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lundi 23 juillet 2018

Papy fait de la résistance

Résumé de l'audition de Gégé par la commission des lois de l'assemblée nationale de la République française érigée en commission d'enquête : c'est pas moi, c'est ma soeur, k'a cassé la machine à vapeur...

En plus d'être crédible, c'est suprêmement élégant !

Ou le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, numéro 3 du gouvernement, soutien de la première heure de Minus Ier, qui a eu un rôle déterminant du début à la fin de sa campagne est un naze de chez naze, et il devrait rentrer dans son EPHAD, ou il se paye allègrement la fiole des parlementaires et du peuple français en prétendant ignorer qui est le voyou favori qui marque Minus à la culotte depuis le début de ladite campagne.

Si je ne me trompe, dans le second cas, ça s'appelle du parjure. Et il devrait rentrer dans son EPHAD après la case tribunal.

Bref les Branquignols ne sont pas que sur les bancs parlementaire de La République en Baffes ; ils dirigent aussi le ministère de l'Intérieur.

dimanche 22 juillet 2018

Caligula à l'Elysée

"Son goût pour tous ceux qui lui avaient plu allait jusqu'à la folie. Il embrassait en plein spectacle le pantomime Mnester ; et si, pendant que cet histrion dansait, quelqu'un faisait le moindre bruit, il se faisait amener le perturbateur, et le flagellait de sa main. (...) Il donna, un jour, au cocher Eutychus, comme présent de table, après une débauche, deux millions de sesterces. Il aimait tant un cheval nommé Incitatus, que, la veille des courses du Cirque, il envoyait des soldats commander le silence dans tout le voisinage, afin que le repos de cette bête ne fût point troublé. Il lui fit faire une écurie de marbre, une auge d'ivoire, des couvertures de pourpre, des colliers de perle : il lui donna une maison complète, des esclaves, des meubles, enfin tout ce qu'il fallait pour que ceux qu'on invitait, en son nom, à venir manger chez lui, fussent traités magnifiquement. On dit même qu'il lui destinait le consulat." (Suétone, Vie des Douze Césars, Caligula, LV)

Alors, où est le problème ?!

En vérité, l'avalanche de révélations que nous subissons peut nous interroger : qui a été élu président, Caligula ou Ubu ?

Tabassage de citoyens par un nervi de 26 ans promu pour on ne sait quelle raison par Ubu ou Caligula, usurpation de fonction et d'insignes pour tabasser plus tranquillement, port d'armes contre l'avis du ministère de l'Intérieur, logement de fonction attribué après la prétendue sanction "la plus dure", au Quai Branly où ne sont en principe logés que des responsables de très haut niveau, passage d'une réserve à l'autre du grande de sergent à celui de lieutenant-colonel affecté au cabinet du directeur général de la gendarmerie, puis radiation pour être recruté par la gendarmerie comme expert (mais de quoi ? de tabassage de citoyens ???), attribution à un gros bras d'une habilitation à entrer dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale (niveau supérieur de l'habilitation réservé, de l'aveu même du président de l'Assemblée, à une demi-douzaine de collaborateurs du président de la République, mais pourquoi au juste ? aller secouer des députés récalcitrants jusque dans les chiottes du Palais Bourbon ?), voiture de police dernier cri dont les plus hauts responsables policiers ne sont pas tous dotés (les policiers de terrain, qui travaillent avec des bouts de ficelle et des moyens vétustes, dans des commissariats délabrés apprécieront) alors que le type n'est ni policier, ni assermenté, n'au aucune compétence reconnue par aucun diplôme et que l'Elysée le poussait même à candidater au tour extérieur pour être sous-préfet... sans avoir ni l'âge minimum ni les titres requis, attitude méprisante envers les policiers et gendarmes sur lesquels il s'arroge une autorité que rien de lui confère, et l'on apprend désormais qu'il avait toute licence pour réorganiser la sécurité présidentielle à sa main, aux dépens des professionnels et des hiérarchies régulières...

On nous annoncerait demain que le nervi de 26 ans était pressenti pour remplacer le directeur général de la DGSE, qu'il allait être promu général en chef de la Garde républicaine et commandant des Pompiers de Paris qu'on ne s'en étonnerait pas plus que ça !

Tout cela est époustouflant, ahurissant et évidemment inconcevable dans un Etat de droit. Dans n'importe quelle démocratie, le ministre de l'Intérieur, sinon le Gouvernement tout entier, le directeur de cabinet du président de la république, le secrétaire général de l'Elysée et le préfet de police - au moins ! - auraient démissionné.

Dans cette affaire de cornecul, personne ne relève cependant ce qui me semble être pourtant la plus grosse (et la plus signifiante) peut-être des innombrables bizarreries : dans ce genre de situation, à ce niveau de l'Etat, un collaborateur qui plombe son chef, on lui demande sa démission et on l'obtient en quelques minutes, au pire en quelques heures.

De surcroît s'il ne s'agit que d'un "gros bras".

Un poste de ce genre ne tient que de la confiance de qui vous y a nommé.

La procédure de licenciement, dans ce genre de circonstance est, sauf erreur de ma part, une première absolue.

Elle signifie donc que le type a refusé de démissionner. Comment est-ce diable possible ?

A moins que celui qui refuse ait cru avoir de quoi tordre le bras au bout duquel est la main qui l'a élevé et nourri.

Quant à la leçon de cette affaire - pour l'instant ! - c'est que la Ve République, comme je l'ai expliqué maintes fois ici, est bien un régime parlementaire... quand les députés choisissent de jouer leur rôle au lieu de subir.

En 48h00 l'Exécutif, le président de l'Assemblée, la majorité composée de larbins aux ordres qui ont fait preuve comme jamais de leur inexistence, ont été obligés de concéder une commission d'enquête, la publicité des débats de celle-ci et finalement la suspension des débats sur la scélérate réforme constitutionnelle, dont on peut espérer désormais que les sénateurs auront l'estomac de la faire capoter définitivement comme ils en ont le pouvoir.

Comme je l'avais annoncé ici et ailleurs dès les lendemains de l'élection législative, la majorité d'ectoplasmes et de branquignols s'est évanouie au premier coup de pétoire ; pire, le maître des horloges, Jupin en personne est terré dans son château et la totalité des ministres est aux abonnés absents. Même Castaner, ministre des relations avec le Parlement et patron de la République en Baffes, plutôt qu'en Marche, et à ce titre employeur du nervi adjoint du nervi présidentiel, n'ose plus aventurer un doigt de pied dans l'hémicycle !

Mais qui sont donc ces gens, arrivés au pouvoir par effraction la seule grâce de circonstances exceptionnelles et de réseaux dont on aimerait bien, aujourd'hui, connaître la nature et la nationalité ?

Des réseaux qui, aujourd'hui, ont apparemment, au moins en partie, lâché le petit génie. Car que l'offensive soit partie du Monde et qu'elle ait été à ce point relayée par la presse de révérence et de service ne laisse guère de doute, à mon avis, sur le fait que "on" ait mis un certain nombre de journalistes - peu soucieux, à l'ordinaire, de chercher noise au pouvoir - sur un certain nombre de pistes.

Des réseaux de la haute fonction publique, fatiguée d'être méprisée, malmenée, violentée par un prince capricieux aspirant à l'autocratie et qui promeut en fonction de la seule faveur personnelle dont on voit, dans l'exemple qui nous occupe qu'elle est accordée sur des critères qui ne prennent en compte ni la compétence, ni la dignité, ni l'honneur ?

Ou/et réseaux étrangers ?

Visite ratée du petit génie à Washington, G7 explosif, sommet de l'OTAN qui ne le fut pas moins, déclaration de Trump rangeant l'UE parmi les ennemis des Etats-Unis qui en ont été historiquement les parrains et les patrons de cette UE, déclaration sur l'usage de la planche à billets qui a pour but de faire remonter le cours de l'euro (surévalué pour la plupart des pays européens, mais massivement sous-évalué pour l'Allemagne pour qui elle est un instrument de dumping massif devenu intolérable pour Washington) à des niveaux qui conduiront mécaniquement à son explosion, offensive de la CSU contre une Merkel à l'agonie, affaiblissement de May par les brexiteurs durs, sortie inopinée de cette affaire de nervi qui date de deux mois et demi et avalanche en un temps record de révélations s'enchaînant sans laisser le temps à l'Exécutif de reprendre haleine : il y a là une chronologie qui peut poser question.

Qu'on me comprenne bien : je ne dis pas qu'il s'agit d'un montage. Juste d'une mise en musique et tempo. Peut-être.

Les services d'intelligence et d'influence américains sont solidement implantés, en France comme ailleurs en Europe, depuis 1945. Ils ont leurs correspondants et leurs caisses de résonance dans les médias et chacun sait qu'à l'ambassade américaine, on écoute avec attention la plupart des choses qui se disent à l'Elysée voisin. Tout cela n'est bien sûr qu'une hypothèse, mais si le petit génie pouvait être un pion qu'on a aidé à accéder au pouvoir à un moment, il peut être aussi devenu une cible alors que les orientations fondamentales de ceux qui l'ont poussé ont changé. C'est le risque pour les marionnettes.

Et ce risque est plus grand encore lorsque la marionnette cultive à ce point la suffisance, le culte de soi, l'arrogance - l'hybris - de se faire piéger.

lundi 9 juillet 2018

Guignolade présidentielle

Rappelons une fois de plus que la Ve République est un régime parlementaire et non présidentiel. C'est le Premier ministre qui (article 20) détermine et conduit la politique de la nation et c'est pourquoi il est responsable devant le Parlement qui a la faculté de le renverser par une motion de censure. C'est lui et nul autre qui, lors d'un discours de politique générale suivi d'un vote de confiance ou en engageant sa responsabilité sur un texte qu'il juge capital, vérifie qu'il dispose de la confiance de la représentation nationale. Et il ne peut pratiquement gouverner s'il ne dispose pas de cette confiance. C'est notamment ce qu'ont démontré les trois cohabitations : la France fut alors gouvernée, contre les orientations du président, dès lors que la majorité parlementaire lui était également opposée, justement parce que la Ve République est un régime essentiellement parlementaire.

Les deux stupides révisions de 2000 et 2008, toutes deux de convenance (Chirac pensait pouvoir être réélu plus facilement pour un quinquennat que pour un septennat ; Sarkozy, égocentrique et admirateur maladif des Etats-Unis d'Amérique, entendait pouvoir singer à sa guise le discours sur l'état de l'Union du président américain, dans un régime politique radicalement différent de la Ve République) ont introduit un indicible désordre et une funeste confusion dans le fonctionnement d'institutions dont le but était de mettre fin à l'instabilité ministérielle de la IIIe République finissante et de la IVe, doublée d'une dictature des minorités et des appareils politiques que suppose le scrutin proportionnel (car ce ne sont plus, en système proportionnel, les électeurs qui désignent les élus, mais les appareils partisans qui distribuent les places éligibles sur des listes, comme va encore le montrer le scrutin pour la désignation des pseudo-députés au pseudo-parlement européen, et ce sont les groupes charnières, minoritaires ou ultra-minoritaires qui dictent leurs conditions pour faire et défaire les majorités) en rationalisant le fonctionnement du parlementarisme, non en lui substituant un régime de type présidentiel.

Les débats du Comité consultatif constitutionnel de 1958 sont là-dessus aussi clairs que la pratique constante de 1959 à la funeste instauration du quinquennat. Lorsque, en 1962, l'Assemblée nationale censure le gouvernement Pompidou, le président de la République dissout celle-ci, c'est-à dire qu'il demande au peuple de trancher entre sa légitimité présidentielle, distincte de celle de l'Assemblée, et la légitimité de celle-ci ; le peuple eût-il renvoyé une majorité conforme à celle qui avait censuré le gouvernement que de Gaulle, comme MacMahon en 1877, n'aurait eu d'autre choix que se soumettre ou se démettre.

L'exercice auquel se livre aujourd'hui ce qui tient lieu de président de la République est donc une simple aberration au regard de la logique de la Ve République comme des principes fondamentaux de tout régime parlementaire.

Ne peuvent et ne doivent s'exprimer devant la représentation populaire que ceux qui sont responsables devant elle et qu'elle peut congédier. Réduire la représentation nationale au rôle d'auditoire passif ne pouvant exprimer critiques et voeux pieux qu'après le départ de celui auquel elle répond est une stupidité doublée d'une absurdité. Ainsi, par exemple, le souverain britannique, dans un régime qui est la matrice de toutes les démocraties représentatives, ne lit-il devant son Parlement que le discours écrit par son Premier ministre, chef de la majorité parlementaire.

Il est pitoyablement savoureux de voir aujourd'hui des parlementaires indignes de leur mission cautionner cette guignolade et de voir s'indigner des membres de LR , fossoyeurs de la Constitution qu'ils prétendent défendre alors qu'il y a dix ans ils votaient presque comme un seul homme (avec 10 socialistes et radicaux) la révision constitutionnelle qui a permis cette guignolade. Il est risiblement pathétique de voir des élus socialistes dont l'honneur eût été, dès l'élection de Hollande, d'obtenir l'abrogation de cette révision aussi bête que nuisible, critiquer une pratique qu'ils ont cautionnée et continuent à cautionner.

Une fois de plus, Macron n'est qu'un symptôme et un aboutissement de la confusion mentale qui règne dans nos prétendues élites et du viol des principes élémentaires de la démocratie représentative (largement dû à l'appartenance à l'UE qui démonte, pierre à pierre, la démocratie que nous avons héritée de notre histoire) dont elles sont devenues coutumières par habitude de soumission européenne.

De sorte que l'absurdité devient la norme.

Et qu'on ne vienne surtout pas me chauffer les oreilles avec une VIe république qui conjuguerait l'impuissance impersonnelle chère à Mme Girard et le happening permanent. Nous avons besoin, en ces temps difficiles, d'une Constitution qui conjugue la démocratie, la responsabilité et l'efficacité : c'est exactement ce qu'était la Ve République, qui a fait la preuve qu'on pouvait gouverner dans la démocratie et avec efficacité dans des temps autrement troublés, avant qu'on la défigure par des révisions européennes ou en raison d'imbéciles et subalternes raisons de circonstance.

dimanche 8 juillet 2018

Retour...

En attendant impatiemment le 2e round, fin août.

Et puis hier soir, me tombe sous les yeux un article sur une réunion animée par Charlotte G. qui devrait diriger la liste insoumise aux prochaines élections du faux parlement européen qui n'a rien d'un parlement sauf le nom.

Lequel m'a aussitôt inspiré cette petite sottie...

- Alors, on sort ?

- Non, on va négocier pour faire un truc centré sur l'humain d'un machin centré sur la concurrence.

- Ah très bien, et on va vous laisser négocier ça tranquillou, en toute bonne foi. Mais vous savez que Varouf, lui, il ne voulait même pas négocier ça, juste une petite remise et un allongement des délais.

- Oui mais moi je m'appelle Charlotte, pas Iannis, et puis y'a Jean-Luc, qui n'est pas Alexis. On n'a plein de beaux projets pour la France, comme de faire un exécutif collectif, genre le Directoire, vous voyez, la modernité quoi ! Les autres, ils vont forcément être enthousiasmés par ce qu'on leur propose. Et puis avec la France, ils n'oseront pas faire ce qu'ils ont fait avec la Grèce.

- Ah oui, vous croyez vraiment que ça les gênerait ?

- Ben pas vous ?

- Non, pas une seconde, mais admettons. Et donc, là, les 26 autres, ils vont être d'accord pour changer les traités, la jurisprudence de la Cour européenne, l'euro, la BCE, pour faire à la place un truc vachement démocratique centré sur l'humain ?

- Ben forcément, tellement que c'est bien ce qu'on va leur proposer !

- Et le Plan B alors c'est quoi ?

- Pas besoin de le dire puisque le Plan A va marcher.

- Mais quand même, c'est quoi ?

- Pas la peine de le dire, c'est juste pour faire peur aux autres de manière à ce qu'ils acceptent le Plan A.

- D'accord, mais quand même, c'est quoi ?

- Vous êtes un peu bouché, vous ! Vous seriez pas un peu fasciste, ou léguiste ?

- Non mais je voudrais juste avoir une idée de ce pour quoi je vais voter si je vote pour vous. Et puis si vous voulez que les autres aient peur, faut leur dire un peu de quoi ils devraient avoir peur.

- En ne disant rien, on les plonge dans l'incertitude, dans l'angoisse, vous comprenez.

- Non, mais admettons. Ce Plan B, ce n'est donc pas la sortie.

- Ah non ! l'Europe c'est une belle idée qui a été déformée, et puis l'Europe c'est la paix. Faut la réorienter, la réformer...

- En faisant peur aux autres avec le Plan B.

- Voilà, je vois que vous commencez à comprendre. C'est disruptif.

- C'est quoi ?

- Disruptif.

- On construit un peuple tout en utilisant ses affects pour poser de la disruption : c'est le moment populiste, quoi ! Ne faites pas semblant de ne pas comprendre.

- Excusez-moi, mais vraiment je ne suis pas certain de bien comprendre. Je suis un peu vieux aussi, en plus d'être bouché. C'est sans doute très intelligent, mais à mon âge, voyez-vous, il y a des subtilités conceptuelles qui échappent. Mais passons : ce Plan B, alors si ce n'est pas la sortie ?

- Vous êtes lourd !

- Oui, je sais, on me le dit souvent. Et têtu aussi. Parce que je me suis tellement fait avoir en presque 40 ans de vie d'électeur. Ca rend prudent, forcément ! Mais si on ne sort pas, alors, "on désobéit aux traités", comme vous dites, mais ça signifie quoi, exactement ?

- On ne désobéit plus aux traités.

- Ah bon ?! On ne désobéit plus ???

- Non, on les contourne.

- Ah ben si on les contourne, évidemment...

Bref, c'est une belle campagne qui s'annonce !