OD

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

mardi 28 juin 2016

Sur la route...

Depuis avant-hier soir, nous sommes chez Dimitra Pagalidis : hospitalité chaleureuse, amicale, affectueuse --grecque !!! - de Dimitra, de son mari Dimitri, de Zoï et Lambros, leur belle-fille et leur fils, qui nous hébergent. Je ne sais pas si le mot philoxénia (littéralement : amour des étrangers) a un équivalent dans une autre langue. En tout cas, ici, une fois de plus, il nous est donné d'en éprouver la réalité !!!

En outre, la région (la plus froide de Grèce en hiver : il n'a fait que -27 cet hiver ! et celle qui produit les meilleures patates, dont celles de Dimitra, Dimitri et Lambros...) est superbe.

Après le fort Ruppel avant-hier nous avons pu visiter, hier, grâce à Dimitra, un autre fort (Lysse) de la Ligne Métaxas, copiée de notre Ligne Maginot, pas encore ouvert au public. Là, les soldats grecs résistèrent héroïquement à l'invasion allemande de 1941, malgré l'écrasante supériorité aérienne et numérique de l'ennemi (vous savez ; ceux qui n'ont jamais payé un centime de dommages de guerre, ont provoqué deux guerres mondiales, font la morale à toute l'Europe et lui imposent, grâce à la lâcheté de nos dirigeants, leur criminelle politique économique et monétaire...). Ces soldats-là ne furent pas vaincus et les forts ne furent pas pris. Ils furent tournés (comme ceux de la Ligne Maginot), parce que la Ligne Métaxas s'arrêtait à la frontière de la Yougoslavie alliée (comme la Ligne Maginot s'arrêtait à la frontière de la neutre Belgique... neutralité violée par nos amis allemands qui du coup tournèrent la Ligne Maginot...).

Ces soldats -là se battirent avec une telle rage que Hitler, cas unique dans la guerre, reconnut leur bravoure en libérant sur le champ les prisonniers... Erreur ! car ces soldats à peine libérés, allèrent récupérer les armes que beaucoup avaient cachées et fournirent les premières troupes aux maquis.

Ces soldats-là furent également trahis, car ils se battaient encore, et victorieusement, lorsque leur chef signa, sans autorisation du gouvernement, une capitulation qui leur ordonnait de se rendre à ceux qu'ils tenaient en respect. Le général Tsolakoglou, auteur de cette trahison prendrait peu de temps après la tête du premier des trois gouvernements de collaboration que les Grecs "usèrent" en 4 ans.

Hier, Dimitra et Dimitri nous ont aussi emmenés faire une excursion et dîner en Bulgarie (quel vin !). Et aujourd'hui, nous avons fait une bien jolie balade autour d'un petit lac de retenue : verdure, fleurs multicolores, avec en prime tortue, crapaud coassant sec, et biche sur la route du retour... en plus du renard aperçu l'autre soir en rentrant d'un délicieux resto. Bref, une "autre Grèce" !

Demain, direction Drama, où la population se souleva dès les première semaines de l'occupation... insurrection noyée dans le sang par l'ennemi (vous savez ; ceux qui n'ont jamais payé un centime de dommages de guerre...), puis Philippes et Alexandroupoli où nous nous embarquerons pour Samothrace.

samedi 25 juin 2016

Brexit à Loutra Pozar

Hier soir nous étions dans un coin perdu sans réseau Internet... Loutra Pozar, au nord d'Edessa, au pied des montagnes qui font frontière avec l'ARYM, à un endroit où l'eau chaude jaillit de partout et se jette dans un torrent au milieu des sapins, des platanes... Tremper dans l'eau chaude puis aller se prendre une douche froide sous la cataracte du torrent... Ainsi avons-nous fêté le Brexit !

Le soir au resto où nous étions seuls à dîné, sans que nous n'ayons rien sollicité, après avoir pris la commande ; "Nous autres, Grecs, aujourd'hui nous sommes heureux ! Les Anglais ont voté contre l'Europe et vont s'en aller, c'est le début d'un pull qu'on détricote. Cette Europe c'est le pouvoir de l'Allemagne et rien d'autre. Nous on ne refuse pas de payer mais il ne veulent pas nous faire payer, ils veulent nous tuer. Les Allemands ont provoqué deux guerres mondiales et les ont perdues et maintenant ils prennent leur revanche ! Les Allemands n'ont pas changé, mais ce qu'on ne comprend pas, nous, c'est que la France, le pays de la liberté, les laisse imposer leur loi. Si la France disait Non; ils ne pourraient pas imposer leur loi."

Que lui répondre ? Sinon que j'étais d'accord sur tout et que j'avais honte de mon pays. Et que j'étais aussi heureux que lui du Brexit et que je pensais aussi qu'il fallait que nous continuions le détricotage...

Et puis j'ai dit que les Grecs eux aussi avaient eu le courage l'an dernier, avec leur référendum... Il a eu un sourire mi-ironique, mi-douloureux : "Notre référendum !... "Ils" se sont bien payé notre tête avec le référendum."