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dimanche 28 février 2016

Salon de l'agriculture houleux

Je trouve cela plutôt amusant que les agriculteurs s'en prennent à Hollandouille ou à quelque autre oligarque hors-sol de droite ou de fausse-gauche en balade au salon de l'agriculture, comme Marie-Antoinette jouait à la fermière au hameau de Versailles. Je trouve plutôt rigolo qu'ils s'en prennent au stand du ministère chargé de leur liquidation par Bruxelles, ou à celui d'industriels qui ont pour vocation de vendre de la mrd au plus bas prix possible. Le problème c'est qu'aucun de ceux que j'ai entendus n'est capable de rompre avec le dogme européen. Et encore moins le patron de la FNSEA, larbin de Bruxelles en attendant peut-être un jour, comme plusieurs de ses prédécesseurs, de devenir ministre.

Ils en sont restés au marché commun agricole des années 1960 qui leur avait été globalement favorable (même si c'est avec beaucoup d'inégalités et d'erreurs dont on prend conscience aujourd'hui de l'énormité et des conséquences désastreuses), parce qu'il était fondé sur la préférence communautaire, la protection du marché intérieur et des prix garantis.

Mais ils refusent de comprendre que l'UE, depuis trente ans, a systématiquement, méthodiquement détruit tout cela (comme son but est de détruire tout aussi méthodiquement l'Etat social et la démocratie) pour les détruire ensuite et leur substituer une agriculture industrielle fondée sur une main d'oeuvre à bas coût d'Europe de l'Est, la spoliation de leurs terres au profit d'investisseurs, comme l'Europe l'a déjà réalisé en Roumanie ou en Bulgarie et comme elle a entrepris, avec l'aide du gouvernement Tsipras, de le réaliser en Grèce... avant de les achever avec le TAFTA.

La jacquerie c'est un début, mais la nécessaire révolution - sociale, démocratique, paysanne - ne peut passer que par la destruction de l'Union européenne.

vendredi 19 février 2016

Regard, d'un oeil et demi, sur le monde tel qu'il va

L'oeil gauche à moitié fermé par un superbe orgelet. J'aurais pourtant parié sur une magnifique poussée d'herpès...

Comme dit Scarlett dans Autant en emporte le vent, probablement le roman que maman a relu le plus de fois, et le premier "gros" roman qu'elle m'a fait lire (dans mon souvenir il y a aussi Les Rois maudits et Désirée Clary, reine de Suède...) : "demain est un autre jour".

Cela dit, j'ai beau être autocentré sur mon malheur particulier, ces derniers temps ; j'ai beau n'avoir guère écouté/regardé les infos depuis une semaine. La rumeur du monde n'en parvient pas moins jusqu'à moi. Et même si je me méfie de mon état un rien dépressif, j'ai la très nette impression d'une accélération vers l'absurde.

A quand la levée de l'interdiction du travail des enfants, cet insupportable obstacle à la fluidité du marché du travail ? Ca valait le coup de voter Hollande, vous ne trouvez pas ?

Au demeurant, l'annonce, dès la divulgation des principaux traits d'une "réforme" pas même encore présentée en Conseil des ministres, qu'on utilisera la 49-3 puisqu'il est possible/probable qu'il n'y ait pas de majorité pour l'adopter, pose une autre question. A-t-on encore besoin d'un Parlement ? Ne ferait-on pas d'utiles économies en s'en passant ? Le processus mémorandaire en Grèce pose les mêmes questions depuis cinq ans. En réalité, nous vivons désormais sous un régime européen qui exclut la démocratie. Nous ne sommes plus en démocratie. A quoi sert, dès lors, de conserver des formes parlementaires ? A rien, si ce n'est continuer à faire croire qu'on est encore en démocratie.

Entre les délires de plus en plus surréalistes de Merkel/Juncker et consorts, la prochaine faillite du système bancaire italien et une Deutsche Bank bourrée jusqu'à la gueule d'actifs toxiques, les trahisons en chaîne de Tsipras et de ses petits copains qui préparent méthodiquement une catastrophe politique à mes yeux désormais certaine même si je suis incapable, encore, d'en deviner la nature (un sous-ministre Grec indépendant a récemment affirmé que Tsipras avait trompé ses électeurs comme Papandréou et Samaras : on atteint, par l'Europe et l'euro, via le néo-impérialisme allemand, le terme du discrédit de TOUTE parole politique : quoi après ?), l'incroyable lèche-c.. de Merkel à Erdogan, qui ne se gêne même plus pour pilonner massivement les troupes kurdes qui combattent Daesh, et qui ne se sent tellement plus qu'il interdit au Premier ministre grec (lequel obtempère) de poser son avion... à Rhodes, les provocations quotidiennes de cet islamo-fasciste d'Erdogan auquel l'Allemagne et ses toutous européens tendent la joue droite après s'être pris une baffe sur la gauche et avoir mis la main au portefeuille pour payer celui qui les baffe, l'effondrement des importations en Chine et la récession qui va déferler sur les Etats-Unis, l'incroyable nomination de Fabius au Conseil constitutionnel et de sa femme à la direction du journal de son ex, Baylet, lui-même promu ministre - récompense de l'incompétence, copinage, entre soi nomenklaturiste érigés en mode de gouvernement -, et le démontage systématique, à la grecque, par les socialistes, sous prétexte de compétitivité et à cause de l'euro qui interdit tout autre type d'ajustement, de deux siècles de conquête de droits sociaux... il me semble qu'en ce début de 2016 tout part en c... et que le processus d'entropie libéralo-européen qui nous entraîne vers le chaos est en train d'atteindre un point de non retour.

vendredi 12 février 2016

Remaniement

Un ministre de la Collaboration avec l'Allemagne (c'est tout de même plus pratique d'avoir quelqu'un qui parle allemand pour recevoir les ordres de Berlin !) : ça, c'est clair.

Un ministre du cassoulet au shit : ça, c'est rigolo.

Deux dames écolos qui en avaient assez d'être privées d'assiette au beurre : ça, c'est pathétique.

Un bonne pelletée de secrétaires d'Etat qui ne servent à rien : ça, c'est classique (j'aime bien l'égalité réelle, c'est quoi le contraire ? quant à la secrétaire d'Etat aux victimes... "Allo, le secrétariat d'Etat aux victimes ? Je me suis coincé les doigts dans la porte, je voudrais une cellule d'aide psychologique.").

Une Ministre des Droits des femmes, de l'Enfance et de la Famille (pourquoi pas du tricot en plus ?) : ça, c'est judicieux.

Un Placé enfin placé : ça c'est ridicule.

Pantalonnade ! Circulez, y'a rien à voir...

Cosse, pasionaria anti-déchéance, entre au gouvernement Valls, après avoir juré n'y jamais entrer, et se confond en éloges dignes d'un ministre de Kim Jong-Un : Cosse comme constance, cohérence, crédibilité.

Fleur, quant à elle, va avoir le temps de lire Modiano ! Comme quoi, ce remaniement aura servi à quelque chose !!! Pour sa remplaçante (mais d'où sort-elle, me demandai-je en mon for intérieur en voyant son nom s'inscrire sur l'écran de la magique lucarne ?), on me dit que son plus éclatant mérite, outre d'être née fille d'un richissime (Executive Vice-Président de la banque Paribas pour la zone Middle East-North-Africa, promoteur de la transformation d'Essaouira en "spot" touristique mondial, créateur, entre autres, du festival "Printemps des alizés", et président d'au moins 25 fondations culturelles et sur le dialogue des cultures... par la dérégulation et la privatisation ? C'est dire si cette binationale, qui ne risque apparemment pas la déchéance, est arrivée à la force de son seul poignet ! C'est pas beau la diversité "réelle" ?!...) conseiller du roi du Maroc (papa a été un des inspirateurs et organisateurs des plans de privatisation et dérégulation au Maroc et elle est titulaire d'une maîtrise de sciences de gestion de Université Paris-Dauphine et d'une maîtrise en administration des affaires de l’Université de Lancaster Royaume-Uni ; on respire ! on voit tout de suite, avec un tel pédigrée, qu'elle a toutes les compétences requises pour arriver à la Culture ! et que la rue de Valois n'a pas hérité d'une bolchevique !!!) , serait d'être la grande copine de la favorite... tout s'explique !!! Ca c'est de la politique de haut vol...

Et nul doute qu'elle va être sensible statut des intermittents du spectacle ou au régime social des écrivains !

Ils osent vraiment tout ! plus même le moindre scrupule, la moindre trace de décence...

Juste comme ça en passant... un petit plaisir d'opérette : "c'n'était pas la peine, c'n'était pas la peine, non pas la peine assurément de changer de gouvernement"

Et puis après tout, si Désir... pourquoi pas Placé ou Azoulay ?! D'ailleurs, en consultant la liste des secrétaires d'Etat, avec une curiosité que je reconnais volontiers malsaine, je m'aperçois qu'il y en a une tapée dont je ne soupçonnais pas même l'existence : Pinville, Grellier, Fekl, Neuville, Valter, Lemaire, Boistard, Braillard, Geoffroy, Todeschini... On dirait un générique de film de série Z !

En parlant de films, vous avez vu Les derniers jours de Pompili ?

jeudi 11 février 2016

Retour provisoire...

Mélenchon candidat. Fort bien.

Il fallait couper court à cette histoire de cornecul qu'est la "primaire à gauche". Puisque, pour commencer et pour finir, le PS n'est plus à gauche. La question est pour moi de savoir le projet qu'il portera : sera-t-il enfin clair sur l'euro et l'UE ?

S'il s'agit d'une candidature de plus pour rabâcher qu'il faut négocier et qu'ensuite on verra, s'il s'agit d'une candidature varoufakienne sur le thème : on va changer le rapport de forces en Europe, on va réorienter l'Europe, plan B et autres foutaises, ce sera sans moi.

J'ai déjà donné avec Syriza ; on ne me la fera plus.

C'est aujourd'hui à mes yeux la seule chose qui compte : si Mélenchon porte un discours clair de rupture avec l'euro, l'UE, sans conditions ni atermoiements, il a raison d'y aller. S'il a l'intention de recycler du 2012 (j'ai voté pour lui) : Europe sociale, autre Europe, euro collaboratif... il s'agira alors d'un néfaste rideau de fumée. Un de plus.

Pour ma part, je ne ratifierai plus les ambiguïtés qui restent dans ce discours de Mélenchon : la négociation n'a aucun sens ; et je ne voterai plus pour quelqu'un qui continue à dire qu'il faut d'abord négocier.

Il ne faut plus négocier parce qu'on connaît les termes vérolés à l'avance de cette pseudo-négociation, parce que perdre du temps sera donner les moyens de l'étranglement. On ne négocie plus, on part, sans conditions parce que c'est la seule solution pour sortir de l'étau. Mon autre point de désaccord c'est que le problème n'est pas le gouvernement allemand mais le rapport psychiatrique de l'Allemagne à la monnaie. Un autre gouvernement allemand aura exactement les mêmes positions... sauf à attendre la victoire de Die Linke... juste après le Déluge !

Là encore, la BCE aura tout le temps de faire son oeuvre. Ce discours-là de Mélenchon est donc aujourd'hui pour moi, une manière "dure" de dire qu'on ne fera rien.

Et ceci d'autant plus que que les échos que j'ai eu du PdG, avant comme après le "sommet", vont unanimement dans le sens que, malgré ce durcissement cosmétique de langage, rien n'a changé au fond. Il me faudra plus que des durcissements cosmétiques de langage. Je veux de la clarté, des engagements fermes et clairs : on sort, immédiatement, sans conditions et sans autre négociation que celle sur les modalités de la sortie. Point.

On ne part pas à Londres en juin 1940 en disant qu'on va négocier avec Hitler pour voir s'il y a des formes d'occupation acceptables...

Le temps des accommodements et des ambiguïtés est passé : tout projet politique, quel qu'il soit, passe par la reconquête de la souveraineté nationale dont la souveraineté monétaire est indissociable. Hors de cela, on est dans le blabla sans consistance, l'illusion ou l'escroquerie politique. Il faut bâtir un front là-dessus et pas un front où, au coup par coup, on est allié avec machin, ou truc, ou chose, pour sauvegarder un siège, une municipalité, un groupe parlementaire...

Or, pour l'heure, les inflexions du discours de Mélenchon ne me semblent être QUE cosmétiques. Il faut aujourd'hui avoir le courage élémentaire d'engager clairement l'action pédagogique : il n'y a pas d'avenir dans l'euro, dans l'UE, parce que ni l'euro ni l'UE ne changeront parce que l'euro et l'UE ont été précisément conçus pour servir à quoi ils servent. On ne réforme pas un carcan : on le brise ou on y crève.

Qu'il dise cela clairement et je suis derrière lui. S'il reste dans ses contradictions théoriques, stratégiques et tactiques, ce sera sans moi.

Attendre et voir.

L'autre nouvelle de notre beau pays c'est le départ d'un de nos pires ministres des Affaires étrangères depuis Pierre Laval (1934-1936), Christian Pineau (Suez ou l'expéditionnite socialiste dont Hollande et Fabius sont les héritiers directs), Douste, Kouchner et Juppé. M. Fabius, qui s'est trompé sur tout et qui a poussé l'alignement sur les Etats-Unis, ou l'Allemagne, jusqu'au point de chercher à deviner et devancer les désirs supposés du Maître, part dormir dans un fauteuil aussi confortable que lucratif (le pôvre !) et terminer ses jours dans cette maison de retraite pour vieux socialistes qu'est devenu le Conseil constitutionnel.

Il n'y a qu'en France que cette instance est régulièrement peuplée de vieux éclopés du parti au pouvoir. Ailleurs, l'accès à ce genre d'instance n'est pas conditionné par l'inaptitude à remplir des fonctions politiques ou par la récompense d'un échec patent dans les fonctions qu'on quitte, mais par d'incontestables qualifications juridiques.

Une question me taraude cependant depuis hier : lors du prochain procès de Thomas, si ses avocats posent une QPC, papa présidera-t-il les débats du Conseil constitutionnel sur icelle ?

Et présidera-t-il aussi, entre deux sommes, les débats sur la QPC déjà posée par les avocats de son ex-collègue au gouvernement Cahuzac ?

C'est-y pas beau ce système oligarchique où l'on est entre soi ?!... à la vie à la mort.

De quoi redonner confiance à nos compatriotes dans les institutions, non ???