Dans la Neue Hofburg, est installé un musée des fouilles autrichiennes d'Éphèse. Petit, le musée ; le produit reste aujourd'hui sur place. On peut y voir un impressionnant ensemble de sculptures appartenant à un monument à la gloire des victoires de l'empereur Lucius Verus sur les Parthes. Impressionnant, mais très... romain.

On peut y voir surtout une pure merveille de la statuaire grecque, copie romaine en bronze d'un original du IVe siècle avant notre ère, probablement dû à Lysippe. Il s'agit d'un athlète après l'exercice, il tenait dans sa main droite un strigile et, avant de passer aux bains, commençait sa toilette en raclant sur son bras gauche la couche d'huile et de poussière dont les garçons s'enduisaient à leur arrivée à la palestre.

Le plus étonnant, c'est que cette merveille fut découverte en 234 morceaux : joli puzzle, non ? mais quand en plus c'est pour ressusciter un aussi beau gars, on se dit que l'archéologie est une discipline formidable. Même si d'aucun, je n'en doute pas, doivent préférer les Rolex et ranger les déterreurs de vieilleries dans le même placard à balai que les lecteurs de La Princesse de Clèves...

Voilà donc mon beau gars du jour !

Mais tout à coup je m'aperçois, en lisant ce billet, que ce bronze est une copie du même original que celui de Croatie, dit l'Apoxiomen, dont Alain Pallier m'avait envoyé la photo l'automne dernier et à qui j'avais consacré un billet le 1er novembre...

Pas une crevette, le mec !

Allez, et juste pour le plaisir, une tête de mon dieu tutélaire, celui de La Quatrième Révélation, qui a perdu une aile entre les rives de l'Égée et celles du Danube ; et puis une superbe tête classique-sévère d'Artémis, la chasseresse, la lunaire, la jumelle d'Apollon qui fit dévorer Actéon - après l'avoir transformé en cerf - par ses propres chiens, parce qu'il l'avait vue nue, au bain...