Une belle analyse de Romaric Godin sur la situation politique et institutionnelle.

A cet égard, Dominic, je crois que vous avez raison : la réforme du mode de scrutin voulue par Samaras pour supprimer la prime des 5O sièges n'est pas allée à terme. Ma mémoire m'a joué un tour et étant privé de moyens de vérifier, je me suis trop avancé. Mea culpa !

En attendant, la Chine vient de dévaluer pour la troisième fois. 15 août 71, ça ne vous dit rien ? Nixon suspendait la convertibilité du dollar, mettant fin unilatéralement au système de Bretton-Woods, et plongeait le monde dans le chaos monétaire...

La Chine dévalue ; mécaniquement, l'euro va nous étouffer davantage. Nous et la Grèce bien sûr, qui crève de l'euro bien plus que de toute autre chose ! Les pingouins d'Eurostat qui font là où on leur dit de faire et qui annoncent imperturbablement la fin de la récession en Grèce et le retour de la croissance depuis au moins deux ans, viennent de réviser leur prévisions à la baisse avec le nouveau "plan de sauvetage" qui ne sauvera rien. Après une chute de 25 % à 30 % de son PIB en cinq ans, la Grèce est donc repartie, même pour les pingouins d'Eurostat, pour deux années de récession supplémentaire, d'où, bien sûr, naîtra l'équilibre budgétaire, et la croissance... mais dans trois ans !

La Chine dévalue ; mécaniquement, l'euro va nous étouffer davantage. Mais pas de problème ! Tout va bien, bonnes gens, rassurez-vous ! C'est la reprise, la croissance... La prospérité est au coin de la rue comme disait Hoover en enfonçant les EU dans la Grande Dépression et en refusant de dévaluer. Nous, on sait encaisser les coups ! Tous les produits chinois vont donc devenir moins chers à l'exportation, c'est-à-dire chez nous, et les produits européens vont eux se renchérir : faillites, fermetures d'usine, chômage, creusement du déficit commercial. Le monde est entré en phase aigüe de guerre monétaire, comme toujours en phase de dépression économique et, dans ce combat de boxe, les pays de l'eurozone ont les mains attachées dans le dos par les règles de l'euro qui interdisent la dévaluation.

Résultat ? L'asphyxie.

Bonnes vacances et profitez-en ! La rentrée sera dure.