La Cour de cassation vient d'annuler la condamnation du sieur Vanneste pour injures homophobes : il n'est donc pas homophobe de prétendre que l'homosexualité est une menace pour l'humanité, qu'elle est inférieure à l'hétérosexualité, que nos comportements sont moralement inférieurs à ceux des hétéros, que les pédés sont anormaux, nocifs à la société.

Voilà qui me rassure et qui me donne confiance en la justice de mon pays ! Pour la Cour, de tels propos "ne dépasse(nt) pas les limites de la liberté d'expression". Et l'avocat du sieur Vanneste de relever qu'il s'agit là d'une grande victoire de la liberté d'expression. Qu'est-ce qu'il disait donc de différent, au juste, là-dessus, le chancelier Hitler ? et la Cour de cassation aurait-elle aussi défendu sa liberté d'expression sur le sujet, une liberté d'expression qui a conduit les homosexuels qui refusaient d'être inhibés à se faire rééduquer en camp ? Avec un triangle rose sur la poitrine.

Et pendant ce temps-là, le sénateur Longuet (UMP, tendance ex-Occident) assimile allègrement homosexualité et pédophilie (merci pour l'info, Alain). Encore un qui profite de la liberté d'expression pour laquelle la Cour de cassation combat sans relâche. On fait des progrès tous les jours dans notre beau pays. Alléluia !

Hier soir, les journalistes de France 2, qui n'ont sans doute aucun souvenir, ni des manipulations policières dans l'Italie des années de plomb, ni des Irlandais de Vincennes inventés par les super-gendarmes de Mitterrand, annoncent l'arrestation des coupables des attentats contre la SNCF et du "chef du commando". Vous m'avez bien lu, pas des présumés ou soupçonnés coupables. Le démantèlement à très grande vitesse du terrorisme feroviairo-corrézien annoncé urbi et orbi par la dame qui achète ses châles chez le même fournisseur que le président afghan, ne fait pas naître le moindre germe de doute dans le cerveau d'un journaliste de télé-Sarko. Je ne sais pas s'ils sont coupables ou non ; je trouve juste cette affaire bizarre. Combien faudra-t-il d'Irlandais de Vincennes et autre annonce de l'arrestation des responsables de la profanation du cimetière juif de Carpentras pour que les journalistes adoptent ne serait-ce que l'ébauche d'un début de circonspection à l'égard d'une information policière qui tombe à pic, et l'ébauche d'un début de respect de la présomption d'innocence ?

Peu importe qu'aujourd'hui, alors que pourtant les membres du redoutable commando de l'épicerie corrézienne sont en garde à vue, un autre attentat ait lieu sur les voies et que, déjà, les enquêteurs... avouent ne disposer d'aucune preuve matérielle. En un temps record, la police de notre beau pays, en cagoule, a arrêté de dangereux ultra-gauchistes qui avaient trouvé refuge au coeur de la Chiraquie (d'ici à ce qu'on nous apprenne que Jacques et Bernadette sont de dangereux anars planqués... ) honnie par le maître de Neuilly. Alléluia !

Sarkozy s'attaque aux retraites, réduit chaque jour un peu plus les humbles à la précarité, aggrave la politique de "modération salariale" qui cache une redistribution de la plus-value au détriment du travail et au profit du capital, redistribution qui est à la vraie racine de la crise actuelle puisque c'est elle qui contraint les salariés à s'endetter pour vivre. Ce grand catholique deux fois divorcé va faire autoriser le travail le dimanche (j'appartiendrais à l'épiscopat, je commencerais à me méfier !), menace les libertés publiques dès qu'il le peut, commet connerie sur connerie sur la scène mondiale et européenne en s'agitant pour faire croire qu'il agit...

Et il monte dans les sondages. Alléluia !

Royal réduit la politique à un théâtre où elle se met en scène, à la manière d'un Le Pen déguisé en gourou retour de son ashram, où le discours varie en fonction du vent. Hier quasiment plus à droite que Bayrou, aujourd'hui presque plus à gauche (dans les mots) que Besancenot. Elle, la Boutin de gauche qui admire la justice chinoise, qui confessait (c'est le mot) que les enfants ne peuvent mentir dans les affaires de pédophilie, qui s'abîme en prière dans les églises, qui susurrait que les profs sont des feignants, a perdu, à force de bourdes et d'inconséquences, une élection imperdable après deux mandats catastrophiques d'un président de droite, en laissant le candidat le plus à droite qu'ait jamais eu la droite, s'emparer du thème du pouvoir d'achat.

Et elle arrive en tête des votes des militants socialistes. Alléluia !

Alléluia ! Alléluia ! Alléluia ! En vérité, je vous le dis mes chères soeurs, en vérité, je vous le dis mes chers frères, nous vivons décidément dans un très très beau pays !!!