M. Juppé vient d'être repris de justesse au gouvernement... repris de justesse et repris de justice... vous avez dit prise illégale d'intérêt ?

M. Juppé, naguère, se servait de ses fonctions et des deniers des Parisiens pour loger son fils, comme d'autres pour trouver à leur rejeton un job à l'Epad. Tiens, au fait, un autre des fistons du Chef vient d'être embauché pour faire le mannequin ; comme la troisième femme à papa. Ces petits sont vraiment des modèles de réussite scolaire, du travail et des efforts dont papa est le héraut.

Mais revenons à notre repris de justice redevenu ministre. Il y a une chose que je ne comprends pas bien.

Pourquoi au juste un ministre mis en examen devrait démissionner alors que le retour au gouvernement d'un homme politique, condamné définitivement - pour un motif rien moins que bénin - et de surcroît battu par le suffrage universel dans une circonscription génétiquement de droite lors d'élections largement gagnées par la droite (après avoir été massivement désavoué comme Premier ministre par le suffrage universel), devrait apparaître comme le signe d'un renouveau ? comme le signe que le président de la République, dans son immense magnanimité, a prêté une oreille attentive à ce que la populace avait exprimé aux dernières régionales ?

Les voies de sainte Pétronille sont décidément impénétrables !

Ce qui est moins impénétrable, en revanche, c'est l'honnêteté intellectuelle - en plus de l'autre - du citoyen Juppé. L'an passé, le bonhomme s'était prononcé avec la dernière vigueur contre le retour de la France dans l'OTAN, c'est-à-dire contre le changement fondamental de la politique de défense de la France, par le Chef qui... lui confie aujourd'hui la charge de la conduire. Cohérence, quand tu nous tiens ! Mais le catastrophique Premier ministre et député de Bordeaux battu ne s'arrête pas là. Dans un irrépressible élan de respect pour l'électeur, on apprend ce matin, sur France Inter, qu'il a "épuré" son blog de toutes ses critiques passées sur ces acerbes et non moins otanesques critiques de la politique du Chef. Honnête le bonhomme, décidément !

Quant à la nomination à la Défense d'un "criminel condamné", ce n'est pas moi qui le dis mais la presse anglaise, elle est à coup sûr d'un excellent rapport pour la crédibilité de la France à l'étranger !!!

Surtout, ce qui est rassurant, avec un repris de justice au gouvernement, c'est que le président de la République ne veut pas la mort du pécheur, qu'il met en place une politique active de réinsertion des délinquants.

Une des autres nouvelles réjouissantes de ce remaniement fondamental pour l'avenir du pays, est la nomination à la Santé de Mme Norra Berra qui, sitôt installée dans ses meubles, a déclaré qu'elle n'était pas persuadé que le médicament qui tue et que les Américains ont pour cela retiré du marché il y a plus de 10 ans... tue vraiment. Que le rapport entre l'agent tueur et la mort de 500 patients et l'hospitalisation de 3500 autres restait à démontrer. On suggère à Mme Berra de jouer les cobayes !

Ce qui est le plus... drôle, presque à l'instant où l'inénarrable honnête homme de M. Woerth quitte le ministère, c'est que l'entrante a travaillé dans quatre laboratoires médicaux. Conflit d'intérêts ? Que nenni !

Mélange des genres et liaisons dangereuses, le Chef ne peut décidément pas se retenir. Pas étonnant d'ailleurs, car de "casse-toi pauvre con" au macabre ricanement qui suit, une des caractéristiques fondamentales de Caligula est bien son incapacité, dans certaines circonstances, à se contrôler. J'écrivais déjà, là-dessus, en février 2008, et ce que j'écrivais pourrait s'appliquer à la terrifiante vidéo ci-dessus.

Ce type qui se veut le défenseur inflexible de l'Ordre et des règles sociales n'a pas même intégré, pour lui-même les plus élémentaires obligations de la vie en société. C'est un grand transgresseur, comme il l'avouait à Onfray avant son élection... jusqu'à se payer ouvertement la tête de cadavres et de leurs familles. Macabre... et inquiétant. Rappelons-nous, que c'est ce type-là qui à le doigt sur la détente nucléaire.

Rappelons aussi que le grand commémorateur ne trouve rien d'autre à faire, aux Glières, que rigoler et faire de très vaseuses plaisanteries...

Que dire de plus... à si, tout de même... comme en février 2008, quelques maximes... de Thalès de Milet (VII-VIe siècles avant notre ère) celle-là : "Si tu commandes, gouverne-toi d'abord toi-même"

de Socrate, au Ve siècle, à l'usage d'Alcibiade: "pour prétendre gouverner la cité, il faut apprendre à se gouverner soi-même"

ou, à la même époque, sous d'autres cieux, de Confucius : "qui ne sait se gouverner soi-même, comment pourrait-il gouverner les autres ?" -