J'attendais avec impatience la réaction de mon très cher ami Panagiotis Grigoriou. Elle a commencé à arriver sur Facebook - en attendant son papier de blog - et elle est à la hauteur de mes attentes. C'est ce qu'il fallait écrire aujourd'hui :

"Les armes ont parlé. Les citoyens des îles grecques de l’Égée orientale, notamment ceux de Lesbos et de Chios ont fait usage de leurs armes à feu, fusils de chasse pour l’instant, après avoir été sauvagement agressés, tabassés, gazés par les compagnies de MAT, les CRS grecs, lesquelles ont eu l’idée fatale de faire usage de leurs armes de service, si ce n’est que pour de soi-disant sommations.

Forces de l’ordre que le gouvernement du salopard politique Mitsotákis a dépêché sur place pour briser la résistance populaire et nationale devant la décision gouvernementale de construire sur ces îles, quatre villes...nouvelles pour migrants musulmans que la Turquie nationaliste et islamo-totalitaire rejette sur les îles dans le but à terme, de remplacer la population et ainsi occuper un jour la mer Égée.

La Police que "l’Allemand" Mitsotakis veut prétorienne a été finalement humiliée, les habitants ont exécuté un plan naturel et ancestral de maquis encerclant les policiers, lesquels ont été tabassés comme jamais auparavant en Grèce jusque-là. C’est en réponse à la violence alors inouïe et gratuite exercée contre la population locale la veille par ces mêmes policiers."

A cela il faut ajouter que la nuit dernière a eu lieu une discussion orageuse au téléphone, entre le président de région des îles de l'Égée septentrionale et Athènes. Le président de cette région (Lesbos est une île de tradition de gauche, avec un parti communiste fort...), élu au suffrage universel direct au printemps dernier, Kostas Moutzouris, appartient au parti de droite majoritaire du Premier ministre Mitsotakis et c'est lui qui a rendu publique, ce matin, cette conversation.

Moutzouris y affirme son entière solidarité avec la population, il condamne vertement la politique du Premier ministre et les moyens employés, précise qu'il s'agit de répondre à une armée d'invasion manipulée "d'en face", ajoute qu'on peut le foutre en taule et ça se termine par des échanges d'insultes, le président de région indiquant en substance que le Premier Ministre peut aller se faire foutre.

Athènes, apparemment en rage, a annulé la réunion de concertation annoncée hier avec les élus locaux et exige des excuses du président de région qui répond qu'il ne voit pas de quoi il devrait s'excuser...

Rappelons que la majorité du gouvernement à l'Assemblée est de 8 voix et que les îles orientales, du Dodécannèse où je vis jusqu'à Lesbos ont donné sept députés à la Nouvelle Démocratie au pouvoir... Les démissions de cadres et d'élus locaux de la ND dans ces îles donc être indifférentes au pouvoir.

Rappelons aussi que Moutzouris est un fidèle de l'ancien Premier ministre de droite Antonis Samaras, beaucoup plus chatouilleux que le clan Mitsotakis sur la question nationale. Ainsi Samaras avait-il quitté le gouvernement du père de l'actuel Premier ministre où il détenait le portefeuille des Affaires étrangères, en 1992, en opposition avec la ligne conciliante de Mitsotakis à l'égard de Skopje. Il avait alors quitté la Nouvelle Démocratie, fondé son parti, fait tomber le gouvernement et perdre les élections législatives à Mitsotakis en 1993. Et de fait si la fille et le fils de Mitsotakis avaient été nommés ministres par Samaras, devenu président de la ND en 2009 puis Premier ministre en 2012, Samaras n'a eu aucun lot de consolation après les dernières législatives, alors qu'on l'attendait commissaire grec à Bruxelles ou dans quelque autre poste honorifique... Règlement de comptes internes à la ND ? Sans doute aussi.

En tout cas, les MAT ont quitté Lesbos et Chios ce matin, sous les huées de la foule et non sans tabasser quelques citoyens venus les assaisonner d'injures lors de leur départ... Il semble même que ces policiers - qui évoquent par leur violence sans retenue ceux de Macron - s'en soient pris aussi à des policiers maritimes qui, eux, semblent s'être mis du côté du peuple.

C'est un revers de taille pour le gouvernement qui a perdu le contrôle de la situation ; et c'est, pour tous ceux qui refusent, à travers le pays, les relocalisations de migrants déversés par la Turquie sur le pays, un signal fort.

A suivre !