiver dernier ! Une mauvaise pour notre citerne, qui ne s'est guère remplie (il faudra compter sur l'eau municipale cet été), mais si bonne pour le moral... la lumière, les arums, les cyclamens, les narcisses, les mandragores en fleurs... la chaleur des amis, malgré la vie toujours plus dure, la mer comme un bain de jouvence, le calme et la sérénité...

Je n'étais donc pas là, j'étais là-bas à l'heure de vous présenter, lecteurs de ce blog, mes voeux pour 2014. Bonne année à tous, donc ! Santé, amours, plaisirs, joies ! Et à nous tous collectivement je nous souhaite une sortie de l'euro, concertée si c'est possible et rapide car c'est nécessaire, afin de nous éviter le sort chaque jour plus tragique de ce peuple grec qui est si cher à mon coeur.

Retour hier, donc... et si je comprends bien, en trois semaines, j'ai raté une polémique insane sur un comique débile et nauséeux qui permet au ministre de l'Intérieur et au Conseil d'Etat de s'attaquer à la liberté d'expression (quand il ne reste plus que la bombe atomique de l'interdiction pour combattre les imbécillités dégueulasses d'un histrion, c'est qu'on est singulièrement peu assuré de ses propres valeurs... et ce qui est utilisé aujourd'hui contre cet histrion, pourra l'être demain à d'autres fins, par exemple par toute sorte de culs-bénits pour faire interdire telle pièce de théâtre jugée christianophobe ou tel dessin soi-disant islamophobe : il s'agit là d'une dérive liberticide aussi dangereuse que de faire arrêter des députés d'extrême droite, à Athènes, sans levée préalable de l'immunité parlementaire, parce que lorsqu'on viole un principe fondamental "pour la bonne cause" cela ouvre la voie à d'autres viols, pour d'autres causes...), les aventures de Monsieur Le Trouhadec saisi par la débauche (comédie de Jules Romains de 1923 contant l'histoire d'un géographe sénile brusquement épris d'une comédienne... je précise que n'étant pas adepte de la fidélité dans le couple, les "infidélités" des autres me laissent de marbre, c'est juste le ridicule d'un vaudeville joué à la tête de l'Etat qui me gêne, parce qu'une fois de plus il discrédite non seulement ses acteurs mais la démocratie), et un truc nommé pacte de responsabilité (antiphrase pour "nouvelle étape dans le démantèlement de l'Etat social au profit du patronat")...

Un idiot utile, des histoires de cul, une trahison de plus ; de quoi me faire regretter amèrement de n'avoir pas été là pour vivre tant d'événements si capitaux ! Sinon, quand est-ce qu'on commence à parler des choses sérieuses ? La sortie de l'euro qui nous étrangle après avoir étouffé les Grecs par exemple, une monnaie qui nous condamne à un chômage toujours plus massif ? C'est-à-dire à une aggravation de la politique dite "socialisme de l'offre", antiphrase (figure de style décidément très "socialiste" variante Le Trouhadec) pour désigner la désagrégation continue de notre Etat social. C'est-à-dire, aussi, à toujours plus de succès promis aux chacals qui nourrissent à la haine le nombre croissant des déboussolés jetés dans le malheur et l'absence de perspective par le social-libéralisme européen.