Fillon qui nous dit qu'il n'y a plus de problème de pouvoir d'achat puisque l'inflation a disparu ; il se fout de la gueule de qui, au juste Droopy ?

Jospin hier matin sur Culture, qui pestait contre la financiarisation du capitalisme : mais qui, au juste, l'a permise en déréglementant à tour de bras, en faisant voler en éclats les frontières, en sacrifiant les services publics, à commencer par EDF, sur l'autel de l'Europe ? Il se fout de la gueule de qui, au juste, le grand frisé ?

C'était drôle (dans le genre rions-en avant que d'en pleurer...) de l'entendre faire l'éloge de Strauss-Kahn et Lamy, ces braves gens qui ont utilisé, depuis quinze ans, toutes les forces de leur intelligence, qui ne sont pas minces, je n'en doute pas, pour faire, avec l'euro et le libre échange généralisé, que les salaires soient la seule variable d'ajustement dans la course à la compétitivité entre des pays à monnaies faibles qui payent des clopinettes leurs salariés, et une zone euro à monnaie surévaluée où, du coup, les salariés n'ont plus le choix qu'entre des salaires de misère et le chômage, les retraités entre les Restos du coeur et les poubelles des supermarchés.

C'était drôle de l'entendre conclure : heureusement en tout cas qu'on a l'euro ! Sinon on aurait été obligé de dévaluer... Et alors ? La dévaluation et l'inflation maîtrisée, en temps de crise, ça n'est que la façon de faire payer au capital ce que depuis trente ans on fait payer au travail, M. Jospin ! ce qu'ont fait, font et feront les Etats-Unis pour relancer leur économie. Rien appris, rien compris, comme les émigrés de Coblence, le grand frisé !

Espérons que Martine et Benoît Hamon (vous ne trouvez pas qu'en plus d'être intelligent, il est sexy, Benoît ? avec une étincelle dans les yeux qui me dit que... c'est pas si fréquent dans notre classe politique ; juste une petite critique : nous, ici, on pense qu'il devrait faire un peu de muscu), qui semblent enfin tenir un langage différent, vont te le renvoyer dans son île, le looser... Ptête d'ailleurs qu'il pourrait y prendre en pension la folle, celle qu'a inspiré Obama : ça nous ferait des vacances !

Drôle aussi, vous ne trouvez pas, ces temps-ci, comme les Sylvestre, Parizot, Lagarde (vous savez Marie-Antoinette : le peuple n'a plus de quoi s'acheter du pain ? mais qu'il se convertisse à la brioche, que diable ! celles de mon petit-déj à Davos étaient tellement exceptiônnelles... ), et autres Attali (vous savez le type qui, il y a un an, présidait une commission pour dire tout ce qu'il fallait encore privatiser et déréglementer, parce que l'Etat était le principal obstacle à la croissance), tous ces beaux esprits qui, depuis trente ans, nous rabâchent que le bonheur de l'humanité se mesure à l'aune de la dérégulation, nous disent désormais qu'on est tous dans le même bateau, qu'il faut se serrer les coudes et ramer dans le même sens.

Vous êtes sur le même bateau que la Parizot et la Lagarde, vous ? Vous êtes prêt à vous serrez les coudes avec le Sylvestre ou l'Attali ? Facile de dire ça ! Les garde-chiourmes et la chiourme aussi, ils sont sur le même bateau, les uns avec le fouet dans la main et les autres qui prennent la lanière dans le dos depuis trente ans. Mais à l'heure où le bateau coule parce que les garde-chiourmes l'ont naufragé, pourquoi faudrait-il donc que la chiourme se sente solidaire de leur incompétence collective et qu'elle continue à ramer de bon coeur dans la même direction, avec juste quelques coups de fouet en plus ?

Non mais ils se sont trop touchés, ces dernières années, les braves gens ! à mon avis ça les a rendus sourds et un peu neuneus !

Tiens dans le genre sourd et neuneu, Caligula va bientôt s'adresser au peuple - jeudi, je crois. Pour lui dire quoi ? Qu'il déplace les préfets et les commissaires qui n'ont pas su empêcher la populace de le siffler, mais qu'il n'y a aucun souci à se faire : loin de lui, l'idée de faire la même chose avec un PDG de l'audiovisuel qui n'aura pas été sage.

Vous pariez qu'il va nous dire qu'on est tous dans le même bateau, qu'il faut se serrer les coudes, ramer dans le même sens, et même augmenter un peu la cadence tout en continuant à prendre avec bonheur les coups de fouet de ses réformes sur le dos ?

A moins qu'il ne nous fasse l'éloge de Judas Kouchner... apparemment, le dernier livre de Péan est saignant sur les "petites" affaires africaines du grand humaniste qui voulait faire la guerre à l'Iran et dont la bobonne a été placée à la tête de l'audiovisuel international pour faire la com de son chéri ! Et alors ? c'est bien connu, non ? Pendant la crise, les affaires continuent !