OD

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

dimanche 22 novembre 2015

Une démission symbolique

Le 19, Gavriil Sakellaridis (originaire de "mon" île, Nisyros), qui avait été candidat Syriza à la mairie d'Athènes (battu de peu) en 2014, puis porte-parole du gouvernement Syriza version résistante, qui faisait partie du groupe central de Syriza et qui, comme tel, avait survécu à l'épuration par les Tsipriotes de la liste des candidats aux législatives de septembre de tout élément critique de la ligne d'un parti de plus en plus caporalisé, vient de démissionner de son mandat de député en raison des dernières mesures acceptées par le gouvernement Syriza, version collaboratrice.

Il aurait pu choisir de rester député et de ne pas voter les prochaines mesures ; la majorité de cinq sièges de septembre n'était déjà plus que de trois lors du vote de certaines mesures du dernier paquet, elle se serait réduite à deux. Celui qui fut un des membres de la garde rapprochée de Tsipras jusqu'en juillet, une des figures emblématiques du premier gouvernement Syriza et du rajeunissement de la vie politique grecque, a choisi de quitter (définitivement ?) la vie politique et de laisser ainsi sa place à un député fidèle à la Tsipras-Dragasakis.

Il n'a donc pas voulu que sa défection affaiblisse le gouvernement, mais le fait qu'il ait été candidat en septembre - c'est-à-dire qu'il ait cru au discours du "moindre mal" de l'attelage Tsipras-Dragasakis - et qu'il refuse aujourd'hui de cautionner les inéluctables capitulations en chaîne montre combien ce discours du "moindre mal" est en train de faire long feu, y compris dans le groupe dirigeant de Syriza maintenu et dans le groupe des anciens très proche du Premier ministre.

Cette décision montre aussi dans quelle impasse tragique la capitulation de Tsipras en juillet a enfermé le peuple grec, en réduisant le choix à voir conduire la même politique par une vieille caste politique détestée ou par une nouvelle caste dont il apparaît chaque jour davantage que l'ambition n'a sans doute jamais été que de prendre la place de l'ancienne et non de changer la donne. Une impasse tragique, car elle mortelle pour ce qui reste de démocratie en Grèce après plus de cinq ans de catastrophe économique, sociale, humanitaire, politique imposée par Berlin et Bruxelles au nom du fétiche euro.

lundi 9 novembre 2015

Tsipandréou dans l'étau

Lors des élections du 20 septembre, la majorité (Syriza-ANEL) était de 155 voix sur 300 ; au vote du premier paquet de mesures du Mémorandum Tsipras soumis à cette chambre, après les deux votés par la précédente avant sa dissolution, avec l'aide de la droite, des eurolaquais de Potami et des pourris du PASOK, elle n'était plus que de 154.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, le nouveau paquet exigé par l'eurogroupe ne l'a été que par 153. Ca s'appelle comment ?

Ayant accepté, par le Diktat du 13 juillet, de se soumettre à un chantage permanent aux termes duquel les crédits ne seront versés qu'au compte-goutte, Alexis Tsipandréou, l'Homme qui rit tout le temps, attend cette fois-ci 2 milliards... Mais ceux qui doivent les lui donner veulent qu'on saisisse les maisons de tous les petits propriétaires qui ont des dettes, soi-disant pour consolider le bilan des banques qui se retrouveront propriétaires de biens dont la valeur va s'effondrer.

La spirale catastrophique dans laquelle Tsipandréou a enfoncé un peu plus son pays s'accélère et sa majorité s'érode au même rythme.

Combien de temps avant qu'il la perde ? Choisira-t-il alors de retourner devant les électeurs (la Chambre actuelle est la 6e depuis 2009) ? Ou de faire rentrer au gouvernement les gugusses de l'Union des centres, les eurolaquais de Potami, les pourris du PASOK ?

Les paris sont ouverts.