Le massacre de Raçak, montage probable, a permis de vendre la guerre contre la Serbie et d'installer au Kosovo un Etat mafieux dirigé par des trafiquants d'organes ;

les armes de destruction massive de Saddam, mensonge éhonté, ont permis de vendre l'invasion de l'Irak qui n'est, depuis 10 ans, pas sorti du chaos ;

la nécessité de faire oublier sa position catastrophique sur la Tunisie a conduit Sarkozy à partir en guerre en Libye, quitte à en faire, de manière totalement irresponsable, un centre majeur de diffusion des armes dans toute la région, en attendant l'éclatement d'un pays où, comme en Afghanistan, au Kosovo et en Irak, l'intervention militaire n'a fait qu'aggraver la situation et n'a apporté aucune perspective de solution politique ;

les armes disséminées en Libye, grâce à l'intervention militaire, ayant armé les terroristes qui ont instrumentalisé la question touarègue dans un Mali en pleine décomposition due d'abord aux politiques du FMI et au libre-échange qui a ruiné le coton, Hollande est parti en guerre parce que lesdits terroristes avaient exploité la résolution stupide, présentée à l'ONU par la France, qui leur laissait le champ libre pendant six mois, mais naturellement rien n'a été fait pour régler les questions de fond qui feront réexploser le Mali un jour ou l'autre : le statut des touarègues, le caractère stupide et criminel des politiques d'ajustement du FMI, la mondialisation néolibérale.

Et voilà maintenant qu'on va bombarder, en toute irresponsabilité, une poudrière, sans avoir de buts de guerre, de doctrine ni de stratégie. Probablement pour finir par mettre au pouvoir les islamistes qui sont nos pires ennemis, armés et financés par notre grand allié qatari, et dont, comme en Irak, les chrétiens d'Orient seront les premières victimes. Au risque de faire exploser le Liban, de provoquer une conflagration régionale... ou plus.

Pourquoi ? parce que Bachar el-Assad, un tyran comme le monde en compte beaucoup et que Sarko invitait il y a peu sur la place de la Concorde un 14 juillet, se serait servi d'armes chimiques. Mais enfin d'autres prétendent que ce gaz est qatari et que c'est l'opposition - laquelle sinon la plus extrémiste ? - qui l'a utilisé afin de donner le prétexte à une intervention. Mais enfin, le gouvernement islamiste turc, en difficulté intérieure, pousse à cette intervention qui constituera une utile diversion à ses problèmes intérieurs et sert sa politique impérialiste néo-ottomane et anti-kurde. (Au passage, personne ne s'est jamais beaucoup soucié des dizaines de milliers de morts de la sale guerre que la Turquie mène contre ses Kurdes de manière plus ou moins intense depuis 1922).

Je ne sais pas qui s'est servi du gaz en Syrie, mais je vois bien le prétexte qu'il offre, à qui, et je me souviens de Raçak aussi bien que des armes de destruction massive de Saddam. Et je vois aussi l'incommensurable danger, les conséquences imprévisibles de ce qui se prépare, presque un siècle après l'été 1914...

Foin de tout cela ! Hollande a décidément le socialisme très expéditionnaire, c'est encore un de ses points communs avec Guy Mollet.