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samedi 25 avril 2009

Oh le vilain juge !

Imaginez un juge qui aurait mené son instruction en dépit du bon sens.

Imaginez un juge qui aurait ajouté foi, sans le moindre discernement, aux ragots abracadabrantesques d'une mythomane.

Imaginez que, sur la foi desdites accusations, ce juge aurait collé dans les prisons les plus honteuses d'Europe occidentale une quinzaine d'honnêtes gens.

Imaginez que ce juge, pendant des mois et des mois, aurait refusé d'entendre les cris d'innocence de ces honnêtes gens, de prendre en considération leur point de vue, d'accorder les compléments d'enquête réclamés chaque jour par leurs avocats ; qu'ils les aurait laissé pourrir dans leurs cellules, désespérer de la justice et de la vie.

Imaginez que ce juge aurait ainsi brisé des vies, arraché à leurs parents collés en taule leurs enfants pour les coller, eux, à la DASS, qu'il aurait fait passer ces parents pour les pires criminels, les pires pervers, qu'il aurait ruiné leur honneur, leur carrière professionnelle.

Imaginez que ce juge aurait envoyé au gnouf un handicapé incapable de s'habiller et déshabiller lui-même mais dont il avait, en conscience, l'intime conviction que ce handicapé violait les petits enfants... à tour de bras.

Imaginez que ce juge aurait accusé un père et son fils payés au SMIC d'être à la tête d'un réseau de prostitution et de sex-shops européen, alors que leur compte bancaire, unique, était en découvert le 20 du mois.

Imaginez que ce juge aurait envoyé, les menottes aux poignets, un de ces honnêtes gens aux obsèques de sa mère, après lui avoir, je crois bien, refusé de l'autoriser à aller l'embrasser une dernière fois quand elle était encore en vie.

Imaginez que ce juge aurait envoyé la police belge perquisitionner le studio de tournage grâce auquel le père et le fils, smicards et pornocrates, inondaient l'Europe d'ignobles films pédophiles, et que la police belge aurait trouvé une grange avec quelques paisibles ruminants, mais que ce juge n'en aurait pas démordu pour si peu.

Imaginez un juge qui aurait fait venir des pelleteuses, aux frais de la République, pour découvrir l'inexistant cadavre d'une inexistante victime, parce que ses manières d'inquisiteur auraient convaincu un pauvre gamin qu'il aurait jeté dans le trou d'avouer des crimes imaginaires dans l'espoir qu'alors on le laisserait enfin tranquille.

Imaginez le malheur, la honte, l'injustice que ce juge aurait semé derrière lui ; imaginez les dégâts irréparables que ce type-là aurait commis par aveuglement, par mépris, par connerie.

Imaginez qu'un de ces innocents que ce juge aurait embastillés se serait suicidé.

Imaginez que cela se serait passé en Union soviétique ou en Chine, et on aurait vu tous nos défenseurs professionnels de Droits de l'Homme monter au créneau, s'indigner, s'étouffer - avec raison. Et l'on aurait même vu, peut-être, notre aussi charmante qu'inutile secrétaire d'État aux Droits de l'Homme se fendre d'une déclaration bien sentie.

Imaginez que, la vérité ayant éclaté, après deux procès, dont le premier aurait rendu un verdict absurde, on se soit retourné vers ce juge pour lui demander des comptes, et aussi vers tous ceux qui, tout au long de la procédure, lui auraient permis pendant des mois de se soulager sur les Droits de l'Homme et la présomption d'innocence.

Imaginez qu'on aurait réuni, à grand renfort de spectacle, une commission parlementaire qui n'aurait accouché d'aucune réforme sérieuse de la procédure pénale et de la détention provisoire susceptible d'empêcher le renouvellement d'aussi tragiques sottises, d'aussi barbares pratiques, d'aussi insupportables insultes au droit élémentaire des gens à l'honneur et à vivre en paix. Dans un temps où le Parlement vote par tombereaux une multitude de lois inapplicables et inappliquées.

Imaginez que, quelques années plus tard, une autorité professionnelle de ce pays imaginaire ayant été appelée à décider si ce juge-là était passible d'une quelconque sanction, ladite autorité aurait déclaré audit juge : "vous avez été vilain et on va l'inscrire dans votre dossier, mais vous êtes toujours capable d'être juge et donc, mon brave, allez en paix ; continuez !" - décision qui serait parfaitement absurde et scandaleuse, convenons-en, car ou bien un tel juge serait justifié à avoir fait ce qu'il aurait fait et il aurait fallu l'innocenter, le blanchir totalement, ou bien il serait responsable, par sa désinvolture, son aveuglement, son mépris des droits fondamentaux de l'individu, de catastrophes humaines d'une telle ampleur qu'il aurait fait la preuve de son incapacité, de son indignité, pour l'éternité des temps, à rendre la Justice au nom du peuple dont il serait le mandataire, et que la société aurait dû se protéger (elle qui sait si bien le faire en collant au trou tout et n'importe qui, à commencer par les 30 % minimum de gens qui y sont alors qu'ils devraient être dans des structures de soin), en le radiant purement et simplement des cadres et en le priant d'aller voir ailleurs comment gagner sa pitance.

Imaginez que, dans cette autorité professionnelle qui aurait rendu une décision aussi scandaleuse et aussi absurde, aurait siégé un digne magistrat qui, quelques années auparavant, aurait participé aux décisions collégiales permettant à notre grand Inquisiteur de continuer son ignoble inquisition.

Imaginez... Ce serait un cauchemar, non ? On n'aurait plus qu'à se dire que, dans un tel pays, il n'y a plus d'État de droit, plus la moindre garantie sérieuse des libertés individuelles. Plus de Justice (avec un grand J).

Imaginez... on n'aurait plus qu'à se dire que la justice (avec un tout petit j) est incapable (comme dans l'affaire Seznek, comme dans l'affaire Ranucci, comme dans tant d'autres...) de reconnaître à quel point elle se serait tragiquement trompée, à quel point, contrairement à ses principes affichés, elle n'aurait instruit qu'à charge au lieu d'instruire également à décharge, à quel point elle aurait ignoré, méprisé la plus élémentaire équité, à quel point elle aurait bafoué le principe fondamental du droit qu'est la présomption d'innocence, en même temps que la plus simple humanité, à quel point un irresponsable, aussi manifestement indigne de sa fonction, aurait eu licence, impunément, en son nom, de détruire et de broyer - avant de poursuivre, imperturbablement, sereinement, sa carrière professionnelle.

Car à ce moment-là cela signifierait que tous les grands principes ne pèsent rien en face des règles tacites selon lesquelles les membres d'un corps ne peuvent jamais, en aucune circonstance, désavouer l'un d'entre eux - fût-il responsable des pires ignominies -, en face de ce qu'il faut bien appeler la solidarité de classe.

Heureusement, ce n'est qu'un cauchemar puisque nous vivons au pays des Droits de l'Homme, celui de Dreyfus et de Rama Yade.

Juste une dernière question : un juge comme celui-là, réprimandé - mais en fait blanchi puisqu'il pourrait continuer - pourrait-il encore se regarder dans une glace sans avoir envie de gerber ? À moins qu'un pareil individu ne soit trop con, même pour comprendre ce qu'il a fait.

jeudi 9 avril 2009

De l'eau dans le gaz

1/ Jospin accepte l'oukaze de l'Europe consistant à priver les Etats des sociétés nationales qui leur permettaient de conduire une politique énergétique cohérente, à une époque où la politique énergétique conditionne la survie de l'humanité ;

2/ En vertu de l'oukaze européen accepté par Jospin, Chirac casse l'instrument au service de l'intérêt général qu'était EDF-GDF et brade les deux morceaux, au motifs qu'ils n'ont plus la cohérence que leur donnait le fait d'être ensemble, aux intérêts privés ;

3/ Le prix de votre gaz et le mien augmentent, du fait d'une monstrueuse spéculation sur les hydrocarbures que rien de réel ne vient étayer, mais que tous les journaleux et économistes de mes deux justifient d'abondance pendant des mois ;

4/ Il ne redescend nullement, lorsque la spéculation se dégonfle ;

5/ En pleine crise dont les classes moyennes sont les premières victimes, après l'avoir été durant vingt ans de la politique imposée au nom de la convergence nécessaire à faire l'euro qui n'a rien fait converger du tout, sinon le fric pris au grand nombre dans un petit nombre de poche, le patron de GDF multiplie son salaire par trois.

Cherchez l'erreur !

Qui a dit qu'il fallait "moraliser" le capitalisme ? La question n'est pas de le moraliser, la question est qu'il faut de toute urgence redonner aux Etats les moyens d'action qu'on leur a enlevés depuis trente ans afin, de nouveau, de faire prévaloir l'intérêt général sur l'intérêt d'une caste aussi privée de scrupules qu'incompétente.

mercredi 1 avril 2009

Juste pour le plaisir

Françoise hier, et Gérard ce matin m'ont envoyé ces deux images, d'actualité en ce jour d'ouverture du G20 qui va réformer le capitalisme grâce à notre Caligula champion des rouleurs de mécanique. Comment ça vous n'y croyez pas plus qu'aux promesses qu'il a faites de sauver Gandrange ? Mais vous avez vraiment mauvais esprit ! Vous ne l'avez pas entendu jurer qu'i allait sauver aussi Caterpillar... moi, à la place des mecs, je serais vraiment très inquiet. Mais revenons à nos photos : vous avez une idée, vous, de quoi donc est-ce qu'elles causent, ces dames ?

Allez, et puis en dessert, qui m'arrive de Tony, ce léger détournement d'une pub de notre Royale... c'est le vicomte qui doit être content ! En tout cas, moi, je suis prêt à m'engager si elle n'est pas mensongère, il est trognon tout plein, non, notre p'tit mataf ?!

Merci à mes fournisseurs !