on apprend ce soir qu'un décret présidentiel, en Grèce, a réquisitionné les réserves de liquidités de toutes les entités publiques, lesquelles devront désormais être déposées auprès de la Banque centrale.

Commentant cette nouvelle dans ''La Tribune'', Romaric Godin indique notamment :

"C'est une mesure d'urgence qui peut s'avérer utile en cas de défaut ou en cas de sortie de la zone euro. Il s'agit alors d'éviter que des collectivités locales ou d'autres entités publiques refusent de placer leurs devises à disposition de l'Etat. Là aussi, le message s'adresse aux créanciers : la Grèce se prépare au pire. (...)

Enfin, le message est également envoyé en interne à la population grecque. Il s'agit de montrer combien le pays fait d'efforts pour honorer ses engagements. Mais il s'agit aussi, à l'occasion, de montrer les extrémités auxquelles le pays est contraint suite à la stratégie des Européens. Si le conflit s'amplifie, le gouvernement pourra mettre en avant l'aspect insoutenable à long terme de ces mesures. Et ainsi appeler à la rupture..."

Je suis d'accord, en général, avec les analyses de Romaric Godin, et je le suis avec celle-là.

Je ne suis pas convaincu, en revanche, par sa conviction que l'accord sera trouvé sur le fil, comme il le défendait un peu plus tôt dans la journée.

A mes yeux, la mesure de ce soir constitue bien une étape de plus dans la pédagogie de la rupture que conduit Syriza pour montrer à son peuple - qui n'a pas voté pour cela - qu'il n'y a pas d'autre solution que le défaut partiel et la sortie de l'euro, puisque pour négocier il faut être deux, alors que, à l'évidence, les partenaires n'entendent pas négocier mais imposer la poursuite de la politique qui a échoué depuis quatre ans ; ils ne cherchent pas à trouver un terrain d'entente raisonnable mais à obtenir une capitulation.