D'abord les courbes...

Voici celle des achats d'obligations allemandes de la BCE...

Et voici celle des achats d'obligations italiennes par la même BCE...

Mais c'est purement technique, n'est-ce pas ?! Et fortuit de surcroît !

Pas la moindre arrière-pensée de pression sur le nouveau gouvernement italien, bien sûr ! Il faudrait avoir un esprit considérablement mal tourné pour voir dans le parallélisme de ces deux courbes, la volonté politique de faire monter les taux auxquels l'Italie pourra emprunter sur le Marché, et de faire baisser ceux de l'Allemagne. Bref, de faire "prendre conscience" aux investisseurs du risque qu'ils prendraient en achetant du papier italien que la BCE n'achète plus.

Non ! rien de politique on vous dit. Juste du technique et du fortuit ! Juste parce que beaucoup d'obligations allemandes arrivaient à terme en même temps. Du technique, bordel !

Technique, c'est-à-dire politiquement neutre ! Sur quel ton faut-il vous le répéter !

Tout aussi techniquement et fortuitement, le patron de la Banque centrale allemande vient apparemment de dire ce matin que les Marchés (vous savez, la main invisible dans la culotte de la démocratie) n'avaient pas tort d'anticiper la fin de l'assouplissement quantitatif de la BCE. Histoire - techniquement - de faire repartir l'euro à la hausse vers les 1,20 et d'asphyxier un peu plus les économies du sud. Techniquement.

Mais c'est technique, hein ! Toujours rien à voir avec des pressions sur le nouveau gouvernement italien qui a obtenu hier la confiance du Sénat et va obtenir celle de la Chambre aujourd'hui.

Le plus drôle c'est quand un vrai casque à pointe (dans la meilleure tradition teutonne, le Bild, torchon le plus lu en Germanie, avait d'abord insulté le feignant de bouffeur de pâtes Draghi qui, comme tous les Italiens, ne pouvait que fabriquer de la fausse monnaie, puis lui avait décerné un casque à pointe d'honneur, puis le lui avait retiré au moment du QI... oh la la, je sens que je suis sur un terrain glissant : stigmatiser l'italianophobie allemande est sans doute un peu germanophobe sur les bords...) va remplacer Draghi.

Ce jour-là, on pourra se réjouir de la tronche de Micron et de tous ceux qui, à gôôôche, font encore semblant de penser qu'on peut réorienter ou réformer l'euro...

Finalement, un vrai casque à pointe, bien bouché, psychorigide à souhait - un vrai casque à pointe, quoi ! - c'est encore le meilleur moyen de faire péter le bastringue... Techniquement bien sûr !