Comme d'habitude, parfaitement d'accord avec Mélenchon...

Et comme d'habitude, il manque un volet : il n'y aura pas de sortie de crise, il n'y aura pas de reconquête de l'électorat populaire passé directement de la gauche au FN, il n'y aura pas de construction d'une VIe République, en tout cas pas de nature démocratique, sans une sortie immédiate de l'euro, et sans faire sauter le bastringue de l'Union européenne. La priorité, aujourd'hui, est de tenir un discours clair sur l'indispensable reconquête de la souveraineté nationale, c'est-à-dire de la souveraineté populaire que l'Union européenne a, traité après traité, remplacé par un régime de nature oligarchique.

C'est parce qu'on a laissé au FN le monopole du discours sur cette indispensable reconquête - un FN qui le détourne en haine de l'Autre, alors que la Nation c'est d'abord et avant tout un élan vers la liberté collective de disposer de son destin contre le règne des tyrans et des oligarques, vers l'Etat de droit contre l'arbitraire, vers l'égalité contre le statut personnel dépendant de la naissance, de la fraternité plutôt que du profit comme règle ultime et du chacun pour soi somme horizon -, c'est parce qu'on a confondu le projet européen, qui n'est et ne peut être que néolibéral et destructeur de l'Etat social et qui ne peut être réformé, avec l'internationalisme, qu'on a laissé le peuple au FN.

Pour mémoire, réécouter ce très riche entretien de Frédéric Lordon avec la rédaction de Mediapart.