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dimanche 10 décembre 2017

Syriza s'attaque au droit de grève

La dernière du gouvernement de "gauche radicale" grecque : la semaine dernière, le ministre du Travail a soudainement déposé un amendement qui a surpris tout le monde, à commencer par les députés de la majorité, prévoyant un durcissement significatif des conditions d'exercice du droit de grève. A la grande satisfaction de la droite.

La grève n'était possible que si 20 % +1 syndiqués votaient en sa faveur ; il faudra désormais 50 % + 1. Dans un contexte où le versement même du salaire devient un moyen de pression pour le patronat, durcir les conditions d'exercice de ce droit fondamental en réduisant le nombre des gens sur lesquels le patronat doit exercer des pressions pour rendre une grève illégale revient à rendre son exercice de plus en plus difficile, voire impossible. Surtout quand on a, de fait, déjà réduit à néant les conventions collectives et les garanties de non licenciement... En réalité, on fait un pas de plus vers le retour à l'état qui prévalait après la guerre civile : des droits théoriques et l'incapacité pratique de les exercer.

Le petit larbin de l'UE ne sait décidément plus comment se tortiller pour satisfaire ses maîtres.

Grève générale le 14 décembre.

mardi 5 décembre 2017

Vous reprendrez bien un peu de réformes stucturelles ?

Ou comment l'Europe (vous savez "l'Europe c'est la paix" !) et le FMI ont imposé à la Grèce ces fameuses "réformes structurelles"... made in Lafarge.

Passionnant et révoltant article de Bastamag à lire absolument !

Et après ça, vous pensez vraiment qu'en régime d'Union européenne vous vivez encore en démocratie ?

lundi 4 décembre 2017

Et ni ni ni, quand c'est fini, ça recommen-en-ce

On apprenait hier que la "revue" périodique des créanciers sur l'application du programme imposé aux Grecs par la dictature euro-allemande a été conclue avant la date limite prévue. L'accord préliminaire qui doit être approuvé par les ministres des Finances de la zone euro permettra le versement d'une tranche supplémentaire de 5 milliards "d'aide".

"L'accord porte sur une série de mesures politiquement sensibles, précisait la dépêche Reuters, couvrant notamment des questions budgétaires, des réformes du marché du travail et de celui de l'énergie, les mauvaises créances et les privatisations.Après sept années d'austérité imposées par ces plans d'aide, la Grèce espère qu'il n'y aura pas besoin d'un quatrième plan après l'expiration, en août 2018, du troisième."

Hier soir, une amie grecque me disait que les médias explosaient d'allégresse - comme c'est le cas depuis six à huit moi, tous, reprenant sur tous les tons que "ça va mieux", que "ça repart", que la Grèce va pouvoir "revenir emprunter sur les marchés" au mois d'août. Pouvoir revenir emprunter sur les marchés : but majeur et bien sûr légitime d'un gouvernement dit "de gauche radicale"... Il n'y apas que les délires paranoïaques autour de l'écriture zinzinclusives ou des accords, ou de ce toutessellezessieux devenu l'indispensable et horripilant tic de langage du politiquement correct triomphant, pour nous faire penser que nous sommes en train de basculer dans une autre dimension.

Dette publique au plus haut, monnaie surévaluée empêchant tout redémarrage, faillites, salaires versés par intermittence, retraités dans la misère, système de santé inaccessible pour un nombre croissant de Grecs, hôpitaux publics et enseignement public au bord de l'effondrement,propriétaires spoliés de leurs biens vendus à l'encan à toute sorte de prédateurs grecs et étrangers, hémorragie des jeunes, notamment les mieux formés qui quittent le pays...

Peu importe, puisque ça va mieux et qu'en août la Grèce devrait pouvoir... revenir emprunter sur les marchés !

Or donc, les médias exultent, l'accord est bouclé en avance... Mais les dits médias grecs ne disent rien des conditions dans lesquelles est bouclé cet accord préliminaire. Hasard, bien entendu !

Ou pas.

Hier soir, mon ami Farah Frederic m'en disait un peu plus : le gouvernement dit de gauche radicale a accepté, pour boucler ce fameux accord préliminaire, un nouveau catalogue de... 78 mesures dont, bien sûr, de nouvelles coupes dans les retraites etde nouvelles mesures... de dérégulation du marché du travail/

Alléluia !!!

Et vive l'Europe - forcément -, puisque l'Europe, c'est la paix !!! Et tant qu'à faire , vive la gauche dite radicale qui se montre une fois de plus plus d'un zèle admirable dans l'application de la thérapie de choc néolibérale !

Restent deux questions qui me taraudent : foutre dieu.x.éesse.s (je ne suis pas monothéiste, mais je m'essaie à la zinzinclusive), que peut-il bien rester à flexibiliser dans le travail en Grèce... à part de supprimer le salaire, puisqu'il est déjà largement devenu facultatif ?

Et quant aux retraites : ne serait-il pas plus simple de les supprimer ? Du coup, on pourrait faire travailler, dans un pays d'où l'on s'acharne depuis bientôt dix ans à éradiquer toute activité économique et tout emploi stable permettant de vivre dignement, ces feignants de retraités... sans salaire régulier, bien entendu !

Enfin comme Tsipras et son grand pote Macron vont réformer l'Europe de l'intérieur, n'est-ce pas, on n'a aucun souci à se faire ! Juste à attendre... que ça empire !