OD

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

jeudi 30 avril 2015

Réouverture de l'ERT

Pendant que Libé, Le Monde, L'Obs et presque tous les autres (mettons à part L'Humanité, Politis, Le Monde diplo) mentent comme on n'a plus menti dans la presse depuis la Collaboration, pendant que sur France Culture et France Inter, les Couturier, Guetta, Quentin Dickinson et autres pseudo-journalistes des matinales en rajoutent presque chaque jour une louche dans l'immonde et la désinformation, pendant que toute cette oligarchie médiatique fait, à longueur d'éditoriaux, de tribunes, de chroniques, l'éloge de l'Europe oligarchique qui s'évertue à faire plier un gouvernement démocratiquement élu et de la méta démocratie où les traités signés par des traîtres et des renégats doivent empêcher les peuples d'exercer leur souveraineté, c'est-à-dire, selon eux qui savent mieux que les peuples ce qui est bon pour eux, de faire des bêtises, pendant ce temps-là, le Parlement grec travaille.

On ne les a pas entendus beaucoup, tous ces virtuoses de la chronique abjecte, de la tribune baveuse, de l'éditorial obscène, on ne les a pas entendues beaucoup les divas de la matinale propagande s'indigner, le 11 juin 2013, de la liquidation brutale de l'audiovisuel grec public. Toutes ces bonnes âmes si promptes au devoir de mémoire, toutes ces consciences innocentes vouant aux gémonies le nationaliste, le populiste, l'europhobe, toutes ces plumes et ces voix défenderesses d'une morale chimiquement pure ne se sont guère élevées, alors, contre cette formidable atteinte, pour la première fois en Europe depuis des lustres, perpétrée par un pouvoir exécutif, à coup de décret, sans annonce préalable, sans négociation, sans débat parlementaire, contre la pluralité de l'information. Aucune ne s'est inquiétée qu'on arrête ainsi, sur un trait de plume, plusieurs chaînes de télévision et de radio - locales et nationales -, qu'on donne l'assaut à l'immeuble de l'ERT occupé par les collègues grecs de ces voix et de ces plumes. Alors même, de surcroît, ironie du sort, que l'audiovisuel public grec, ERT... rapportait de l'argent à l'Etat. Mais le gouvernement avait promis à ce qu'il est convenu d'appeler l'Europe de faire des coupes dans les dépenses - des coupes stupides qui amputaient les revenus de l'Etat, mais des coupes, c'est tout ce qui compte !

Elles ne s'étaient d'ailleurs pas plus émues, les morales voix et les innocentes plumes, lorsque Merkel, Sakozy, Barroso, Draghi et consorts avaient interdit à un Premier ministre grec démocratiquement élu de consulter son peuple. Elles n'avaient pas même vibré d'un juste courroux lorsque les mêmes avaient fait nommer un banquier non élu pour remplacer ce Premier ministre, ni ne s'étaient indignées lorsque le banquier avait fait rentrer dans ce gouvernement les premiers ministres d'un parti d'extrême droite que la Grèce ait eu depuis la chute de la dictature des Colonels en 1974. Elles ne s'étaient pas davantage scandalisées des ingérences inouïes et des menaces répétées de Merkel et autres Barroso ou Draghi dans la campagne électorale grecque de 2012, ni lorsque la presse grecque avait révélé que le directeur de cabinet de leur favori, l'ultraconservateur Samaras parvenu au pouvoir grâce à ces ingérences et menaces, entretenait des relations étroites, donnait des instructions au téléphone aux néonazis d'Aube dorée, création de la politique de Merkel, Sarkozy, Draghi, Barroso/Juncker et consort.

C'est que tout cela, bonnes gens, se faisait par et pour ce qu'il est convenu d'appeler l'Europe. Donc, par définition, c'était bien, indispensable, irréprochable. Même les néonazis, même l'interruption brutale et injustifiable de l'audiovisuel public, le licenciement illégal de journalistes, de techniciens, de personnels administratifs. C'était justifié, forcément, puisque c'était pour la bonne cause européenne, même si cela aboutissait à remettre l'information radiotélévisée au monopole de groupes privés, tous contrôlés par des oligarques grecs... et tous eurolâtres ! Comme il était tout aussi justifié de créer un ectoplasme de télévision publique, baptisé NEIRIT, sans programme mais avec des journalistes au garde-à-vous germano-européen. On ne lut donc aucun éditorial contre la liberté d'expression qu'on assassinait au nom de l'Europe, on n'entendit aucune voix morale témoigner de la plus élémentaire solidarité avec les journalistes, techniciens, personnels qui, contre vents et marées, bénévolement, maintinrent durant 687 jours une voix libre sur les ondes grecques - l'ERT-Open.

Or voilà que l'horrible pouvoir gauchiste, amateur, irresponsable, et dénoncé comme tel, chaque jour, à longueur de tribunes, d'éditoriaux et de chroniques de nos voix et de nos plumes spécialistes de l'à-peu-près, du mensonge et de l'intoxication, va rouvrir l'Ellinikí Radiofonía Tileórasi (Radio télévision hellénique). Car voici que la Vouli (Parlement) gauchiste que les traités, Merkel, Schäuble, Hollande, Juncker, Draghi et consort ne parviennent pas à museler, a voté, dans la nuit du mardi 28 avril au mercredi 29 avril 2015, la renaissance de l'ERT. On attend avec impatience que nos voix justicières et nos plumes vengeresses éructent leurs habituelles invectives et vomissent leurs coutumiers anathèmes pour stigmatiser tant de criminelle déraison. 


La sortie de l'euro envisagée par 31,4 % des électeurs de Syriza

Un nouveau sondage montre la montée progressive de l'idée d'une sortie de l'euro en Grèce : 75,6 % des personnes interrogées répondent que la Grèce devrait rester à tout prix dans l'euro contre 22,8 % et 1,6 % qui ne se prononce pas.

Surtout, elle progresse chez les électeurs de Syriza qui sont 66,2 % à rester partisans d'un maintien, coûte que coûte, dans la monnaie unique, contre 31,4 % et 2,4 % sans opinion.

Si la possibilité d'une sortie de l'euro reste donc écartée en toute circonstance par l'électorat qui a voté pour la majorité sortante en janvier, elle fait son chemin chez ceux qui, ayant voté pour le changement, se rendent compte que la nature même de l'euro - dont découle le refus de négocier quoi que ce soit des autres membres de l'eurozone - rend impossible "l'autre politique" pour laquelle ils ont voté et impose la poursuite de l'austérité criminelle qu'ils subissent depuis cinq ans.

mercredi 29 avril 2015

Romaric Godin : nous avons encore de vrais journalistes en France...

Et c'est rassérénant. Il faut lire le dernier papier de Romaric Godin dans La Tribune, intitulé : "Comment Alexis Tsipras tente de contourner les blocages des créanciers".

Bien que nous ne sous soyons pas concertés, il est parfaitement complémentaire de celui que j'ai publié cet après-midi.

Par ailleurs, Mediapart publie un entretien d'Amélie Poinsot avec Euclide Tsakalotos : qu'on juge sur pièces si ses propos sont le signe d'une imminente capitulation !

Intox

Que n'entend-on pas sur les médias dominants depuis que Tsipras a remanié l'équipe des négociateurs avec les créanciers ! En résumé : cette fois, c'est sûr, il capitule, puisqu'il désavoue et met de côté Varoufakis !

Le problème c'est que tous ces journaleux qui exultent ne connaissent rien à la Grèce, ni rien à Syriza ! Mais rien. Ils se contentent de réciter leurs mantras eurolâtres, et de penser que, parce qu'ils le disent, ce qu'ils disent va arriver.

Si ces journaleux étaient journalistes, s'ils se documentaient avant de baver de l'encre et de vomir leurs mensonges sur les ondes, que diraient-ils donc ?

1/ Que Varoufakis est une espèce d'électron libre dans la galaxie Syriza, qu'il n'a pas ou peu participé au travail collectif d'élaboration du programme économique du parti, qu'il est arrivé à son poste grâce, semble-t-il, aux relations personnelles qu'il avait avec Tsipras, non parce qu'il représente quelque-chose dans Syriza. Par ailleurs, s'il a du brio, son côté provo lui a valu ce qu'il n'est pas exagéré de qualifier de haine de la part de ses "collègues" de l'Eurogroupe. Du coup, son équation personnelle risquait de troubler des tractations qui la dépassent. Le remaniement de l'équipe des négociateurs vise donc à la fois, sans doute, à calmer un jeu devenu excessivement polarisé par le facteur personnel, et à "protéger" le ministre sur lequel s'exercent des pressions dont on imagine combien elles peuvent être difficiles à supporter.

2/ Varouf n'est pas un radical ni un jusqu'au-boutiste : au contraire ! Sa ligne est plutôt conciliante par rapport à bien des économistes syrizistes. Un ami qui connaît bien mieux que moi ce parti, et que j'ai consulté pour avoir son avis sur le remaniement de l'équipe, me l'a décrit comme "un macro-économiste financier qui n'a pas compris que la dette n'est pas un problème centralement financier mais est le résultat du "mal-développement"."

3/ Avant hier soir à la télévision, Tsipras a fait l'éloge des qualités de Varouf, mais il a aussi critiqué certaines de ses idées... que j'ai moi aussi trouvées parfois baroques et critiquables, tenant du gadget un peu rapidement présenté comme une solution... Ainsi de son "projet" d'installer des caméras ou d'embaucher des enquêteurs volontaires pour dissuader ou dénoncer les commerçants tentés de frauder à la TVA. Tsipras a dit à ce sujet qu'il lui semblait plus efficace d'encourager l'usage de la carte bancaire ; on ne saurait lui donner tort.

4/ Pour que le remaniement soit un signe de capitulation, il faudrait que le promu, Euclide Tsakalotos incarnât une ligne de capitulation. Or, comme le relève Stathis Kouvelakis, membre de la plate-forme de gauche de Syriza, maître de conf en philosophie politique au King's College de Londres, le "discret" (qualité mise en avant par la presse dominante) Tsakalotos est "un fervent marxiste" et non le "marxiste erratique" que Varoukais a récemment revendiqué être. Tsakalotos n'est donc en aucune manière moins "radical" que Varoufakis - tout au contraire. Et selon une source inter à Syriza, "Varoufakis n'a jamais prononce dit un mot, durant les negociations, qui n'ait pas eu auparavant l'accord de Tsakalotos et de Dragassakis".

5/ Tsakalotos a en effet, contrairement à Varoufakis, été élu au Comité central, et avec un total de voix qui le place en deuxième position derrière Tsipras. C'est donc un des piliers du parti et l'une des chevilles ouvrières de l'élaboration de son programme économique. Lors du congrès de 2014, il a été un des signataires de la "motion des 53" qui se plaçait nettement à gauche du bloc majoritaire de la motion Tsipras, insistant sur le maintien d'une ligne de gauche radicale et sur le rejet de la tentation d'un discours plus modéré censé attirer un électorat de centre-gauche. Kouvelakis précise en outre que, si Tsakalotos n'est pas un partisan de la sortie de l'euro, il l'est d'une ligne de rupture avec l'austérité et considère le défaut sur la dette comme une option sérieuse, ce que confirment ses dernières déclarations. On peut lire ici un entretien qu'il a donné à L'Humanité peu avant les élections de janvier dernier.

6/ Tsakalotos a déclaré qu'il n'avait aucune intention de remettre en cause les lignes rouges fixées par le gouvernement auquel il participe depuis le début puisqu'il est ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères chargé des Affaires économiques internationales ; il a en revanche reconnu, selon Kouvelakis, qu'une erreur a été commise lors de l'accord du 20 février, en n'y faisant pas inscrire la garantie de fourniture de liquidités - ce qu'a également relevé Tsipras dans son entretien télévisé.

7/ Enfin Tsipras a déclaré dans la même émission télévisée que, si la Grèce ne parvenait pas à un accord avec les créanciers compatible avec les engagements pris par Syriza et les Grecs indépendants devant le peuple, il aurait recours au référendum... et non à des élections législatives anticipées, vu le peu de temps qui nous sépare des dernières. Référendum pour entériner une capitulation, comme Papandréou naguère ? On peut tout de même en douter.

Si l'on considère l'ensemble de ces faits qui suggèrent une décision technique de repolitisation (Tsakalotos est plus "politique" que Varoufakis)/dépersonnalisation (le discret plutôt que le provo flamboyant, mais discret ne signifie pas plus "modéré"), non un changement de ligne, on constate à l'évidence qu'ils démentent le discours purement idéologique des médias dominants ici, donnant cette nomination pour preuve de l'imminent "tournant réaliste", c'est-à-dire la capitulation tant espérée du gouvernement Syriza/grecs indépendants - ce qu'ils annoncent toutes les semaines depuis le soir du 25 janvier. C'est en effet déjà ce que disait ce soir-là le soi-disant journaliste, à côté de moi sur I Télé, alors qu'on ne savait pas encore si Syriza aurait la majorité absolue. On me regarda ensuite avec des yeux ébahis lorsque j'annonçai l'alliance avec les Grecs indépendants, avant de me demander comment cela était possible. Puis ces yeux s'écarquillèrent davantage encore lorsque je répondis que c'était possible justement parce que les Grecs indépendants étaient une droite souverainiste hostile à la capitulation et donc le seul partenaire de coalition possible pour une politique de résistance. Et lorsque j'indiquai que le choix d'une alliance avec Potami, le Fleuve, parti créé sans doute avec l'argent de Bruxelles et sûrement avec celui des oligarques des médias eurolâtres, ou avec le PASOK expirant aurait évidemment signifié une trahison plus ou moins immédiate des engagements - par et au nom de l'Europe, comme celle d'Hollande dès le lendemain de son élection -, on m'opposa que, "comme tout le monde", ce gouvernement-là serait tôt ou tard, de bon gré ou sous l'empire de l'inexorable fatalité (autre nom de l'Union européenne), contraint d'en revenir à la seule politique possible. Tina, toujours Tina. Rideau.

Depuis, le discours des médias dominants sur la Grèce ne consiste qu'à répéter, dans la plus pure tradition de la propagande, ce qui ne peut manquer d'arriver et d'interpréter chaque événement comme le signe de ce prochain et inévitable retournement. En l'occurrence, la nomination de Tsakalotos ne pouvait donc qu'annoncer, cette fois sans aucun doute, la désormais imminente et néanmoins glorieuse épiphanie de sainte Tina. Mais il ne s'agit, une fois encore, que d'une piteuse opération de désinformation, dont on ne sait si elle tient plus du penchant à prendre ses désirs pour des réalités ou de la volonté de faire passer les vessies pour des lanternes.

dimanche 26 avril 2015

Le souhait d'une sortie de l'euro progresse

Les dernières études d'opinion en Grèce, qui maintiennent l'alliance Syriza/Grecs indépendants à des niveaux d'intention de vote inchangé, montrent une nette inflexion à l'égard de l'euro. Désormais, près de 69 % des personnes interrogées pensent possible une sortie de la monnaie unique et 20,3 % la souhaitent. Ils étaient moins de 10% avant les élections de janvier, 16 % il y a une dizaine de jours.

L'attitude de Berlin, Bruxelles, larbins et alliés, qui n'ont jamais eu la moindre intention de négocier et de respecter le vote du peuple grec, mais cherchent seulement à contraindre le gouvernement à trahir ses engagements et poursuivre la politique qui a échoué depuis 5 ans, ainsi que la politique du gouvernement qui consiste à gagner du temps sans rien céder d'essentiel sont donc en train de produire leurs fruits.

Les Grecs réalisent que, même s'ils ont peur de quitter l'euro, il n'y a aucune "autre politique" possible à l'intérieur de l'euro, ni aucune possibilité de réformer l'euro, puisque l'euro a justement été conçu pour servir à quoi il sert : priver les peuples de leur souveraineté en empêchant, quel que soit leur vote, le gouvernement qui en est issu de mener une autre politique.

jeudi 23 avril 2015

Les temps changent

La Banque du Pirée décide, pour ces clients répondant aux critères de la loi d'aide aux plus défavorisés victimes de la crise, l'annulation des dettes, jusqu'à 20000 euros, contractées par crédits à la consommation et cartes de crédit, le gel des prêts hypothécaires et la suspension des intérêts de ces prêts jusqu'à ce qu'ils sortent des critères de la loi.

Ca devrait plaire à Draghi et consort !

Pendant ce temps-là, selon Reuters, Varoufakis déclarait : "Nous ne pouvons plus bluffer. Quand je dis que nous finirons par quitter l'euro, si nous devons accepter une austérité plus insoutenable, il n'y a là aucun bluff" : tic tac tic tac...

mercredi 22 avril 2015

Tic tac tic tac... pas de nouvelle liste de "réformes" présentées par la Grèce

On apprend par La Tribune (désolé, Jean-G. !), relayant une dépêche de Reuters, que "La Grèce ne présentera pas de liste de réformes économiques vendredi à Riga lors de la réunion des ministres des Finances de la zone euro, a déclaré un haut responsable de l'Union européenne, ajoutant qu'Athènes devrait pouvoir rester solvable jusqu'au mois de juin.". Et dans la même Tribune (redésolé, Jean-G. !), Romaric Godin nous apprend ce même jour que la BCE aurait décidé, par un artifice technique, de rendre plus difficile l'accès des banques grecques au programme d'accès d'urgence à la liquidité, avant de nous apprendre que la BCE a finalement renoncé à cette mesure.

Lors de mon débat à Mediapart, j'avais avancé, à l'étonnement de certains sur le plateau, que l'accord du 21 février était une révolution copernicienne. C'est le résultat de cette révolution que nous avons sous les yeux et c'est toute l'intelligence de la stratégie (la métis) du gouvernement Syriza/Grecs indépendants : auparavant c'était (l'hybris de) la Troïka (FMI, Commission européenne, BCE) qui dictait les "réformes" à accomplir, imposait l'agenda, surveillait la mise en oeuvre au mépris des pouvoirs démocratiques grecs (Voir à ce sujet le passionnant article, comme d'habitude, de Jacques Sapir intitulé : "Barroso, Juncker, l'Europe et Vichy") : en obtenant la reconnaissance que la Troïka, c'était fini - ce qui a paru à certains, alors, comme une victoire purement symbolique - le gouvernement grec obtenait du même coup que ce serait lui qui, désormais, proposerait ses réformes aux créanciers. Il reprenait ainsi la main sur le processus, rétablissait l'ordre démocratique et mettait à l'ordre du jour la lutte contre la corruption et l'évasion fiscale de l'oligarchie droite-socialistes qui gouverne le pays depuis 1974, qui est solidairement responsable de sa situation, qui a exécuté depuis cinq ans les "réformes" exigées par Berlin, ses clients et alliés, ainsi que par ses bras armés, la Commission du grand évadeur fiscal Juncker et la BCE du Golman Sachs boy Draghi.

Or, Berlin, ses clients et alliés, ainsi que ses bras armés, la Commission du grand évadeur fiscal Juncker et la BCE du Golman Sachs boy Draghi, qui s'en sont pris aux pauvres et aux classes moyennes, n'ont jamais eu l'intention de menacer en quoi que ce soit les privilèges de ces oligarques. Ils ont même tout fait pour les maintenir au pouvoir, jusqu'à susciter une parti croupion, Potami, créé (afin de servir d'appoint - en apparence vierge - à la reconduction de la majorité sortante ou à une majorité de susbstitution à laquelle collaborerait l'aile "réaliste", c'est-à-dire capitularde de Syriza) avec l'argent des oligarques des médias qui ont bénéficié de la liquidation de l'audiovisuel public, décidée par Samaras en application des exigences de Berlin, ses clients et alliés, ainsi que ses bras armés, la Commission du grand évadeur fiscal Juncker et la BCE du Golman Sachs boy Draghi. Or cette lutte contre la corruption et l'évasion fiscale n'est pas du flan : on apprenait en effet ce matin que Léonidas Bobolas, fils de Georges, figure emblématique de la Nomenklatura grecque avait été arrêté et et présenté au tribunal, selon la procédure de flagrant délit, pour une sortie illégale de 4 millions d’euros.

Ce à quoi nous assistons donc, depuis le 21 février, n'est que la conséquence de cette révolution copernicienne : Berlin, ses clients et alliés, ainsi que ses bras armés, la Commission du grand évadeur fiscal Juncker et la BCE du Golman Sachs boy Draghi, jugent que les réformes proposées par la Grèce, non seulement ne suffisent pas, mais ne sont pas "sérieuses" ; mais le gouvernement grec a fixé ses lignes rouges, imposé son agenda (la fraude et l'évasion fiscales de la Nomenklatura comme priorité absolue) et refuse la poursuite de la stratégie du choc qui a échoué depuis cinq ans. Il n'y a donc plus que deux solutions.

Soit l'un des deux cède.

Si le gouvernement grec accepte les "réformes" que Berlin, ses clients et alliés, ainsi que ses bras armés, la Commission du grand évadeur fiscal Juncker et la BCE du Golman Sachs boy Draghi, jugent sérieuses, il est mort et avec lui Syriza et les Grecs indépendants. La voie sera dès lors libre pour les néonazis d'Aube dorée.

Si Berlin, ses clients et alliés, ainsi que ses bras armés, la Commission du grand évadeur fiscal Juncker et la BCE du Golman Sachs boy Draghi, cèdent, les Espagnols, les Portugais, les Irlandais, les Italiens... et même peut-être les Français, les Belges et quelques autres se retourneront vers leurs gouvernants en leur demandant pourquoi ils ont cédé au Diktat de Berlin.

Soit la Grèce va au défaut et à la sortie de l'euro, le gouvernement Syriza/Grecs indépendants ayant fait la démonstration (ce que j'appelle ici, depuis le début, la pédagogie de la rupture) à son peuple que Berlin, ses clients et alliés, ainsi que ses bras armés, la Commission du grand évadeur fiscal Juncker et la BCE du Golman Sachs boy Draghi, n'ont jamais eu la moindre intention de négocier une solution raisonnable mais ne veulent qu'une chose : que le gouvernement ignore le programme sur lequel il a été élu, trahisse ses promesses, capitule en rase campagne et poursuive la politique avec laquelle il a promis de rompre.

Il n'y a pas de moyen terme, il n'y a plus d'accommodement possible - tout compromis serait une capitulation déguisée des uns ou des autres -, et le moment de vérité approche.

mardi 21 avril 2015

Tic tac tic tac... réquisition

on apprend ce soir qu'un décret présidentiel, en Grèce, a réquisitionné les réserves de liquidités de toutes les entités publiques, lesquelles devront désormais être déposées auprès de la Banque centrale.

Commentant cette nouvelle dans ''La Tribune'', Romaric Godin indique notamment :

"C'est une mesure d'urgence qui peut s'avérer utile en cas de défaut ou en cas de sortie de la zone euro. Il s'agit alors d'éviter que des collectivités locales ou d'autres entités publiques refusent de placer leurs devises à disposition de l'Etat. Là aussi, le message s'adresse aux créanciers : la Grèce se prépare au pire. (...)

Enfin, le message est également envoyé en interne à la population grecque. Il s'agit de montrer combien le pays fait d'efforts pour honorer ses engagements. Mais il s'agit aussi, à l'occasion, de montrer les extrémités auxquelles le pays est contraint suite à la stratégie des Européens. Si le conflit s'amplifie, le gouvernement pourra mettre en avant l'aspect insoutenable à long terme de ces mesures. Et ainsi appeler à la rupture..."

Je suis d'accord, en général, avec les analyses de Romaric Godin, et je le suis avec celle-là.

Je ne suis pas convaincu, en revanche, par sa conviction que l'accord sera trouvé sur le fil, comme il le défendait un peu plus tôt dans la journée.

A mes yeux, la mesure de ce soir constitue bien une étape de plus dans la pédagogie de la rupture que conduit Syriza pour montrer à son peuple - qui n'a pas voté pour cela - qu'il n'y a pas d'autre solution que le défaut partiel et la sortie de l'euro, puisque pour négocier il faut être deux, alors que, à l'évidence, les partenaires n'entendent pas négocier mais imposer la poursuite de la politique qui a échoué depuis quatre ans ; ils ne cherchent pas à trouver un terrain d'entente raisonnable mais à obtenir une capitulation.

samedi 18 avril 2015

Tic tac tic tac... L'idée fait son chemin...

... et ce que j'ai appelé dès le 25 janvier la pédagogie du gouvernement, pour montrer qu'il n'y a pas d'autre issue, est à l'oeuvre.

Selon un sondage paru en Grèce aujourd'hui et qui confirme le maintien des rapports de force politiques dans le pays, 49,7% des personnes interrogées pensent qu'il y a une possibilité potentiel de sortie de la Grèce de l'euro dans les mois à venir, contre 32,7% qui n'y croient pas.

La Russie pourrait verser de 3 à 5 milliards d'euro à la Grèce...

Une amie linguiste, prof de russe, Monique Slodzian (auteur notamment de "Les Enragés de la jeune littérature russe", La Différence, 2014) me signale cette dépêche de l'Agence de presse russe Novosti, datée de ce jour à 5h13 du matin, avec de nombreuses occurrences sur le moteur de recherche russe yandex. Grâce à mon homme qui, parmi ses multiples talents, est traducteur du russe, voici en substance son contenu (repris par la presse grecque du jour - To Pontiki, I Efimerida ou la radio de Siryza Stokokkino (En rouge), comme par le site anglo-saxon Zero Hedge, généralement bien informé) : suite au voyage de Tsipras à Moscou la semaine dernière, la Grèce et la Russie ont l'intention de signer un accord bilatéral, mardi prochain, définissant les conditions de prépaiement d'une avance, au titre des droits de transit du gaz par le gazoduc à construire qui prolongerait le Turkishstream vers l'Italie du Sud d'une part, l'ARYM, la Serbie, la Hongir et l'Autriche de l'autre. La construction du gazoduc vers la Turquie a été décidée après l'annulation en décembre dernier, en réponse aux sanctions européennes, du projet Southstream qui devait traverser la mer Noire puis la Bulgarie. L'information viendrait de déclarations d'un haut responsable grec de Syriza au Spiegel. Le fait qu'elle soit reprise par Novosti et les médias russes est bien évidemment intéressant. Un tel versement permettrait, à l'évidence, de desserrer, au moins pour un temps, le noeud coulant par lequel l'ex-Troïka entend étouffer le peuple grec et contraindre son gouvernement démocratique à conduire une politique exactement inverse à celle sur laquelle il a été élu.

Ce papier ayant été écrit en début d'après-midi, l'annonce a, semble-t-il, fait l'objet d'un démenti russe quelques heures plus tard. Il convient donc de rester prudent sur l'issue de cette affaire... La suite de mon analyse publiée ce matin, après la diffusion de cette nouvelle n'en reste pas moins valable. Je la laisse donc inchangée.

Il reste qu'elle vient après un récent voyage à Moscou (le 15, une semaine après Tsipras), du ministre grec indépendant (ANEL) de la Défense, Panos Kamménos, qui a déclaré que la Grèce faisait tout, et allait continuer à tout faire, pour une levée des sanctions européennes, que les programmes gréco-russes de coopération existant en matière de défense seraient poursuivis, que l'OTAN et la Russie avaient pour ennemi commun le fondamentalisme islamiste et devaient coopérer dans la lutte contre le terrorisme qui en résulte, que la Grèce et la Russie avaient en outre des liens historiques et religieux.

Le 21 févier, sur "L'Arène nue" de Coralie Delaume, j'évoquais une éventualité de ce genre. Si elle se concrétisait mardi, elle serait de première importance et confirmerait que le gouvernement grec a acheté du temps... le temps de préparer les conditions d'une émancipation de l'UE, et de rechercher les soutiens qui lui permettraient de résister aux pressions de l'ex-Troïka. Jusqu'où ? Dans ou hors de l'euro ? Avec ou sans défaut partiel sur la dette ?

Le travail parlementaire de la Vouli (aide aux plus pauvres, étalement des dettes fiscales, mise à l'abri de la résidence principale des saisies pour dette, réouverture de l'audiovisuel public sur un format le plus proche possible de celui qu'il avait lors de sa fermeture autoritaire en juin 2013 pour satisfaire aux exigences de coupes budgétaires de la Troïka, réembauche des fonctionnaires licenciés anticonstitutionnellement sous les mêmes pressions, les commissions sur l'audit de la dette qui aboutira sans doute à déclarer illégitime une partie de celle-ci - sinon pourquoi ? -, et sur les dettes de guerre...) montre à l'évidence que le gouvernement grec entend tenir ses engagements électoraux et va à l'affrontement avec l'UE et sa banque centrale qui a, notamment, déclaré que la loi sur les non saisies immobilières de la résidence principale était une ligne rouge.

La énième demande d'une liste de réformes par les Européens, les menaces à peine voilées du FMI, montrent aussi que l'ex-Troïka refuse de rentrer dans la logique du gouvernement grecs. Pour les uns, il s'agit d'obtenir que Syriza et l'ANEL trahissent et capitulent en acceptant de poursuivre la politique des gouvernements de collaboration précédents. Pour eux, TINA. Les réformes proposées par le gouvernement grec ne sont pas "sérieuses" puisqu'elles ne participent pas de l'idéologie néolibérale qui est gravée dans le marbre des traités européens. La logique du gouvernement grec est au contraire de rétablir l'Etat social, le droit du travail, de redonner aux citoyens grecs le droit à la santé, à l'éducation, à une vie digne et à des salaires et pensions permettant de vivre. Pour cela, ils prend le contrepied de la politique qui échoue tragiquement depuis 2009, qui a pulvérisé les classes moyennes, précarisé les centaines de milliers de Grecs, désindustrialisé le pays, installé un chômage de masse, aggravé la dette, provoqué l'effondrement de la productivité - une politique qui tue chaque jour. La logique du gouvernement est au contraire de renouer avec la croissance en allégeant les charges sur les plus modestes qui ont été les principales victimes de la Troïka et des gouvernements de collaboration, tout en remédiant au problème fiscal majeur de la Grèce. Or, ce problème c'est la sous-fiscalisation du patrimoine des plus riches, l'évasion fiscale des grandes entreprises, organisées par l'UE et le président luxembourgeois de sa Commission, la fraude des non-salariés et non-pensionnés (car l'impôt des salariés et pensionnés est retenu à la source. Et notamment la fraude des plus riches, qui fournissent à la fois le personnel dirigeant de l'économie et le personnel dirigeant de l'Etat - celui des partis conservateur et socialiste qui ont alterné au pouvoir depuis 1974 et qui est responsable du naufrage du pays.

Mais aussi celui que Bruxelles, Berlin et - hélas ! hélas ! hélas ! - Paris considèrent comme sérieux, et qu'ils voulaient à tout prix maintenir au pouvoir. Ces réformes que veut faire le gouvernement Syriza-ANEL ne sont pas sérieuses, aux yeux de l'ex-Troïka, pour une seule raison : elles attentent aux privilèges, responsables de la situation grecque, que l'ex-Troïka entend maintenir en Grèce tout en finissant d'y supprimer l'Etat social et la démocratie - processus dont l'UE est à la fois le moteur et le prétexte. Aussi, comme je tente de l'expliquer depuis des lustres, n'y a-t-il aucune réforme possible de l'UE et de l'euro, parce que l'UE et l'euro ont été conçus justement pour servir à quoi ils servent dans le laboratoire grec. Avant de servir de la même manière ailleurs - en France, notamment, où M. Schäuble désire tant qu'on "force", comme on l'a fait en Grèce, le Parlement à adopter les réformes que le néoimpérialisme allemand entend imposer partout en Europe.

Aussi, comme je l'explique depuis le 25 janvier, le gouvernement grec se trompe-t-il s'il pense pouvoir obtenir, par la raison, par la négociation, une quelconque inflexion de ses partenaires européens. Pour pouvoir négocier, il faut être deux, or les partenaires européens ne veulent pas négocier, ils veulent que le gouvernement grec capitule en rase campagne. Comme l'a fait Hollande, sans même faire mine de combattre, le lendemain de son élection, trahissant ses promesses sur une renégociation du traité budgétaire et rendant de ce fait impossible toute rupture avec les logiques mortifères de la colonisation euro-allemande.

Aussi le gouvernement grec n'a-t-il qu'un choix : rompre ou se discréditer, casser le carcan européen ou y crever. A Bruxelles, à Berlin et -hélas ! hélas ! hélas ! - à Paris, on rêve de "forcer" - comme dit Schäuble - Tsipras à se hollandiser, ce qui provoquerait la scission de Syriza. Dès lors, se reconstituerait un gouvernement de collaboration composé de l'aile droite de Syriza, des restes du Pasok et du "Fleuve", Potami, parti fantoche créé avec l'argent de Bruxelles et celui des oligarques des médias privés (naguère encore unanimement déchaînés contre une éventuelle arrivée au pouvoir de Syriza et de l'ANEL au pouvoir ; et qui continuent aujourd'hui un patient travail de sape, bien que plus discrètement, vu le soutien populaire du gouvernement qui avoisine toujours les 80 %) , justement dans ce but : servir d'appoint présentable et pas encore discrédité à une majorité de collaboration.

L'intéressant dans l'accord russe, s'il se concrétise, est bien là : le gouvernement grec a choisi de ne pas capituler devant la stratégie d'étouffement par Bruxelles, Francfort, Berlin et - hélas ! hélas ! hélas ! - Paris, de ne pas collaborer mais de résister... de chercher - et de trouver - les appuis qui lui permettront de sortir de l'étau de l'euro et de l'UE.

En complément/confirmation/développement... ce papier de Jacques Sapir qu'il a écrit en même temps que moi celui-ci et qui paraît sur son blog quasi simultanément.

mercredi 8 avril 2015

Fainéantise

Je n'allais tout de même pas me fatiguer à faire une analyse du voyage de Tsipras à Moscou... alors que Romaric Godin a déjà écrit, pour La Tribune, ce que je pense sur le sujet, sous le titre : Alexis Tsipras à Moscou ou l'échec de la stratégie du "noeud coulant"!

dimanche 5 avril 2015

Tic tac tic tac : trois papiers à lire en attendant... l'explosion de l'euro ?

D'abord celui de Coralie Delaume, interviewée par Le Figaro.fr : "Et si les Grecs préparaient leur sortie de l'Euro avec l'aide de... Poutine ?"

On y retrouvera l'idée de pédagogie de la rupture que j'ai développée, depuis le 25 janvier, ici et ailleurs. Je suis en totale communion d'esprit avec cette analyse.

Et l'on pourra compléter cette lecture par celle du blog de Coralie, L'Arène nue, où elle donne accès, en français, à un fort intéressant article d'Ambrose Evans-Pritchard, paru dans ''The Telegraph'' sous le titre : ''Greek defiance mounts as Alexis Tsipras turns to Russia and China''.

En réalité, il semble que l'imperturbable résistance aux pressions monstrueuses qui s'exercent sur le gouvernement Syriza/Grecs indépendants, soit en train de jeter la panique chez tous les Quatremer et autres Barroso et c'est bien ce qui ressort de cet article de L'Express.be qui, lui aussi, pose désormais clairement la question de la sortie de l'euro de la Grèce au terme de la leçon administrée par le gouvernement grec montrant que ce qu'il est convenu d'appeler l'Europe n'a jamais eu la moindre intention de négocier quoi que ce soit de sérieux, seulement d'exiger la capitulation en rase campagne consentie sans même faire mine de résister par les habituels traîtres socio-libéraux à la sace Evanghélos Vénizélos, Renzi, Hollande/Valls, Zapatero, di Rupo et autres Sigmar Gabriel.

Que Quatremer ou Leparmentier étouffent de rage et de haine en voyant ce petit peuple résister me réjouit... Quant à Guetta et Couturier, j'espère que les salariés de Radio-France continueront encore longtemps à leur clouer le bec. Ce serait bon signe. Je trouverais en effet hilarant que les éditocrates et soi-disant journalistes de l'audiovisuel public français, au service de la doxa euro-allemande, qui n'ont pas manifesté la moindre solidarité lors de la fermeture de l'audiovisuel public grec, ERT, par le gouvernement Samaras, chargé d'exécuter servilement les quatre volontés de Bruxelles et Berlin, se trouvent condamnés au silence si/quand l'euro explose/explosera en vol. Et puis que les personnels de Radio France qui ne l'avaient pas encore compris commencent à réaliser que la Grèce a été le laboratoire de leur avenir est en soi intéressant. A l'heure où les sondeurs et les chiens de garde du reste des médias dominants s'emploient sans relâche à vouloir montrer que le vote des deux derniers dimanches signifie que les Français ont déculotté les socialistes qui mènent une politique de droite parce qu'ils sont d'accord avec la ligne suivie par les socialistes et voudraient juste qu'ils l'infléchissent un peu plus à droite, une claque sociale serait la bienvenue après la claque électorale.

Quant à la réunion de Combourg, vendredi soir, elle m'a permis de parler des rapports de la Grèce et de l'Europe, dans le temps long et jusqu'à l'actualité la plus brûlante, devant une soixantaine de personnes de cette petite ville de six mille habitants, de Rennes, de Saint-Malo et même de Nantes venues pour m'entendre, mais aussi de déguster un succulent buffet préparé par les fidèles du Centre culturel, puis d'écouter un concert de l'excellent trio Tranaki... On a même dansé le zeïbekiko d'Evdokia et quelques khasapikos au fond de la salle . La Grèce rassemble, elle intéresse aussi, pour ce qui s'y passe, même ceux qui ne la connaissent pas charnellement. Merci donc, au Centre culturel de Combourg de m'avoir invité et de m'avoir permis de porter, là aussi, une parole différente sur ce pays et son peuple, des demi-vérités et des mensonges, à forte connotation essentialisante, c'est-à-dire raciste, que diffusent les médias officiels et l'oligarchie européenne.

jeudi 2 avril 2015

Lafazanis retour de Moscou

Traduction par mézigue d'un article paru sur le site de la NERIT (télévision publique grecque, ex-future ERT... SGDG, pour les détails, certaines tournures pourraient être plus élégamment ou exactement traduites (si vous avez des corrections, n'hésitez pas) mais j'ai fait vite, le sens y est, on le comprend et c'est foutrement intéressant !

Il faudra suivre de près la visite de Tsipras à Moscou le 8...

"La Grèce n'est le satellite de personne"

Le ministre de la Reconstruction productive, de l'Environnement et de l'Énergie Panagiotis Lafazanis, a présenté les résultats d'une visite de deux jours à Moscou sur le transit de gaz russe via la Grèce pour approvisionner l'Europe, avec l'extension du pipeline Stream turque conçu pour atteindre la frontière turque vers le sud. Le ministre a déclaré que la décision finale serait prise collectivement par le gouvernement et le Premier ministre A. Tsipras, qui sera en visite à Moscou le 8 Avril, mais il a dit que si était décidé de réaliser le projet, les avantages pour le pays seraient «d'élevés à très élevés."

M. Lafazanis a refusé de commenter la proposition du ministre de la Défense nationale, Panos Kammenos, sur une mise en commun des réserves énergétiques de la mer Egée avec les Etats-Unis note de moi : cette exploitation est bloquée, sous menace de guerre, depuis 1974 par la Turquie, y associer les EU serait se donner une chance que ceux-ci exercent les pressions sur la Turquie pour qu'elle renonce à bloquer la question et aille enfin à la table des négociations pour régler la question du partage de l'espace égéen dont toutes les données, et les solutions sont connues depuis bien longtemps, sans que personne, à commencer par les Européens n'aient jamais rien fait pour qu'on aboutisse, alors que la Grèce a, par avance accepté l'arbitrage de la Cour internationale de justice, et il a annoncé que des entreprises russes participeraient aux recherches en mer Ionienne et au sud de la Crète. Répondant à des questions sur le perspective de recherche d'hydrocarbures en mer Egée, il a déclaré: "Les zones maritimes devraient être définies par le droit international. C'est la position constante du gouvernement et cette solution cohérente profiterait à la fois la Grèce et la Turquie. Dans les zones où la Turquie ne peut revendiquer aucun droit, dans les six miles, il est possible à tout moment de lancer la recherche d'hydrocarbures. Nous parlons des régions où il est nécessaire de procéder à une délimitation, pas de toute la mer Égée, il s'agite des zones frontalières entre la Turquie continentale et les îles grecques. Là, une délimitation est nécessaire et doit être cherchée dans le cadre du droit de la mer. Il a aussi souligné la nécessité pour l'UE d'aider à cette délimitation des zones en mer Égée ".

La réalisation du gazoduc, si elle est décidée, prévoit son extension au-delà de la frontière turque vers la Macédoine, la Serbie et l'Europe centrale. M. Lafazanis a fait valoir que l'Europe a besoin du gaz russe, a souligné la nécessité de ce pipeline, alors qu'on a laissé passer la chance des projets précédents tels que l'oléoduc Burgas - Alexandroupolis ou le South Stream, et il s'est opposé à ce que la Russie soit placée en " quarantaine en matière d'énergie. "

Il a également ajouté que si ce gazoduc n'était pas réalisé, cela équivaudrait à un monopole du transit du gaz de la Russie vers l'Europe à travers l'Allemagne, qui "renforcerait le pouvoir de l'Allemagne en Europe et ne contribuerait pas à un partenariat équitable entre les pays et les peuples."

En réponse à des questions sur les réactions possibles de la part de l'UE et les États-Unis concernant le transit du gaz russe vers l'Europe à travers la Grèce, le ministre, après avoir constaté que la prolongation de l'oléoduc serait conforme à la législation nationale et communautaire, a souligné " la Grèce n'a pas de complexes, elle n'est le satellite de personne et n'est pas un pays assujetti énergétiquement à une grande puissance ou une alliance de pays. La Grèce veut exercer une politique énergétique nationale indépendante qui sert l'intérêt national. Il est inconcevable et inacceptable que tout membre de l'UE soit soumis à un pré-audit de l'UE en cas d'accords avec des pays tiers. Cela supprime toute souplesse au niveau national et attribue à l'UE un incontrôlable patronage sur les politiques énergétiques des États. Nous n'abandonnerons pas le droit de conduire des politiques nationales dans le cadre européen, nous ne voulons pas remettre l'Europe dans les mains des Sept Soeurs de l'énergie, nous voulons développer une politique de l'énergie qui réduise les prix de l'énergie et le coût de l'approvisionnement énergétique."