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samedi 19 novembre 2016

Obama, l'épuisante collaboration des Tsipriotes et Chypre

Je signalais dans un papier récent l'arrivée à Athènes d'un curieux ambassadeur américain spécialiste des coups tordus, en provenance de Kiev (c'est tout dire !) où il fut l'un des artisans d'une prétendue révolution qui tenait beaucoup du coup d'Etat.

Voilà que Panagiotis Grigoriou nous en dit un peu plus dans le papier du jour de son indispensable blog greekcrisis (aidez-le si vous le pouvez ! c'est la liberté d'informer que vous aidez). Beaucoup de choses passionnantes dans ce papier en vérité sur Obama, sur l'Europe et l'européisme, sur l'impérialisme allemand relooké, sur les fadaises d'Attali confrontées à la situation grecque et au réalité, sur la difficulté d'être un collaborateur modèle dans le monde moderne et l'épuisement d'un non-pouvoir grec qui n'en finit pas de s'épuiser à se soumettre...

Mais ce qui est le plus intéressant peut-être, dans ce papier, c'est ce que nous disent Panagiotis et les sources qu'il cite sur les développements en cours de la question chypriote... sous la houlette de ce curieux ambassadeur tout juste débarqué de Kiev...

"À l’opposé donc de l’univers géopolitique de Jacques Attali, et sous l’horizon grec si j’ose dire, Dimítris Konstantakópoulos écrit par exemple, “que l'une des raisons du voyage du président Obama en Grèce cette semaine, c’est d'appuyer Athènes, afin d’être être ‘utile’ dans la perceptive d’une ‘solution’ au problème de Chypre. D'autre part, la Commission européenne appelle aussi vigoureusement Nicosie et Athènes à accepter une solution encore pire que celle que le peuple chypriote avait rejetée en 2004. Il semble que les États-Unis d'Amérique et l'Union européenne soient si satisfaits de leurs réalisations au Moyen-Orient et en Ukraine, qu'ils veulent maintenant appliquer leurs compétences diplomatiques et autres à Chypre” (...). “Mais avant même qu'une telle solution n'entre en vigueur, certains observateurs n'excluent pas une sorte de crise militaire ou économique, destinée à provoquer un choc pour les habitants de l'île, afin de pousser les gens effrayés à voter ‘Oui’ au Plan qu'ils ne semblent toujours pas apprécier. Tout analyste du paysage stratégique de la Méditerranée orientale et surtout du triangle Grèce-Chypre-Turquie doit se rappeler ceci: les scénarii de toutes les guerres et crises entre les Grecs et les Turcs au cours du XXe siècle, sans exception, n'ont pas été rédigés à Athènes, à Ankara ou à Nicosie, mais à Washington et dans d'autres capitales. Cependant, ils y trouvèrent de bourreaux disposés”. "

dimanche 6 novembre 2016

Deux précisions non accessoires

Deux faits qui m'avaient échappé et sur lesquels Panagiotis Grigoriou vient d'attirer mon attention.

Geoffrey R. Pyatt, ambassadeur américain en Ukraine de 2013 à 2016, pour lequel les insurgés du Donbas sont des terroristes, a été nommé ambassadeur à Athènes en septembre dernier.

Le nouveau ministre de l'Emploi est l'épouse du nouveau ministre - américain à passeport grec - de l'Economie et du Développement.

Intéressant, non ?

samedi 5 novembre 2016

Cinq ans de greek crisis...

"[Je n’avais jamais imaginé que plus de cinq années après ce 24 octobre 2011, date de ma première... épitaphe numérique ainsi gravée sur ce blog, le... besoin de Greek Crisis se ferait toujours aussi criant et autant d’actualité. Mes intuitions se sont avérées hélas fort justes, la dite “crise grecque” est en réalité une guerre, entreprise contre le peuple grec, détruisant sa souveraineté, minant même son existence. Une guerre... exemplaire, faite aussi... pour l’exemple par le passage rapide vers le dernier méta-monde Occidental du... déjà si court, 21ème siècle.

Au bout de six années d’expérience... ainsi vécue et pratiquée sous les mémoranda, plus exactement sous l’ordre mondialisant de la “gouvernance” par le choc permanant, on est... pleinement en mesure de tirer un premier bilan... en guise d’autopsie, car il semble bien que nous entrerions sous peu (en réalité c’est déjà fait), dans la phase suivante des opérations psychologiques, économiques, d’ingénierie sociale, et plus amplement, événementielles fortes en ce moment, et en cours d’exécution.|http://www.greekcrisis.fr/2016/11/Fr0540.html#deb|fr]"

Voilà donc cinq ans que Panagiotis Grigoriou nous informe - moi, pas plus que lui, je ne pensais que nous en serions là cinq ans plus tard. Si vous le pouvez, faites un don sur son site ; comme tant de Grecs, chaque jour plus nombreux, pour lui, pour Chrys - et pour leur chatte - la vie est chaque jour plus dure, les soirées moins éclairées et les hivers plus froids, parce que comme pour davantage de Grecs chaque jour, l'Europe et l'euro c'est moins d'accès à l'électricité, au chauffage, aux soins...

Ce dernier papier est particulièrement intéressant, aussi bien à la lumière des évolutions en Turquie, qu'à celle du remaniement ministériel d'hier. Car ce qui se passe depuis 6 ans, dépasse évidemment la cadre du petit laboratoire grec...

"J’ai toujours soutenu (dès les débuts de ce blog) - écrit Panagiotis - que du point de vue géopolitique et anthropologique, l’Euro n’est pas “simplement” une monnaie, mais bien davantage, une arme de destruction massive. Pour le dire (presque) autrement, l’euro c’est un important vecteur de “culture de guerre”, comme on sait il est symboliquement édifié à la manière d’un... sanctuaire triomphant, sur l’ossuaire précisément des dernières (pseudo)démocraties occidentales que nous n’avons pas su défendre bien à temps.

Et plus loin, cette réflexion particulièrement juste que je me faisais justement en constatant que, à Athènes comme à Kiev, mais c'est également le cas en Roumanie ou en Bulgarie, on voit de plus en plus de "responsables" n'ont plus de grec (ou d'ukrainien, ou de...) que les papiers d'identité (Papandréou comme Tsakalotos ne parlent pas grec mais anglais traduit en grec, le nouveau ministre grec de l'Economie est un universitaire américain de formation et de carrière) qui passe sa vie académique et professionnelle dans un "étranger dominant" jusqu'au moment où on l'appelle à prendre des responsabilités :

"La Grèce, un peu comme l’Ukraine, appartient ainsi à cette zone géopolitique et culturelle (orthodoxie) qui se trouve déjà en première ligne de la redéfinition (bientôt par les armes ?) des rapports de force, entre les BRICS et la coalisation occidentale (supposons qu’il en a seulement une !)."

vendredi 4 novembre 2016

Remaniement ministériel en Grèce

A chaud, voici les commentaires que je peux faire...

La plupart des poids lourds ne bougent pas. Il s'est manifestement agi de se débarrasser de quelques ministres devenus des boulets (celui de l'Education notamment), ou de déplacer certains, comme le ministre de l'Energie, transféré vers l'Intérieur, qui n'avait pas l'échine assez souple aux exigences européennes de privatisation, mais surtout de faire entrer des collaborateurs personnels de Tsipras, manifestant ainsi un renforcement du caractère personnel du pouvoir (déjà sensible lors du récent Congrès de Syriza où Tsipras a engueulé les délégués qui n'avaient pas adopté une motion en leur expliquant qu'ils n'avaient rien compris avant de les faire revoter) au fur et à mesure que sa base politique et populaire se réduit.

Les quatre plus notables entrées sont les suivantes :

- Effie Achtsioglou au Travail, la responsable en charge jusque-là des négociation avec la Troïka de la flexibilisation du marché du travail et qui est apparemment spécialiste du droit européen ! C'est tout dire... on ne sait pas très bien ce qu'il y a encore à flexibiliser, mais on peut lui faire "confiance"...

- à l'Economie et au développement (est-ce de l'humour ?), Tsipras nomme... un Américain de nationalité grecque. Dimitris Papadimitriou, président de l'Institut Levy Economics, professeur au Bard College à New York membre de l'Union américaine des banquiers et d'une commission du Sénat des Etats-Unis...

- Dimitris Liakos, gestionnaire de fonds jusqu'en 2014 puis chargé des négociations de privatisation au cabinet du Premier ministre... Le correspondant du Taiped (organisation chargée d'exécuter les ordres européens en matière de bradage du patrimoine national) chez Tsipras en somme.

- Quant au président de ce TAIPED, Stergios Pitsiorlas, il devient sous-ministre de l'Américain...

Enfin, alors que Tsipras était arrivé au pouvoir avec le projet d'un gouvernement ramassé pour plus d'efficacité et d'économies dans le train de vie de l'Etat... celui-ci est l'un des plus pléthoriques que la Grèce ait connu : 48 membres pour 153 députés de la majorité... Bientôt, chaque député aura un portefeuille ! Pour s'assurer (acheter) leur fidélité ?

C'est pas beau la gauche radicale au pouvoir ?!