C'est aussi pertinent que de dire que les noirs ont la course ou la danse dans le sang, ou que les pédés sont plus raffinés, forcément tolérants - et pour le coup, sur la question j'en connais un certain nombre de pas raffinés du tout et d'autres qui sont limite fachos dépassée.
La vraie victoire d'Obama, c'est qu'il a été élu sur son discours, dans un moment donné, sans que le fait qu'il soit noir y soit pour rien. Et ce que j'attends de femmes en politique, ce n'est pas qu'elles aient une sensibilité particulière à ceci ou à cela, mais que - au même titre que j'attends la même chose d'hommes politiques -, elles restituent à l'Etat les moyens d'action démocratique sur la situation dont la classe politique toute entière, hommes et femmes confondus l'a privé en se pliant à la vulgate libérale, depuis trente ans.
Et ceci n'est une question ni de conformation de l'appareil génito-utinaire, ni d'orientation sexuelle, ni de couleur de peau - juste de réflexion et de volonté politiques.]]>
Ce qui est prégnant dans ce cas-là, ce sont les capacités intellectuelles, le milieu d'origine et dans lequel on a choisi de se mouvoir, les options philosophiques, les capacités de travail... pas le sexe : Mme Parizot à la tête du patronat devient-elle plus sociale, moins réac et moins dure aux salariés parce qu'elle met du rouge à ses lèvres ? Non. Sarah Palin ou Christine Boutin sont-elles moins dangereuses pour la démocratie parce qu'elles sont réglées ? Non. Candolizza Rice ou Rachida Dati seraient-elles moins inhumaines et moins bornées si elles avaient un pénis blanc ? Non. Marie-Christine Lagarde serait-elle moins ils-n'ont-pas-de-pain-qu'ils-mangent-de-la-brioche, si elle n'avait pas besoin de soutien-gorge ? Ce qui est en cause c'est l'autisme social de la classe à laquelle elle appartient et la politique qu'elle conduit, pas ses glandes mammaires.
Et si j'aime bien Nathalie Kosciuscko-Morizet ou Marie-Hélène Lienemann, ce n'est pas parce qu'elles sont capables d'enfanter, c'est parce que, en charge d'un dossier, on a l'impression qu'elles le travaillent sans a priori, qu'elles discutent, qu'elles sont capables d'entendre, de réfléchir sans tabou et de décider. Le problème de Ségolène Royal ou de Martine Aubry, c'est ce qu'elles représentent politiquement ; pas leurs ovaires.]]>