Hollande a capitulé devant Merkel pour le TSCG, devant Merkel et Cameron sur le budget européen, devant les banques pour la pseudo-loi bancaire, devant le Medef pour le soi-disant accord transcrit en loi qui entame la désintégration du Code du travail. Hollande rend hommage à un résistant. Paradoxe. Il est vrai qu'il a pris soin de ménager, par une réserve à propos de la Palestine, ceux qui ont insulté Hessel au lendemain de sa mort parce qu'il disait la même chose que... les chefs du Shin Bet.

Les habiles sont souvent des faibles ou des lâches. Les fausses habiletés, les faiblesses et les lâchetés sont souvent ce qui, dans l'histoire, transforme une crise en catastrophe.

Or donc, le taux de chômage vient de dépasser 10 %, la récession s'aggrave en zone euro... On connaît la chanson.

Mais pas de problème ! Merkel a raison et l'Europe antidémocratique aussi. Donc, Hollande l'habile ou le lâche, Moscovici et consorts vont continuer à faire la politique de Sarkozy... en pire puisque la situation va empirer. C'est ça la spirale récessionniste qui nous emmène, comme en Grèce, vers la paupérisation massive et la liquidation de ce qui reste de démocratie.

Sarkozy qui va revenir par devoir et confond biftecks et enfants, dont il évoque la traçabilité... On ne peut que rester coi devant tant de bêtise et d'ignominie. "Avec leur "mariage pour tous", la PMA, la gestation pour autrui, bientôt, ils vont se mettre à quatre pour avoir un enfant".

Ce qui est bien, avec Sarkozy, c'est qu'il ne se contrôle pas et que le retour du refoulé est au coin de chaque phrase. Car se mettre à quatre, ce grand catholique (à la Boutin qui se fait donner une dispense pour épouser son cousin germain... et pourquoi pas son chien, comme on lisait dans la Manif pour tous ? Ben oui, c'est comme ça que ça commence...), c'est bien ce qu'il a fait avec ses trois épouses pour faire ses mômes. Toujours le même égocentrisme !

J'ai déjà dit ici que Chavez n'était pas mon idéal politique. Et que, néanmoins, son bilan intérieur, la nationalisation du pétrole, la redistribution des richesses en faveur des plus démunis, l'alphabétisation, la politique sanitaire, le respect de la démocratie... me semblaient dignes de réflexion, de respect, d'intérêt.

Aussi le déferlement de haine des Nomenklaturas journalistiques défendant au canon la pensée unique libérale auquel le défunt avait eu l'impudence de s'attaquer, et dont le dessin-amalgame de Plantu n'est pas l'exemple le moins dégueulasse (le journal d'Inter, hier à midi, une alouette de Mélenchon et un cheval d'attaques grossières de la part du présentateur et d'"experts" triés sur le volet, était presque aussi ignoble), a-t-il été des plus instructifs sur l'état de la presse en Europe occidentale - à propos de laquelle je ne suis pas loin de partager le diagnostic de Bepe Grillo.

Pourtant, nous serions bien avisés de regarder vers l'Amérique latine (pas seulement le Venezuela diabolisé) plutôt que d'être obnubilés par Berlin, car l'Amérique latine est entrée sur des voies nouvelles, à l'exacte inverse de celle que l'Europe emprunte sous la Schlag de Merkel. Parce que l'Amérique latine a fait pendant plusieurs décennies l'expérience de l'ultralibéralisme imposé par la dictature, à l'image de ce qu'impose aujourd'hui l'Allemagne, avec l'aide des socio-libéraux chez nous comme ailleurs, dont la politique imbécile et criminelle étendue aux frontières de l'Europe nous enferme dans la spirale récessionniste et conduit, comme en Grèce, à tuer toute démocratie autre que formelle.

Deux docus passionnants cette semaine... sur Arte, à partir d'entretiens d'anciens chefs du Shin Bet. Accablant pour la médiocrité de la classe politique israélienne (sauf Rabin) et pour celle des nôtres, en Europe, qui ont laissé les mains libres à ces médiocres criminels, sans jamais la moindre réaction crédible (sauf peut-être Chirac). Et puis hier, sur France 3, à propos de l'affaire Merah. Accablant aussi pour Guéant et sa police : amateurisme ou manipulation ratée? Des deux termes de l'alternative, l'un n'est pas plus flatteur que l'autre.

Heureusement qu'il y a le conclave et ses pervers polymorphes ensoutanés, empêtrés dans leurs scandales financiers ou de moeurs ! Ca met un peu de gay... té dans le paysage !