Traduction par mézigue d'un article paru sur le site de la NERIT (télévision publique grecque, ex-future ERT... SGDG, pour les détails, certaines tournures pourraient être plus élégamment ou exactement traduites (si vous avez des corrections, n'hésitez pas) mais j'ai fait vite, le sens y est, on le comprend et c'est foutrement intéressant !

Il faudra suivre de près la visite de Tsipras à Moscou le 8...

"La Grèce n'est le satellite de personne"

Le ministre de la Reconstruction productive, de l'Environnement et de l'Énergie Panagiotis Lafazanis, a présenté les résultats d'une visite de deux jours à Moscou sur le transit de gaz russe via la Grèce pour approvisionner l'Europe, avec l'extension du pipeline Stream turque conçu pour atteindre la frontière turque vers le sud. Le ministre a déclaré que la décision finale serait prise collectivement par le gouvernement et le Premier ministre A. Tsipras, qui sera en visite à Moscou le 8 Avril, mais il a dit que si était décidé de réaliser le projet, les avantages pour le pays seraient «d'élevés à très élevés."

M. Lafazanis a refusé de commenter la proposition du ministre de la Défense nationale, Panos Kammenos, sur une mise en commun des réserves énergétiques de la mer Egée avec les Etats-Unis note de moi : cette exploitation est bloquée, sous menace de guerre, depuis 1974 par la Turquie, y associer les EU serait se donner une chance que ceux-ci exercent les pressions sur la Turquie pour qu'elle renonce à bloquer la question et aille enfin à la table des négociations pour régler la question du partage de l'espace égéen dont toutes les données, et les solutions sont connues depuis bien longtemps, sans que personne, à commencer par les Européens n'aient jamais rien fait pour qu'on aboutisse, alors que la Grèce a, par avance accepté l'arbitrage de la Cour internationale de justice, et il a annoncé que des entreprises russes participeraient aux recherches en mer Ionienne et au sud de la Crète. Répondant à des questions sur le perspective de recherche d'hydrocarbures en mer Egée, il a déclaré: "Les zones maritimes devraient être définies par le droit international. C'est la position constante du gouvernement et cette solution cohérente profiterait à la fois la Grèce et la Turquie. Dans les zones où la Turquie ne peut revendiquer aucun droit, dans les six miles, il est possible à tout moment de lancer la recherche d'hydrocarbures. Nous parlons des régions où il est nécessaire de procéder à une délimitation, pas de toute la mer Égée, il s'agite des zones frontalières entre la Turquie continentale et les îles grecques. Là, une délimitation est nécessaire et doit être cherchée dans le cadre du droit de la mer. Il a aussi souligné la nécessité pour l'UE d'aider à cette délimitation des zones en mer Égée ".

La réalisation du gazoduc, si elle est décidée, prévoit son extension au-delà de la frontière turque vers la Macédoine, la Serbie et l'Europe centrale. M. Lafazanis a fait valoir que l'Europe a besoin du gaz russe, a souligné la nécessité de ce pipeline, alors qu'on a laissé passer la chance des projets précédents tels que l'oléoduc Burgas - Alexandroupolis ou le South Stream, et il s'est opposé à ce que la Russie soit placée en " quarantaine en matière d'énergie. "

Il a également ajouté que si ce gazoduc n'était pas réalisé, cela équivaudrait à un monopole du transit du gaz de la Russie vers l'Europe à travers l'Allemagne, qui "renforcerait le pouvoir de l'Allemagne en Europe et ne contribuerait pas à un partenariat équitable entre les pays et les peuples."

En réponse à des questions sur les réactions possibles de la part de l'UE et les États-Unis concernant le transit du gaz russe vers l'Europe à travers la Grèce, le ministre, après avoir constaté que la prolongation de l'oléoduc serait conforme à la législation nationale et communautaire, a souligné " la Grèce n'a pas de complexes, elle n'est le satellite de personne et n'est pas un pays assujetti énergétiquement à une grande puissance ou une alliance de pays. La Grèce veut exercer une politique énergétique nationale indépendante qui sert l'intérêt national. Il est inconcevable et inacceptable que tout membre de l'UE soit soumis à un pré-audit de l'UE en cas d'accords avec des pays tiers. Cela supprime toute souplesse au niveau national et attribue à l'UE un incontrôlable patronage sur les politiques énergétiques des États. Nous n'abandonnerons pas le droit de conduire des politiques nationales dans le cadre européen, nous ne voulons pas remettre l'Europe dans les mains des Sept Soeurs de l'énergie, nous voulons développer une politique de l'énergie qui réduise les prix de l'énergie et le coût de l'approvisionnement énergétique."