Une fois de plus, la GrosKo s'est pris une branlée électorale, hier en Hesse. Comme en Bavière, une partie des électeurs de la CDU filent vers l'AFD et le SPD continue sa pasokisation qui profite essentiellement aux Verts, tandis que Die Linke ne connaît qu'une très faible progression, plus faible que celle du Parti libéral.

Et dans le même temps, les Brésiliens élisent confortablement un président d'extrême droite.

La mondialisation néolibérale, et sa variante européenne pilotée par l'UE, l'insécurité économique et le démantèlement des protections nées de la crise américaine de 1929 qui avait enfanté le nazisme et la guerre mondiale, qu'elles génèrent, la paralysie des gauches face à ce mouvement qui les condamnent à l'échec et à l'impuissance, les privant de toute crédibilité, conduisent aujourd'hui à une demande, partout, de réassurance.

Sur ce double mouvement - effondrement des protections et décrédibilisation des gauches ralliées au Marché mondial, à la libre circulation de la maind'oeuvre qui tue les protections sociales, des biens et des capitaux qui assurent l'omnipotence du Marché - il faut écouter l'analyse d'Olivier Passet, sur le site économique non conventionnel Xerfi : c'est remarquablement expliqué et d'une limpidité parfaite.

Et comme les gauches ne sont plus crédibles, du fait même de leur capitulation sous prétexte d'ouverture, d'Europe et autres fadaises, pour répondre à cette demande sur le plan économique et social, cette demande se transforme en exigence de plus en plus hystérique et tragique de sécurité culturelle et d'autorité - de renationalisation sur un mode antidémocratique, où la demande d'ordre se substitue à la demande de progrès, pour reprendre les deux mots forts de la devise brésilienne... ou de justice.

Il devient urgent de proposer une démondialisation, déseuropéanisation, renationalisation démocratique et sociale, faute de quoi nous finirons tous dans l'impasse autoritaire ET libérale.

A part ça, les lamentations et imprécations ne servent à rien. RIEN. On ne soigne pas une maladie par lamentations sur et imprécations contre ses symptômes. Ou bien alors c'est qu'on croit à la pensée magique...