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vendredi 22 mai 2020

Les 19 sont devenus 20...

Donc hier, je vous donnais la liste des 19 pays dont les ressortissant pourront entrer en Grèce à partir du 15 juin (sous réserve de tests pratiqués sur un échantillon aléatoire des passagers), et j'ajoutais qu'il n'y avait ni la France, ni la Belgique... ni l'Allemagne.

Mais voilà, entre hier matin et aujourd'hui, la liste des 19 est devenue une liste des 20.

Devinez qui est le 20e, rajouté in extremis ?

L'Allemagne !

L'Allemagne dont la société Fraport a racheté la plupart des aéroports grecs à vil prix et délocalise ses bénef dans les paradis fiscaux, l'Allemagne dont les société d'éoliennes saccagent les Agrapha ou Tinos, malgré la résistance de la population locale.

Ce que c'est, hein, d'être le pays hégémonique ! Coup de fil de Merkel ? Quelles menaces ?

Par ailleurs, le maire de Donoussa, dans les Cyclades, petite île de 150 habitants qui n'a qu'un dispensaire, interdit cette année le camping sauvage - c'est une des destinations principales en Grèce pour ce genre de tourisme.

D'autres maires seraient bien inspirés d'en faire autant...

Cette décision traduit un sentiment que nous ressentons très fort ici : la population des petites île, souvent âgée, dont les infrastructures sanitaires sont rudimentaires, qui sont restées préservées de la contamination craint l'arrivée prématurée de touristes - qu'il s'agisse de Grecs des métropoles aussi bien que des étrangers.

jeudi 21 mai 2020

La réponse du berger à la bergère...

Hier j'écrivais, à propos de la décision du gouvernement grec, sous pression européenne, de renoncer à l'exigence d'un test négatif de moins de 72h pour les touristes venant dans le pays, et d'ouvrir la frontière le 15 juin aux ressortissants d'une vingtaine de pays présentant de bonnes caractéristiques épidémiologiques: "Pour l'instant, ça reste flou : si dans les 20 pays du 15 juin vous mettez Israël, Chypre, la Bulgarie, la Serbie, le Monténégro, la Slovénie, la Croatie... ça peut ne pas changer grand-chose. Il va falloir voir la liste des pays : tout va être dans les détails et dépendre de ce que les Grecs vont mettre dans "caractéristiques épidémiologiques". Ou bien ils vont ruser avec la Commission, ou bien Mitsotakis va se coucher."

La liste des 19 pays concernés est sortie, et elle confirme mon hypothèse d'une ruse.

Voici donc la liste des pays dont les ressortissants pourront entrer librement en Grèce le 15 juin: Chypre, Israël, Chine, Japon, Hongrie, Croatie, Rép tchèque, Autriche, Serbie, Slovaquie, Danemark, Norvège, Bulgarie, Roumanie, Australie (beaucoup de Gréco-Australiens, et beaucoup viennent pour le 15 août), Bosnie, Pologne, Rép de Macédoine du nord, Albanie.

Le gouvernement grec ne s'est donc pas couché ; il ruse, et la Grosse Kommission se fait avoir: il n'y a ni l'Allemagne, ni la France, ni la Belgique...

Ce qui signifie que les Allemands, Belges ou Français qui auraient pu venir avec le certificat de moins de 72h rétoqué par la Grosse Kommission, ne pourront pas venir.

Ce qui signifie aussi que le Nord de la Grèce, où les gros contingents de touristes viennent d'Europe centrale et balkanique, devrait s'en tirer pas trop mal.

mercredi 20 mai 2020

L'UE exige... au risque de fqaire repartir l'épidémie en Grèce !

L'université Johns Hopkins suit, entre autres données, le nombre de morts du Corona : morts pour 100 000 hab. Ce qui donne à ce jour :

Belgique : 79,74

Espagne : 59, 45

Royaume-Uni : 53,27

Italie : 53,23

France : 41,94

Suède : 36, 76

Etats-Unis d'Amérique : 28,10

Portugal : 12,13

Allemagne : 9,74...

Grèce : 1,54

Ces 24 dernières heures : 10 nouveaux cas et un mort (166 depuis le début de l'épidémie). Le déconfinement entrepris par étapes le 4 mai se passe donc bien pour l'instant.

Mais voilà, l'UE ne veut pas que ça dure. La liberté de circulation, voyons, c'est aussi sacré que la concurrence libre et non faussée !!!

Les gens de l'UE sont des technocrates idéologues, comme le personnel de la fin de l'URSS. Tout ce qui les intéresse, ce sont leurs dogmes et qu'on n'y déroge sous aucun prétexte.

Or donc, l'UE a exigé que la Grèce, en vertu de cette sacrosainte "liberté de circulation", des règles de l'espace Schengen (ces règles en vertu desquelles la Grèce doit accepter d'être submergée par les migrants manipulés par Erdogan), de la non-discrimination entre les Etats-membres... gnagnagna - vous voyez bien le genre de conneries ? -, renonce au test obligatoire réalisé 72h avant l'embarquement des passagers à destination du pays.

Le Premier ministre Mitsotakis - dont j'ai dit du bien dans la gestion de cette crise - vient d'annoncer que la Grèce allait renoncer à ce test. Une fois de plus, un gouvernement plie donc devant les Diktats absurdes et criminels de l'UE, au risque de remettre en cause les résultats remarquablement positifs de sa politique de gestion de la crise.

Les ministres en charge donnent à l'heure actuelle une conférence de presse pour détailler les nouvelles mesures qui, d'après ce que je lis pour l'instant, restent vagues : 15 juin, entrée libre pour les touristes en provenance d'une vingtaine de pays présentant de bonnes caractéristiques épidémiologiques et seulement à l'aéroport d'Athènes ; 1er juillet; élargissement de la liste des pays concernés, à l'exception de ceux qui présenteront des caractéristiques épidémiologiques négatives.

Pour l'instant, ça reste flou : si dans les 20 pays du 15 juin vous mettez Israël, Chypre, la Bulgarie, la Serbie, le Monténégro, la Slovénie, la Croatie... ça peut ne pas changer grand-chose. Il va falloir voir la liste des pays : tout va être dans les détails et dépendre de ce que les Grecs vont mettre dans "caractéristiques épidémiologiques". Ou bien ils vont ruser avec la Commission, ou bien Mitsotakis va se coucher comme un vulgaire Tsipras.

Ce qui est certain, c'est que l'UE pousse le gouvernement grec à prendre, pour sa population, des risques inconsidérés, après que l'UE a organisé, depuis dix ans, la destruction systématique du système de santé grec. Où le sens du mot "souveraineté" prend tout son sens pratique !

Si l'épidémie repart, on pourra dire une fois de plus que l'Europe, c'est la paix des cimetières !

lundi 18 mai 2020

La Grèce déconfine

Canicule, extrêmement précoce depuis deux jours en Grèce : plus de 35 en journée, plus de 25 la nuit...

Du coup, les plages publiques rouvertes il y a deux semaines ont été été prises d'assaut à proximité des grandes agglomérations : on verra si cela a un effet sur la diffusion du virus dans une dizaine de jours.

Pour l'heure, les chiffres sont extrêmement positifs : 2 morts aujourd'hui (165 depuis le début de l'épidémie) et 24 patients intubés... mais le chiffre du jour, deux semaines pile poil après le début du déconfinement, c'est celui des nouveaux cas recensés dans les dernières 24 h : DEUX !

Chaque jour, les ministres responsables précisent les conditions des étapes à venir d'un déconfinement progressif.

Hier ont été annoncées les règles qui présideront à la réouverture des bars et tavernes le 25 mai : le principe de base est que chaque client doit disposer de deux mètres carrés (les modalités de calcul, en fonction des espaces intérieurs et extérieurs sont très précises) et de six clients par table (sauf pour les familles avec enfants mineurs) et le port du masque sera obligatoire pour le personnel.

Aujourd'hui, c'est la reprise du trafic maritime passagers entre le continent et la Crète qui est à l'ordre du jour : passagers et équipages devront porter un masque et respecter une distance de sécurité de 1,5m dans les espaces de circulation, les bateaux ne pourront accueillir les passagers qu'à hauteur de 50% de leur jauge normale, une prise de température sera effectuée à l'embarquement, pour les salles de sièges-avion, un siège devra rester vide de chaque côté, devant et derrière chaque siège occupé, les bateaux seront désinfectés après chaque traversée.

Le trafic vers les autres îles reste limité aux propriétaires et travailleurs qui devront être munis d'une attestation personnelle ou de l'employeur.

Ces mesures resteront en principe en vigueur jusqu'au 15 juin et seront réévaluées alors.

La reprise du trafic aérien intérieur, des bus de ligne et des trains reprend également sous des conditions analogues.

Les centres commerciaux rouvrent également avec une surveillance renforcée des circuits de climatisation.

samedi 9 mai 2020

La Grèce cet été... l'hiver prochain...

Bilan du jour : 19 nouveaux cas recensés et un mort dans les dernières 24h (151 depuis le début de l'épidémie). Il n'y a plus que 28 patients intubés (-7 depuis hier).

Par ailleurs, le ministre du Tourisme a indiqué quel serait le protocole pour les vacanciers venant en Grèce. Il faudra fournir un certificat médical, établi 72h au plus avant le vol, attestant qu'on n'est pas porteur du virus... Et des hôtels de quarantaine sont prévus pour ceux qui, négatifs au moment de l'établissement de ce certificat, présenteraient des symptômes après leur arrivée en Grèce. Le ministre prévoit que les recettes touristiques de 18 milliards d'euros l'an passé, tomberont au mieux à 8 milliards. C'est, à mon humble avis, optimiste.

Quid des personnes qui, ayant acheté leurs billets à l'avance seront testées positives avant le départ : seront-elles remboursées?

En tout cas, pour nous, la perspective d'un retour en France pour quelques semaines en août s'éloigne. Pas question de se retrouver coincés à Paris : on y est on y reste !

Ici, les gens avec qui nous parlons s'attendent tous à "un été sans touriste". Et ils préfèrent ça à une levée des restrictions qui risquerait de faire arriver sur l'île le virus qui en est absent. Ils redoutent ,même que la levée des restrictions internes à la circulation ne le fasse arriver avec des Athéniens ou des Thessaloniciens...

Mais personne n'est dupe sur les conséquences économiques. Electricien dont les parents tiennent une taverne l'été, Michalis nous disait hier : ça va être très dur l'hiver prochain pour beaucoup, parce qu'il n'y aura pas de sous, mais vu l'état de notre système de santé depuis dix ans, on ne peut pas faire autrement. C'est mieux de rester en vie que d'avoir des sous, et si on n'est pas en vie, les sous ne servent à rien.

Quant au boulanger qui passe deux fois la semaine au village, hier aussi, il m'a dit : "En Grèce, l'hiver prochain, il va y avoir beaucoup de gens qui auront faim."

Mais l'Europe c'est la paix, hein !