À Vienne, il y a le beau gars de l'Ephesus museum, des cafés où l'on sert des Sachertorte et autres Apfelstrudel, dont quiconque a feuilleté mes livres se doutera qu'ils ne m'ont pas laissé indifférents, surtout quand on les accompagne d'un café mêlé de chocolat, arrosé d'alcool et surmonté d'une respectable dose de chantilly, surtout quand dans un coin de la salle, jouent une pianiste et deux violonistes... Vienne, quoi !

À Vienne il y a aussi des Schiele et des Klimt, on en reparlera, du baroque et du néo-classique en pagaille. Et puis à Vienne, au fil des promenades, des déambulations, il y a aussi les bâtiments de cet architecte de génie qu'était Otto Wagner.

Dans cette capitale d'un Empire austro-hongrois qui ne sait pas qu'il va mourir bientôt, où règne une gérontocratie qui considère de haut et de loin les gamins de moins de soixante ans (merci à Stéphane, mon kiné, de m'avoir fait emporter là-bas Le Monde d'hier de Stéphane Zweig qui décrit et explique si bien tout cela), des gamins de quarante comme Otto Wagner inventent autour des années 1880 un Jugendstil, qui rompt avec l'historicisme, les pompes et l'académisme de l'art officiel puis, en 1897, ils font Sécession.

De cette Sécession viennoise, en architecture, Wagner est incontestablement la figure de proue, même si c'est un de ses collaborateurs, Josef Maria Olbrich, qui construit le Pavillon de la Sécession, à la fois manifeste du mouvement et lieu d'exposition pour les artistes qui ont quitté le confortable giron de l'art officiel.

Voici quelques images de cette Sécession architecturale, prises au cours de nos déambulations...

Voici d'abord un superbe immeuble avec deux détails de la façade et de la figure d'angle du toit :

L'immeuble voisin est aussi de lui :

La station de métro qui dessert Schönbrünn et qu'il a construite gratuitement pour faire sa pub auprès de François-Joseph :

Et la station de métro de Karlplatz qui est également de lui :

Alors que le pavillon de la Sécession, Karlplatz également, est de Josef Maria Olbrich :

Wagner est aussi l'architecte, décorateur, designer de cet ensemble unique, à mon avis, en matière de bâtiment abritant un service public, qu'est la poste centrale de Vienne :

Et puis pour finir, cette extraordinaire église, Kirsche am Steinhof, au sommet d'un parc dominant Schönbrünn et Vienne, où sont installés les nombreux pavillons (dont il a construit certains, ainsi que le mobilier urbain) de l'hôpital psychiatrique de cette Vienne de la Sécession dans laquelle le docteur Freud inventait à la même époque la psychanalyse...