La politique de Merkel et Sarkozy, aujourd'hui conduite par Hollande nous emmène dans le mur.

On peut toujours bêler à l'Europe et à la croissance, cette politique ne peut qu'empêcher tout redémarrage économique et donc le déficit et la dette. C'est ce qui s'est passé partout, toujours, de l'Allemagne de Brüning en 1932 à la Grèce d'aujourd'hui, en passant par l'Argentine de la fin du dernier siècle, lorsqu'elle a été appliquée.

L'euro surévalué nous étouffe alors que les Etats-Unis, le Japon, la Chine ont fait le choix d'une monnaie faible qui dope leurs exportations et aggrave notre déficit commercial. La Réserve fédérale a annoncé qu'elle ne relèverait pas ses taux, (c'est-à-dire qu'elle continuerait à dévaluer) tant que le chômage ne redescendrait pas significativement. Le nouveau gouvernement japonais, ultranationaliste a viré le président de la Banque centrale et imposé au nouveau d'augmenter les objectifs d'inflation, c'est-à-dire de programmer la dévaluation du yen, et la Chine n'a aucune intention de réévaluer le yuan. Obama, hier, a annoncé qu'il avait lui aussi fait le choix de l'inflation par la hausse des salaires - le seul possible aujourd'hui pour faire repartir la machine.

L'autisme idéologique allemand et l'alignement imbécile d'Hollande font de l'Europe, dans un monde sans écluses douanières, la seule zone économique à sacrifier sa compétitivité au fétiche d'une monnaie qui étouffe notre économie, rend nos exportations inabordables, permet l'inondation de notre marché intérieur par les importations et donne l'illusion d'une énergie moins chère qu'elle n'est.

Il ne sert à rien de bêler à l'Europe et à la croissance : qu'elle soit appliquée par la droite ou par des socio-libéraux, la politique dictée par Merkel et définie par le traité scélérat Merkozy qu'Hollande s'est empressé de faire ratifier sans la moindre contrepartie (le dernier sommet sur le budget a montré que le soi-disant Pacte de croissance n'était que du pipeau), cette politique austéritaire, l'Europe néolibérale sur laquelle elle repose et un euro piloté selon les seules forces et contraintes de l'économie de la zone mark nous condamnent à la spirale récessionniste. C'est-à-dire, comme en Grèce depuis trois ans, à l'explosion du chômage et à la paupérisation de masse, à la destruction systématique de l'Etat social et du droit du travail, au discrédit de la démocratie et à la montée de l'extrême droite.

L'enjeu des dernières élections n'était pas de continuer la même politique et la même dérive mortifère avec d'autres hommes, mais de changer de politique. Et pour cela, il faut aller à la crise européenne. VITE !