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jeudi 20 décembre 2018

Petite chronique du racket au quotidien

La Grèce va mieux, comme dit Mosco:.

En transit à Kos, ce matin entre deux bateaux, nous nous installons dans un café. On commande deux thés, on les boit, en attendant d'en recommander deux autres. Soudain, deux agents du fisc débarquent, avisant notre table avec consommation mais sans encore de note. Et dresse un PV... Je comprends la situation, que la patronne et la serveuse tentent d'expliquer, je tente d'intervenir pour confirmer. Rien à faire !

Au final, nous recommandons deux thés et lorsque les deux notes arrivent, nous constatons que la première a bien été émise à l'heure même où nous avons été servis. Le cafetier est donc taxé non pour ne pas avoir édité de note, mais pour ne pas l'avoir déposée sur notre table en même temps que les thés.

Trois minutes plus tard, Frédéric voit sur un journal grec en ligne que le gouvernement a donné instruction de multiplier les descentes du fisc dans les commerces durant les fêtes de fin d'année. Pendant ce temps-là l'optimisation fiscale des gros au Luxembourg de Juncker est toujours parfaitement légale.

Et hier un ami nous disait qu'il attend depuis plus d'un an la restitution d'une saisie sur le compte de sa compagne reconnue comme indue par la justice... Mais qu'il se heurte à un mur.

Dans le même moment où le gouvernement Tsipras prétend faire un cadeau de Noël aux gens qu'il a contribué à paupériser, il fait les poches à ceux qui ne le sont pas encore tout à fait.

Comme dit Mosco...

mardi 11 décembre 2018

En Grèce, dixième hiver de crise... En France, Gugusse pend la parole

C'est Panagiotis Grigoriou, comme d'habitude ça serre le coeur, mais il faut le lire. D'abord parce que, dans ce papier, il parle de Séféris et de Makriyannis - deux références essentielles que nous partageons, parmi bien d'autres -, suite parce que depuis dix ans les Grecs sont les animaux du laboratoire européen de notre avenir. Pour comprendre où nous allons - si nous ne détruisons pas la machine infernale euro/UE, dont Macron n'est que le "passe-plats" - il faut regarder et regarder encore où ils en sont.

Enfin si vous pouvez l'aider, faites-le (rubrique dons) : grâce à vous il aura un peu moins froid pour continuer à nous informer : 43% des Grecs, selon une étude d'août dernier, ne peuvent plus se chauffer. C'est ça l'Europe et la "gauche radicale" en régime européen !

"Sur les ondes radio, une femme médecin en chef au sein d’une unité de soins intensifs dans un hôpital public dénonce pour une énième fois le manque de moyens. “Nos unités sont à moitié fermées. Nous manquons de personnel et de budget, le matériel manque aussi. Le gouvernement se vante de son excédent primaire, il distribue des cadeaux à sa clientèle politique tandis que nos malades meurent. Je suis chef de service, j’ai plus de trente années d’ancienneté et je gagne 1.800€ net après tant de diminutions successives de mon salaire, tandis que mes collègues jeunes, ils gagnent moins de mille euros par mois. D’après nos calculs, les médecins du public ont perdu en moyenne 55% de leurs revenus en huit années. Heureusement que nous oublions tout cela devant nos malades, dans les salles d'opération... pour ainsi revenir dans la réalité une fois rentrés chez nous. Nos jeunes médecins ont quitté et quittent encore le pays par milliers”."

Pour le reste, Gugusse nous a fait son show hier soir... Manifestement, sa professeur de théâtre n'a pas dû être à la hauteur ! Le texte était mauvais et l'acteur exécrable.

Embrouille sur toute la ligne : l'augmentation du SMIC n'est pas une augmentation du SMIC, mais une augmentation de la prime d'activité financée par l'impôt des juste au-dessus du SMIC (il faut lire là-dessus ce qu'écrit aujourd'hui David Cayla, un de nos meilleurs économistes non conventionnels); et la dispense de CSG n'est pas ce qu'on pense, comme le précise Marianne : "Concrètement, si les 33.000 euros annoncés restaient bien le chiffre définitif, cela signifie que, dans le cas d'un couple, pour bénéficier de l'exonération de l'augmentation de la CSG, il faut que le montant des deux pensions mensuelles ne dépasse pas 2.750 euros. Avant cette annulation, seuls les couples percevant moins de 1.841 euros par mois en étaient affranchis. Par conséquent, les retraités qui reçoivent un peu plus de 1.375 euros chacun devront toujours payer la CSG à taux plein, soit environ 15 euros par mois. Attention, encore : l'âge des retraités peut modifier cette équation. Si l'un des membres du couple a plus de 65 ans, il bénéficiera d'un abattement fiscal de 1.176 euros. Ce dernier s'élève à 2.352 euros si chacun d'entre eux les dépasse." C'est quand même pas mal que Mme Polony ait accédé à la tête de ce journal !

Oh la belle embrouille ! Bien tenté mais du coup, gamin ! On ne doute pas que beaucoup de crânes d'oeufs ont bossé dur pour trouver tout ça. Manque de pot : la ficelle, façon cordage de marine (sans mauvais jeu de mots), est un peu trop voyante. On attend en tout cas avec impatience les commentaires outragés des Déconneurs/Décodeurs de tout acabit des chaînes publiques et bien entendu du Monde, experts en débusquage de fèqueniouzes !

En tout cas, à France 2 on jouit ! On ne sait pas si c'est Lapix ou Saint-Cricq - ou les deux ? - qui ont manifesté leur enthousiasme devant le génie présidentiel, mais on sent toute la difficulté à retenir les épanchements quand on voit le "like" de France Télévisions à un tweet de cet esprit d'exception qui illumine la macronie tout entière de sa fulgurante intelligence Aurore Bergé...

Devant tant d'intelligence (remarquez le "ce qui a été vécu"... sous-entendu : par des crétins qui n'ont pas ma fulgurante intelligence et ne sont pas capables de comprendre le vrai sens des propos du Génie qui nous dirige et que le monde entier nous envie".... enfin de moins en moins !), on comprend l'enthousiasme de France Télévisions, financée par nos impôts... Il est vrai qu'entre dindes, il est un peu normal qu'on se soutienne !

Perlimpinpin, donc... faute d'autres poudres hallucinogènes, ça risque d'être bien juste, pour calmer un populo qui, à chaque interview m'apparaît singulièrement lucide ! Et non moins singulièrement décidé à ne pas se laisser avoir par des gros pièges techno-euro.

Perlimpinipin, mais il n'en faut pas plus pour alerter Berlin et Bruxelles : j'imagine la banane qui ne doit plus quitter Salvini et Di Maio ! Eh oui, même la poudre de perlimpinpin est insupportable au nez des "responsables" du Reich européen ! Mais alors quid du coup de main que Mosco s'était fit prêt, il y a peu, à donner en se faisant élire sur la liste à son pote Manu patronnée par ces géants de l'histoire contemporaine que sont Juppé et Raffarin ? Dilemme ! cornélien ! shakespearesque !!!

Ou bien alors, comme me le soufflait un ami Facebook hier soir, le perlimpimpin serait... cousu de fil blanc ??? Du genre Mosco, Juncker et les deux kapos baltes de la Commission font les gros yeux, tapent du poing sur la table et Manu dit : je suis désolé, j'voudrais ben, mais j'peux point !

En tout cas, il faut lire aussi aujourd'hui cette tribune cosignée par une vingtaine de personnalités, dont Emmanuel Todd et Jacques Sapir, et intitulée : "L’existence de l’euro, cause première des Gilets jaunes" ; comme il faut lire la tribune de Coralie Delaume dans le Figaro Vox : "Macron a les pieds et les poings liés par l'Union européenne". Oui évidemment, les lignes commencent à bouger, le mur de la propagande commencent à se fissurer et, dans ce processus, la pression des Gilets jaunes sera historiquement déterminante. L'euro et l'UE vont vers leur fin : partout l'ordre européen vacille sous l'effet de la convergence des crises et d'une façon différente selon les histoires nationales, les contextes nationaux : gouvernement paralysé en France, à l'agonie en Allemagne, en Grèce, en Espagne (où l'extrême droite a réalisé une impressionnante poussée, inédite depuis la fin du franquisme et imprévue de tous les sondeurs) et depuis hier en Belgique... Ma conviction est que nous vivons un temps comparable à celui qui, à l'Est, a précédé l'effondrement sur elle-même, et sous le poids de de ses propres tares, de l'URSS.

Du coup le petit bijou sorti sur le Net hier soir, après la sinistre pitrerie de Gugusse, en prenait une particulière saveur : il s'agit du dernier discours public du regretté Nicolae Ceaucescu, annonçant, le 21 décembre, pour calmer les colères de son peuple une augmentation, au 1er janvier suivant, de 200 leis du salaire minimum et une autre des retraites... Je n'y ai d'abord pas cru... mais lorsqu'un autre ami partagea la vidéo plus longue et sous-titrée en anglais, je dus bien me rendre à l'évidence. Evidemment, je ne résiste pas à vous les mettre en partage !