OD

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

mardi 26 février 2013

Elections italiennes

Le vote italien d'aujourd'hui est avant tout un vote de rejet de l'euro et de l'Europe des Banksters et des Nomenklaturas. Comme d'habitude, on discréditera Beppe Grillo comme populiste, puisque ces Nomenklaturas ont décrété que tous ceux qui sont contre l'Europe ultralibérale qu'on nous a imposée depuis 30 ans le sont. Le vote Grillo est en fait un vote de gauche qui refuse de choisir entre une fausse gauche sociale-libérale à la Hollandréou, la vraie droite baptisée centre du bankster Monti, ex Goldman Sachs, candidat de Berlin et de Bruxelles, crédité de 7 à 9%, et une droite Berlusconi-fascistes recyclés-Ligue du Nord, de plus en plus nationaliste et anti-européenne elle aussi. Le dynamitage de l'Etat social et du droit du travail imposé par Berlin et Bruxelles, comme en Grèce, a provoqué aujourd'hui en Italie une implosion du système politique que nous verrons bientôt en France. Comme en Grèce, la fausse gauche qui refuse de voir qu'il faut sortir de l'euro pour sortir de l'étau libéral ne peut que s'allier avec la droite austéritaire si elle veut gouverner.

mercredi 20 février 2013

Hollande en Grèce

La visite à Athènes de ce qui nous sert de président de la République, pour "soutenir les réformes", relève soit de l'humour noir, soit du cynisme, soit de l'absence totale de conscience des réalités. Ou des trois.

Voilà un pays que l'Europe assassine et dépèce systématiquement depuis trois ans, voilà un peuple qui ne peut plus se chauffer, se soigner, où les écoles ferment quand il fait froid, où les retraités se suicident parce qu'ils ne peuvent plus vivre avec leurs pensions de misère, où on met les handicapés à la rue après avoir baissé leurs allocations et coupé les subventions aux établissements qui les prenaient en charge ; voilà un pays où on a diminué de moitié les salaires et les pensions en trois ans, où on a dynamité tout droit du travail, où l'on brade à vil prix le patrimoine national, où reparaît le spectre de la faim, celui des 650 000 morts de la famine organisée par l'Allemagne en 1941...

Et il s'en est allé bêler à la croissance pour dire que "les réformes" sont en train de réussir !!! Il aurait dû lire le blog de Panagiotis Grigoriou avant son escapade de soutien à des "réformes" qui tuent le peuple grec.

Mais où l'a-t-il pêchée cette connerie qui sonne comme une insulte aux oreilles de tous ceux qui souffrent et qui meurent de cette politique criminelle ? Dans l'adage "après la pluie vient le beau temps" ?

J'enrage !!! Et J'ai honte d'être français.

Mais d'où sort-il que d'une politique récessive peut sortir autre chose que la récession ? Décidément, ce qui tient lieu de "pensée" économique" au PS et à toute la social-démocratie européenne n'est plus qu'une pensée magique... ou l'application de la méthode Coué.

Pendant ce temps-là, la chancelière du Reich européen, elle, déclare qu'un taux de change de l'euro de 1,30 à 1,40 est "normal" et pourquoi pas 1,60 ou 1,80 ? La Grèce a été touchée à mort par la surévaluation de l'euro pendant dix ans : là est, avec le surarmement dû à la menace turque contre laquelle l'Europe s'est bien gardée d'agir (il est vrai que la menace et le surarmement subséquent permettaient aux industries d'armement allemande et française de se goinfrer...), la VRAIE cause de l'endettement grec. Toute l'Europe du Sud et la France aussi. Nous avons besoin d'inflation et d'une dévaluation de 30 à 40%.

La chancelière du Reich a dit NEIN, une fois encore. Européens, vous pouvez continuer à crever la gueule ouverte !

L'Allemagne est un pays vieux, où la réforme des retraites a largement substitué au système par répartition un système par capitalisation : leur pouvoir d'achat dépend donc du niveau de la monnaie et d'une faible inflation. La chancelière du Reich fait la politique de son électorat (une politique de la rente) qui lui en sait gré. Elle n'en changera pas et il est totalement illusoire de penser que les socio-démocrates (lesquels font tellement de bourdes qu'on est habilité à se demander s'ils ont la moindre envie de revenir au pouvoir dans les circonstances actuelles) en conduiront une autre - à quelques détails près.

De surcroît, la chancelière du Reich européen est obsédée par l'hyperinflation des années 20 : c'est vrai qu'à moins de 2 % l'an, il y a de quoi s'inquiéter et asphyxier toutes les économies européennes ! Mais personne n'ose même plus lui dire qu'elle serait plus avisée d'être obsédée par la politique allemande de déflation du début des années 30 qui a amené Hitler au pouvoir.

Il ne faut donc pas attendre le salut des élections allemandes, il faut avoir la volonté politique de faire sauter les blocages européens. C'est à dire d'aller à la crise et, probablement, sortir de l'euro. Sans cela, nous resterons prisonniers du cercle vicieux et mortifère de la récession, de la destruction systématique du droit du travail et de l'Etat social. Sans cela, nous aurons bientôt nous aussi le régime grec au menu. Avec les mêmes conséquences à la clé, c'est-à-dire la misère généralisée, le désespoir, le discrédit total des institutions démocratiques que l'Europe à systématiquement vidées de tout contenu depuis 20 ans - puis la violence.

Et enfin la guerre.

jeudi 14 février 2013

Le suicide européen

La politique de Merkel et Sarkozy, aujourd'hui conduite par Hollande nous emmène dans le mur.

On peut toujours bêler à l'Europe et à la croissance, cette politique ne peut qu'empêcher tout redémarrage économique et donc le déficit et la dette. C'est ce qui s'est passé partout, toujours, de l'Allemagne de Brüning en 1932 à la Grèce d'aujourd'hui, en passant par l'Argentine de la fin du dernier siècle, lorsqu'elle a été appliquée.

L'euro surévalué nous étouffe alors que les Etats-Unis, le Japon, la Chine ont fait le choix d'une monnaie faible qui dope leurs exportations et aggrave notre déficit commercial. La Réserve fédérale a annoncé qu'elle ne relèverait pas ses taux, (c'est-à-dire qu'elle continuerait à dévaluer) tant que le chômage ne redescendrait pas significativement. Le nouveau gouvernement japonais, ultranationaliste a viré le président de la Banque centrale et imposé au nouveau d'augmenter les objectifs d'inflation, c'est-à-dire de programmer la dévaluation du yen, et la Chine n'a aucune intention de réévaluer le yuan. Obama, hier, a annoncé qu'il avait lui aussi fait le choix de l'inflation par la hausse des salaires - le seul possible aujourd'hui pour faire repartir la machine.

L'autisme idéologique allemand et l'alignement imbécile d'Hollande font de l'Europe, dans un monde sans écluses douanières, la seule zone économique à sacrifier sa compétitivité au fétiche d'une monnaie qui étouffe notre économie, rend nos exportations inabordables, permet l'inondation de notre marché intérieur par les importations et donne l'illusion d'une énergie moins chère qu'elle n'est.

Il ne sert à rien de bêler à l'Europe et à la croissance : qu'elle soit appliquée par la droite ou par des socio-libéraux, la politique dictée par Merkel et définie par le traité scélérat Merkozy qu'Hollande s'est empressé de faire ratifier sans la moindre contrepartie (le dernier sommet sur le budget a montré que le soi-disant Pacte de croissance n'était que du pipeau), cette politique austéritaire, l'Europe néolibérale sur laquelle elle repose et un euro piloté selon les seules forces et contraintes de l'économie de la zone mark nous condamnent à la spirale récessionniste. C'est-à-dire, comme en Grèce depuis trois ans, à l'explosion du chômage et à la paupérisation de masse, à la destruction systématique de l'Etat social et du droit du travail, au discrédit de la démocratie et à la montée de l'extrême droite.

L'enjeu des dernières élections n'était pas de continuer la même politique et la même dérive mortifère avec d'autres hommes, mais de changer de politique. Et pour cela, il faut aller à la crise européenne. VITE !

samedi 2 février 2013

Instantanés télévisuels

Après la nouvelle, tombée il y a peu, que le fils d'un ancien président de la République, plusieurs fois recalé à ses examens et injustement écarté de la présidence de l'EPAD, venait de décrocher un poste dû à ses seules compétences... en fac, j'apprends par une bande annonce, avant le journal de France 2, présenté par Marie Drücker, fille et nièce de, qu'Arnaud Poivre d'Arvor, fils et neveu de, est aussi journaliste sur cette chaîne. On imagine combien cela a dû être dur pour eux !

Il y a au moins une chose qui marche en France : le népotisme.

Il y avait déjà le trio de blonds Aryens aux yeux bleus à fort accent livré avec votre bagnole, il y avait "Wir leben Auto" et la marque chère au chancelier Hitler "Das Auto"... il y a aussi maintenant la ministre Pellerin qui, après "un conseil", ne peut s'empêcher de rajouter "un board". C'est vrai que c'est tellement plus clair !

Au moins, nos élites ont-elles intégré que la France n'est plus qu'un dominion. De la puissance d'Outre-Rhin ou de la puissance d'Outre-Atlantique, là est la seule question.

Parmi les tombereaux d'immondices déversés ces jours-ci par l'UMP dans l'hémicycle de la représentation nationale, cette perle, hier, du député de Corse, fils de député de Corse (il a eu un papa et une maman, mais surtout un papa, et en connaît un bout sur le sujet évoqué plus haut, et sur le clientélisme, parfaitement compatibles, eux, avec "notre civilisation"), Camille de Rocca Serra : "Vous touchez au fondement de notre civilisation. Vous touchez à ce fondement."

Si ce n'est pas ce qu'on appelle le retour du refoulé, je suis pape....

Après avoir gagné la guerre au Mali, François Hollande promet d'aller en Grèce pour "soutenir les réformes en cours".

Les réformes, ben voyons ! Sans rire !!! et sans honte ??? d'avoir pris rang, sitôt élu, parmi les laquais de Merkel qui saignent le peuple grec depuis trois ans.

Sur les conséquences de ces "réformes" (c'est-à-dire du dynamitage en règle du droit du travail, de la protection sociale, du système de santé, de l'éducation la programmation du saccage archéologique et de l'environnement), allez lire le blog de Panagiotis Grigoriou, historien et ethnologue, et puis, pendant que vous y êtes, allez voir aussi l'excellentissime film d'Ana Dimitrescu, qui tourne un peu partout en France : "Khaos ou les visages humains de la crise grecque".

Long reportage sur la misère des vieux en pleine explosion, à la fin du journal sus-cité de Marie Drücker, sur cette chaîne ou Langlais et ses clones s'époumonent à vous expliquer, chaque jour, à la suite de Thatcher, pourquoi il n'y a pas d'autre voie.

C'est ça la télévision française : pendant 95% du temps on fait la propagande du système néolibéral que droite et socio-libéraux nous imposent depuis 20 ans sous prétexte d'Europe et qui repose sur la paupérisation de masse. Et pendant les 5% restants on fait pleurer Margot avec les conséquences de cette politique.

Enfin, je ne résiste pas à reproduire ici le statut Face Book de Rodolphe Urbs, excellent libraire au très mauvais esprit, de l'excellente librairie bordelaise La Mauvaise réputation, à propos de la visite de notre président qui, nous répète-t-on depuis hier, sur tous les tons et toutes les ondes, sans rire, inaugure la reconstruction du Mali. Tiens au fait, deux petites questions, comme ça, en passant : où en sont la Bosnie, le Kosovo, l'Afghanistan, l'Irak, le Tchad, la Côte d'Ivoire, la Libye... depuis qu'on est allé y faire la guerre et y reconstruire l'Etat ? Ne serait-ce pas plutôt à la misère, sur laquelle prolifèrent tous les extrémisme (l'islamisme ici ou Chrysi avghi, créé de toutes pièces en Grèce par la politique de Merkel et de ses larbins européens, dont le sieur Hollande qui va aller y appuyer les "réformes"), au néolibéralisme et au FMI, qui la propagent partout depuis trente ans qu'il faudrait faire une bonne guerre ???

"Au Mali, le chef de l’État s'est vu offrir un jeune chameau comme cadeau de bienvenue. "ça change un peu des chèvres" lui aurait glissé un légionnaire facétieux."