Voilà trente ans que la droite, et les socio-libéraux d'ailleurs, défendent que la mondialisation est irréversible, que le libre-échange est un dogme, que tout doit être privatisé et objet de commerce soumis aux seules lois révélées du marché - l'eau, les services publics, les retraites, la santé, l'éducation...

Voilà trente ans qu'ils nous expliquent qu'on ne peut pas faire exception à cette règle universelle, se bunkériser derrière des barrières douanières... et ils feignent aujourd'hui de se scandaliser que cette marchandisation qu'ils n'ont cessé de promouvoir touchent le corps et l'enfant.

Et ils condamnent sans ciller des enfants, dont ils prétendent défendre les droits, à la non-existence légale. Non seulement cette droite est bête et méchante, mais elle est d'un cynisme et d'une hypocrisie effrayants.

Car comment, au juste, dans ce monde marchandisé dont ils chantent chaque jour, à mâtines, vêpres et laudes, les louanges, pourraient-ils empêcher, dès lors qu'un seul pays l'autorise, que des gens aient recours à la GPA ?

Le seul débat, s'ils étaient honnêtes, serait donc de savoir si seuls les couples qui ont les moyens financiers d'aller à l'étranger peuvent avoir recours (comme autrefois, seules les femmes qui en avaient les moyens allaient avorter en Suisse ou à Londres) à la GPA, ou bien si l'on organise, en France, un système non marchand de GPA, afin que tous les couples qui veulent y avoir recours, puissent le faire dans des conditions honorables.