Répondant à la réaction de Dominic à mon précédent message, je me dis soudain que cette réponse, après tout, mérite l'assomption au niveau de billet de plein statut, tant m'exaspèrent les lamentations des prétendus experts et des journalistes réptétiteurs de la pensée unique, les exhortations à la vertu budgétaire des économistes bêlants dont 90 % jugeait jusqu'en 2008 que la seule voie possible était celle qui nous a conduits à la catastrophe, et des sociaux-libéraux prêts à se glisser dans la peau de Papandréou et à "donner la priorité au remboursement de la dette" ...

Or, il faut en effet rappeler que le pourcentage représenté par la dette du Japon par rapport à son PIB est effectivement... supérieur à celui de la Grèce.

Et ce que les vertueux oublient à dessein toujours de rappeler, dans leurs prêches contre ces peuples qui refusent la discipline qu'on veut leur imposer, c'est en effet que le choix a été fait en Europe, au tournant des années 1970 de mondialiser la dette des Etats.

Or, si nous, les Grecs et les autres n'avions pas fait ce désastreux choix-là, choix technique, opéré en douce, sans aucun débat ni décision démocratiques, si au lieu d'aller vendre les titres de nos dettes aux spéculateurs des "marchés" qui savent tout, qui ne se trompent jamais, qui seuls connaissent d'instinct la voie pour faire accéder l'humanité au bonheur universel pour peu qu'on les laisse s'auto-réguler sans interventions forcément perturbatrices, malignes et délétères des Etats... si nous avions continué à les placer en bons du trésor, portant des intérêts raisonnables, dans le public français grec ou autre, comme l'a fait le Japon, nous n'aurions aujourd'hui pas plus de problème de la dette que lui.

Rappelons aussi que la dette est une supercherie comptable, un stock (dette) évalué en pourcentage d'un flux (PIB), et que le pourcentage du stock augmente, même si le stock décroît moins vite que la récession n'ampute le flux : cela s'appelle une spirale récessive - à l'oeuvre en Grèce "grâce" aux stupides et criminelles politiques "d'aide" imposées par l'Europe et le FMI, servilement appliquées par les socialistes grecs.

Rappelons aussi que l'épargne privée, en France notamment, est largement capable de couvrir cette prétendue dette qui pourrait donc - qui devrait donc - ne pas exister vis-à-vis de l'extérieur, ou être ramenée à des niveaux insignifiants.

Sauf que... cette dette est fort commode pour légitimer les violences sociales que subissent les Grecs et qu'on nous prépare.

Rappelons enfin que l'épargne des ménages français est généralement jugée excessive par les économistes, mais que les politiques de violence sociale qu'on est en train de mettre en place vont conduire à la faire gonfler encore, les ménages tendant en période de crise à "prévoir" les violences sociales à venir en augmentant l'épargne au lieu de consommer. Ce qui contribue à freiner la croissance du PIB et donc... mécaniquement à augmenter le poids de la dette !