La déflation par ordonnances, on a déjà essayé ça en France. C'était en 1935 et le président du Conseil s'appelait Pierre Laval, un type de gauche passé à droite et gouvernant avec un chambre élue à gauche en 32 puis passé à droite : il prit une centaine de décrets-lois firent baisser de 10 % les dépenses publiques.

Résultat économique : récession, explosion de la dette et du chômage (14,5 % de la population active, malgré les « classes creuses » dues à la première guerre mondiale). Et ceci au moment exact où le Royaume-Uni et les États-Unis rompaient radicalement avec la même déflation qui avait conduit à la Grande Dépression....

Je pourrais dire aussi que le programme Fillon c'est les mémorandums imposés à la Grèce avec le résultat qu'on sait - mais sans que personne ait besoin de les imposer... Comme les collabos mettaient un point d'honneur à devancer les exigences des nazis. Quand on se vautre dans la soumission, il n'y a plus de limite et on l'intériorise à un point tel qu'on ne rend plus même compte qu'il s'agit de soumission.

Ce qui n'empêchait pas Le Temps (Le Monde de l’époque) d'écrire le 20 juillet 1935 : « La réduction des dépenses publiques, parce qu’elle allège les charges qui pèsent sur la production, parce qu’elle rend l’aisance au marché des capitaux, parce qu’elle tend à remettre en marche le mécanisme du crédit, ne peut qu’accroître le pouvoir d’achat de l’ensemble des consommateurs. »

A cela s'ajoute que, chaque fois que j'entends le croque-morts Fillon, depuis dimanche, me reviennent en tête, je ne sais pourquoi - ou je sais trop bien -, des vieux bouts de discours du Pétain de 1940-1941, champion de la délectation morose dans laquelle s'illustre désormais le prétendument "gaulliste social" Fillon (le gaullisme social c'est m'a généalogie politique, alors pensez si je suis heureux d'en voir ce fruits gravement dégénéré ! Si Fillon est un "gaulliste social", alors moi je suis le Grand Turc !) : "l'esprit de jouissance l'a emporté sur l'esprit de sacrifice. On a revendiqué plus qu'on a servi. On a voulu épargner l'effort ; on rencontre aujourd'hui le malheur", "vous souffrez et vous souffrirez longtemps encore, car nous n'avons pas fini de payer toutes nos fautes".

Déjà, pour les pétainistes toute la faute revenait au 40h00...

Tout cela finira mal, très mal.