Courriel reçu ce matin de l'ami Panaghiotis Grigoriou, historien, ethnologue et auteur d'un indispensable blog sur le prologue à la tragédie européenne qui se joue en Grèce (donnez, si vous le pouvez ! Il en a besoin pour survivre et continuer à témoigner !!!) : "Ici tout se dégrade à grande vitesse. Des "sociétés" allemandes... investissent en ces marchands et autres acheteurs d'or qui à présent sillonnent la Grèce des campagnes achetant cash l'or et mêmes les dents en or des villageois et cet or finit sa route en Allemagne. La guerre est ouverte et nous nous enfermons dans l'occupation mais les consciences bougent aussi. L'histoire va vite . Nous nous attendons à des événements de portée inimaginable en Europe, les gens perdront leurs économies et les élites pratiquent déjà l’écran de fumée avec les paradis fiscaux (l'Allemagne ou plutôt ses banques le sont également) car ils préparent la prochaine étape drainant d'abord les actifs et l'or, tout comme la Russie. Nous sentons depuis ici les vibration de l'histoire des instants suivants. J'ai l'impression que les citoyens français ont peur mais ne s'expriment pas."

Ainsi va la vie et l'Europe, conduite par Merkel et Schaüble, par tous ceux qu'il ne faut pas appeler des salopards et qui ont capitulé - sans même avoir combattu - devant cette Allemagne qui, pour la troisième en un siècle, grâce à la veulerie et la lâcheté des autres, les Français au premier rang puisqu'ils sont la France, entraîne l'Europe au désastre.

L'autre nouvelle de Grèce c'est que l’euro y est désormais haï par un nombre chaque jour plus important de Grecs pour lesquels il est à la fois la cause et le signe d’une nouvelle occupation, celle d’une Europe allemande qui, depuis quatre ans, a systématiquement détruit l’économie du pays et fait exploser le chômage, dynamité l’État social et privé plus du tiers des Grecs de toute couverture maladie, massivement paupérisé la population, fait émerger de nouveaux nazis et fait réapparaître la torture dans les commissariats, vidé de tout contenu la démocratie. Une Europe allemande qui, chaque jour, tue.

Aussi, pour ceux-là, le retour à la drachme apparaît-il à la fois comme la condition et la première étape d’un retour à la souveraineté réelle, de la reconstruction de l’économie et de la démocratie, d’une renaissance d’un espoir. Ainsi, cette semaine, le graphiste Pavlos Vatikiotis a-t-il rencontré un grand succès sur le Net grec en mettant en ligne ces propositions pour une « nouvelle drachme » : Callas et Mélina, le poète Odyssés Elytis, prix Nobel de littérature 1979, le peintre Moralis et le médecin Papanikolaou, précurseur de la recherche sur le cancer, et le philosophe Kornilios Kastoriadis (Cornilius Castoriadis), bien sûr.