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vendredi 26 avril 2019

La Grèce va mieux...

Bon on va passer vite sur la calamiteuse exhibition du freluquet au sourire de hyène et à la voix de fausset débitant ânerie sur mensonge. C'est simple : je ne peux plus ni le voir ni l'entendre. Ca me met en rage et me fait dresser les cheveux sur la tête. Pas bon pour mon coeur. Donc je me suis contenté de lire les résumé. Néant. Coblence : l'émigré de l'intérieur n'appendra ni ne comprendra jamais rien. Rideau.

Yeux crevés, mains arrachées, citoyens usant de leur droit constitutionnel de manifester jetés à terre, matraqués sans raison, tabassés, piétinés, justice aux ordres - fidèle aux bonnes vieilles traditions de Vichy -, journalistes coffrés pour un doigt d'honneur et maintenant... Fallait faire barrage, hein, les castors ? Des fois que les nouvelles chemises brunes auraient ordonné aux médecins de violer le secret médical pour ficher les opposants ! Ou des fois que des anciens candidats des sucesseurs du GUD deviendraient ministres et têtes de liste aux européennes ! Allez vous n'allez tout de même pas reprocher à une cervelle de Loiseau en 4e année de Science po de ne pas savoir où elle posait ses escarpins. Tête en l'air, va ! Non mais vous ne comprenez rien à l'amour ! Elle se faisait un petit facho qu'elle aurait suivi jusqu'au bout du monde ! Il était blond, il sentait bon la Kro et maniait le gourdin comme personne ! Zêtes pas romantiques, alors forcément...

Et puis ça n'est pas nouveau - Madelin, Longuet, Ponia... - que l'extrême centre, depuis Pinay et Giscard, offre le nid le plus douillet à l'extrême droite qui veut se montrer respectable.

Quant à la Grèce, c'est désormais plus que sûr et certain : elle va mieux !

La dette grecque a atteint, au quatrième trimestre 2018, son plus haut par rapport au PIB à 181,1 % (malgré une baisse en valeur absolue, mais c'est l'effet imparable de la déflation : le PIB fond plus vite que la dette ne baisse !). Son précédent plus haut était à 180,8 % en 2016, suivi d'une léger tassement à 178,6 % en 2017.

Rappelons que les infaillibles experts de l'UE et du FMI prévoyaient en 2010 que les plans de "redressement" ramèneraient la dette grecque à 120% du PIB en 2018, puis en 2011 ils révisaient leurs infaillibles prévisions à 130% en 2018, et en 2012, ils la voyaient à 140% en 2018... Damned, encore raté !

A quand le prochain mémorandum ? Après les élections bien sûr !

Ce sont les mêmes infaillibles experts qui prescrivent aujourd'hui à l'économie française, sous prétexte d'une dette excessive, les remèdes du bon docteur Kizyvienne...

vendredi 5 avril 2019

Vieilleries et Etat poule

D'abord, chers amis, si vous voulez visionner mon passage au magazine d'information Focus sur ERT hier soir (ce qui m'a évité de me taper le pensum du Grand Débat avec une écrasante majorité de zozos qui veulent réformer l'UE - on ne réforme pas un carcan, on le brise ou on y crève), c'est ici en replay et à 1h30 du début tout juste ; la traduction simultanée couvre en partie ma voix, bien sûr, mais en prêtant l'oreille, on entend mon propos en français). L'interviewer a eu la bonne idée de me poser des questions sur le couple franco allemand (clin d'oeil à l'amie Coralie Delaume, ''Le couple franco-allemand n'existe pas''). J'en ai donc profité pour mettre le couvert sur l'euro et la nécessité de mettre un terme à l'UE. Il y a aussi Christophe Guilly ou Polony écrasant Guetta dans les passages intéressants... Sapin, Macarian ou le Syrizisme résiduel parisien pour la Voix de son Maître.

Par ailleurs, le quotidien Kathimerini annonce aujourd'hui qu'une lettre a été adressée au ministre de la Culture, il y a un mois, par plus de trente responsables de musées et de services archéologiques régionaux (éphories) et faisant part de leur "préoccupation" concernant la nomination dans les musées et services archéologiques, de personnes n'ayant rien à voir avec l'archéologie, titulaires d'un diplôme en administration publique ou d'un diplôme de troisième cycle en administration de la culture, sans avoir jamais eu la moindre expérience de fouille. Des nominations parfaitement irrationnelles, sauf si on prend en compte l'appartenance partisane des heureux bénéficiaires de ces nominations.

En réalité, en plus du reste, Syriza s'est parfaitement coulé dans le très vieux moule clientéliste qui fonctionnait alternativement au bénéfice de la droite et du PASOK. Il ne l'a nullement répudié, il l'a investi et en a usé à son profit.

En réalité aussi, le but de l'UE et de ses mémorandums n'a jamais été de "réformer" la Grèce ou de la "sauver", mais de liquider son Etat social et de spolier les Grecs de leurs biens nationaux et individuels.

Or, quand vous tuez l'Etat social, au périmètre déjà peu étendu en Grèce en raison des régimes autoritaires des années 1945-1974 qui ne l'avaient pas construit comme cela s'est passé ailleurs en Europe de l'Ouest, vous renforcez mécaniquement ce qu'un sociologue grec a appelé l'Etat poule. Puisque vous n'avez aucune sécurité par le droit, la solidarité, vous tentez de l'acquérir en obtenant un emploi public. Et la délivrance d'un emploi public devient alors un moyen de sécuriser les cadres et les militants méritants du parti au pouvoir.

Un des autres sujets qui agitent depuis quelque temps les medias et l'opinion grecs est l'ascension et l'enrichissement spectaculaires d'un pizzaloio syriziste...

Par ses politiques, l'UE a donc considérablement renforcé les fondements de l'Etat poule clientéliste qui est un cancer pour la Grèce, à la fois parce qu'il rend les services de l'Etat inefficaces et parce que, paradoxalement, il affaiblit la confiance du citoyen (et donc le consentement à l'impôt) dans l'Etat. Le citoyen recherche les faveurs de l'emploi public et en même temps il constate que l'Etat, du fait de son inefficacité, résultat en partie du clientélisme, ne lui rend jamais en services ce qu'il paye en impôt. Cercle vicieux que les dix dernières années n'ont fait que renforcer... et que la droite, avec le clan Mitsotakis à sa tête - champion toute catégorie en matière de clientélisme - continuera à alimenter en récupérant le pouvoir lorsque Syriza aura achevé son rôle historique qui aura été de faire avaler aux Grecs tout ce que la droite n'aurait peut-être pas osé/réussi à lui faire avaler.

Avec une curieuse synchronie, comme c'est désormais souvent le cas en Grèce où l'accumulation des catastrophes produit des effets cumulatifs, on apprenait aussi que Cosco, l'entreprise d'Etat chinoise qui a racheté plus de 60 % du Pirée et souhaite acquérir... le reste et toute une partie de la côte vers l'ouest - tant qu'on y est ! -, ainsi que les autorités s'inquiètent des restrictions aux pharaoniques travaux prévus par les Chinois recommandées par le Conseil supérieur de l'archéologie dont l'avis est... heureusement consultatif : nous voilà soulagés !

Ben oui quoi ! Qu'est-ce qu'ils vont encore nous faire chier avec leurs vieilles pierres et leurs vieilleries dont personne n'a rien à foutre ?! Alors que le grand État communiste de la planète et le seul gouvernement de gauche radicale d'Europe-c'est-la-paix ont de si beaux projets d'avenir !