Les socio-libéraux n'ont eu, hier, que ce qu'ils ont mérité et ceci n'est qu'un très léger avant-goût de ce qui va se passer aux européennes : capituler devant Merkel dès les premiers jours du quinquennat, trahir son électorat en faisant ratifier le traité signé par Sarkozy qu'on s'était engagé devant le peuple à renégocier, s'enfermer dans un euro qui nous étrangle, nous condamne à la désindustrialisation, à la déflation et à la récession, c'est-à-dire à la baisse des salaires et à la liquidation de l'Etat social (même lorsqu'on appelle ça "socialisme de l'offre" ou "pacte de responsabilité"), à la paupérisation des classes moyennes, au chômage et à la misère de masse, accepter tous les Diktats de Berlin et d'une Europe qui n'est plus qu'une machine à faire du néolibéralisme, irréformable parce que tous les traités (dont celui qu'a refusé d'avaler le peuple et qu'on lui a administré par lavement parlementaire) depuis 30 ans ont été conçus pour qu'elle ne puisse plus être autre chose que ce qu'elle est, en attendant le grand marché transatlantique qui finira de vider la souveraineté populaire de toute substance... tout cela ne peut conduire et continuera à conduire à une montée inexorable, irrépressible, du Front national d'une part et, de l'autre, d'une abstention de dégoût devant une nomenklatura hors sol, incompétente et qui se croit au-dessus des lois, une abstention de rejet d'une démocratie d'apparence où le choix se résume à sélectionner un homme ou une équipe chargés de conduire une politique unique déterminée ailleurs.

On peut toujours continuer les incantations sur les courbes qui vont s'inverser ou la croissance qui va repartir, par magie, on peut ignorer la crise bancaire qui arrive parce qu'on n'a rien fait de sérieux depuis 2008 pour contrôler la finance folle et prédatrice, on peut continuer à courir au désastre en répétant "l'Europe, l'Europe, l'Europe", mais il ne sert à rien, ensuite d'appeler, dans le vide, à je ne sais quel réflexe républicain ou démocratique.

Ce qui produit le vote Front national ce n'est rien d'autre que la politique unique conduite par l'UMP et le PS, imposée par Berlin et les nains de Bruxelles.