On sait la confiance qu'il faut accorde aux sondages en Grèce... Leur biais est toujours pro-européen, pro-euro, pro-odre en place, parce qu'ils sont contrôlés par un petit groupe de famille faisant partie du premier cercle de tout pouvoir qui contrôle les médias et vit en étroite symbiose avec la nomenklatura eurolâtre d'Europe occidentale.

Il est d'autant plus intéressant de voir que d'une vague à l'autre, même ces sondeurs-là sont obligés d'enregistrer un mouvement dont ma conviction intime est qu'il est largement sous-estimé. On sait ainsi que malgré une campagne battant tous les records d'hystérie et assurant qu'un Non vaudrait sortie de l'euro, 61,3 % des votants au référendum de juillet ont répondu NON, prenant aini le risque de ladite sortie - pourcentage d'ailleurs inférieur à ce qu'il aurait dû être, puisque les plus pauvre et les plus jeunes ont voté Non à plus de 80 % alors que les plus pauvres et les plus jeunes ont eu le plus de difficulté à aller voter : on vote souvent, en Grèce, dans le village d'origine de sa famille, non sur son lieu de résidence, les plus vieux et les plus riches étant plus nombreux à résider ou à pouvoir se déplacer en dix jours (délai entre l'annonce du scrutin et le scrutin) pour voter.

Bref, l'Institut Public Issue vient de publier un sondage réalise - de surcroît - pour le quotidien de Syriza, Avghi. et que dit-il ?

- Que, our la première fois, une minorité de Grecs (49 % contre 64 % en novembre dernier) pensent que la situation économique du pays serait pire hors de l'euro.

- Que jamais le pourcentage de ceux qui pensent que le retour à la drachme améliorerait la situation (30 % contre 21 % en novembre) n'a été mesuré aussi haut.

- Que 88 % des sondés pensent que le pays va dans la mauvaise direction.

- Et que 75 % estiment que la situation économique va se détériorer.

Zoé (voir mon post précédent) aurait donc bien tort de continuer à tenir son discours eurolâtre. Ma conviction est que, à Athènes comme à Paris, le premier qui, à gauche, reprendra à son compte la défense de la Nation, la reconquête de la souveraineté, à commencer par la souveraineté monétaire, aura un boulevard devant lui.

Ne manquent que la lucidité et le courage d'avouer qu'on s'est trompé depuis quarante ans en prenant les vessies de l'intégration néolibérale européenne pour les lumières de l'internationalisme.

La Grèce est plongée dans une crise économique, sociale, humanitaire, politique sans issue, l'Espagne et l'Irlande ont été rendues ingouvernables, le peuple britannique se rebiffe et un sondage montre qu'une majorité de Suédois sont favorables à une sortie de l'UE en cas de Brexit, le Non néerlandais sera bafoué comme l'a été le NON français, la chute du SPD et la montée de l'AFD bouleversent le jeu politique dans une Allemagne où les réformes Schrôder mènent le pays vieillissant à une paupérisation massive, où la politique stupide de Schaüble a sacrifié des infrastructures qui se délabrent, où Merkel n'en finit pas de lécher le c.., les babouches d'Erdogan avant de se féliciter bruyamment d'un TAFTA qui nous met à la merci des Etats-Unis et des poisons avec lesquels ils veulent avoir le droit de nous tuer.

L'Autriche, ce soir, vient de faire un triomphe sans précédent à l'extrême droite... Demain l'Italie, puis la France...

Comment ne pas voir que l'UE, l'euro, le capitalisme dérégulé et financiarisé dont ils ont été le moteur et le paravent, le libre-échange, le Reich emmènent les Européens à leur 3e catastrophe en un siècle ?

Va-t-on finir par comprendre ce qu'est l'Union européenne ???

Va-t-on finir par comprendre que le dessaisissement des peuples, par l'UE, au profit d'une Nomenklatura technocratique hors contrôle, hors sol, aveugle, sourde, égoïste, cupide, discrédite inexorablement tous les partis dits de gouvernement ???

Va-t-on comprendre enfin que l'UE est une machine à fabriquer de l'extrême droite ?

La gauche va-t-elle enfin se ressaisir de la nation et du combat pour la reconquête de la souveraineté, avant qu'il ne soit trop tard ?

Ce sont là les questions auxquelles il faut répondre maintenant. Car le temps presse.