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jeudi 24 août 2017

Les Branquignols au gouvernement (suite et, hélas, pas fin).

L'ancien maire du Havre s'emmêle lamentablement les pinceaux dans les chiffres, patouille, va demander à ses conseillers pendant une coupure de pub ce qu'il doit dire, annonce une baisse de la taxe d'habitation pour 30 % des Français, ce qui nécessite un communiqué rectificatif de ses services quelque temps plus tard...

"Je ne suis pas un surhomme !" réplique alors, énervé, la première des nombreuses illustrations gouvernementales et parlementaires du principe de Peter.

Ah bon ! Le Premier ministre de Jupitre n'est pas Spiderman ?

Pendant ce temps-là, son patron, notre Jupitre à tous et à Christophe Barbier plus qu'à quiconque, qui avait promis de ne plus parler politique intérieure à l'étranger, se paye son ancien patron à Vienne (Autriche, vous me direz que, vu ses compétences en géographie, il pensait peut-être se trouver dans l'ancienne capitale des Gaules !), avant d'aller se faire rembarrer à Bucarest (peut-être n'a-t-il pas serré assez fort la main du Premier ministre roumain ? puisque, comme chacun sait, en politique étrangère, celui qui pisse le plus loin le montre en broyant la pogne de l'autre) où il réalise le tour de force de dire à la fois que Schengen ne marche pas bien ( Non ?! vrai ? on ne s'en serait pas douté) ET qu'il souhaite l'entrée de la Roumanie dans Schengen, ce qui aura sans aucun doute pour conséquence l'amélioration du fonctionnement de Schengen !!!

mardi 22 août 2017

Les Branquignols au gouvernement

S'il y a trop de portables en prison, ben c'est simple, il n'y a qu'à autoriser les portables en prison ! Signé la ministre de la Justice, garde des Sceaux. Imparable ! De sorte que les prisonniers pourront encore plus facilement piloter du dedans leurs "affaires" du dehors, et "préparer" encore plus efficacement leur sortie.

Le Québec et un certain nombre de pays dans le monde ont une vraie politique pénale, avec des prisons dignes, une doctrine claire où la peine est à la fois punition et préparation à la réinsertion, des moyens proportionnés aux objectifs que le politique a fixés. Dans de telles conditions de détention et de suivi personnel réel des détenus, l'usage du téléphone, contrôlé, à un certain stade de la peine, n'a rien d'absurde.

Dans l'état des prisons françaises, en l'absence de politique pénale sérieuse, cette mesure ne serait évidemment qu'une licence traduisant l'incapacité de l'Etat - une fois de plus - à faire respecter la règle. Elle ne répondrait nullement à une vision de la peine, mais serait une mesure circonstancielle de plus. Si on ne peut faire respecter la règle - si des caïds humilient l'Etat et ses agents en prison, en diffusant une vidéo depuis un lieu où ils ne sont pas censés disposer de ce dont ils disposent - alors changeons la règle ! Et permettons aux caïds de faire ce que nous ne sommes plus en mesure de leur interdire... Car qui peut penser que l'administration pénitentiaire, si elle est dans l'incapacité matérielle d'empêcher la circulation des portables en prison, sera capable d'en réguler l'usage et de faire respecter les blocages de numéros qu'il serait possible d'appeler ?

Nul système n'est parfait, mais certains sont meilleurs que d'autres ! Et la navigation à la godille est le pire.

Mais pour mener une politique pénale cohérente, pour mener une politique de défense cohérente, pour mener une politique éducative cohérente, pour mener une politique de sécurité cohérente, pour mener une politique de santé cohérente, une politique sociale cohérente... il faut à la fois penser, porter son regard au-delà du court terme, le fixer sur autre chose qu'un taux de déficit public, disposer de sa souveraineté monétaire et n'être pas étouffé par une monnaie surévaluée, mettre les moyens nécessaires en hommes (c'est-à-dire en budgets) pour atteindre l'objectif défini, avoir la fermeté d'exécution nécessaire.

vendredi 18 août 2017

Turku après Barcelone et avant...

Allez Hidalgogo va nous faire clignoter la Tour pour la Finlande... Et puis elle va nous faire un beau tweet "Turku la ville du tur et du...", Jupitre va assurer un Premiier ministre au nom imprononçable de sa solidarité. Philippe va devoir interrompre sa rando au cirque de Gavarny pour dire que ça ne peut plus durer. Deux ou trois crétins de service vont dire "vous n'aurez pas ma haine", "pas d'amalgame", "je suis Turku", et deux ou trois autres vont demander une nouvelle loi.

Et puis on va continuer comme avant, avec les 3% de déficit en ligne de mire et l'image de sainte Merkel au-dessus de nos lits : coupes budgétaires dans l'Education nationale, le renseignement, la police, la justice, l'armée, l'hôpital ; affaiblissement continuel de la Nation, qui permet de s'identifier à des représentations collectives, qui protège et permet de se projeter dans l'avenir, au profit d'une Europe et d'un euro qui lui substituent le Marché, le Profit, la Concurrence et ne cessent d'encourager davantage des "identités" aussi reptiliennes que fantasmées ; alignement inconditionnel sur les conneries américaines ; toujours plus de précarité pour les plus fragiles, matériellement et psychologiquement ; discours lénifiants sur l'islamophobie inversant l'ordre des responsabilités ; soutien sans réserve aux régimes islamistes qui, de la Turquie au Golfe, ont armé idéologiquement et matériellement ceux qui nous tuent.

C'est Errejon qu'il nous faut !

J'ai déjà eu l'occasion d'écrire ici tout le bien que je pense des jeunes gens (plus de 50) qui ont fondé et qui font vivre depuis plus de six mois, ce nouveau media qu'ils ont baptisé Le Vent se lève (LVSL).

Eh bien, ces jeunes gens (en l'occurrence Lenny Benbara, Vincent Dain, Léo Rosell) viennent de réaliser un coup de maître avec l'entretien qu'ils ont obtenu d'Inigo Errejon, un des fondateurs de Podemos et son plus brillant penseur.

Cet entretien est simplement passionnant !!! Lisez-le d'urgence et avec attention : ce type est manifestement une tête politique et une tête politique bien faite !!!

On est si loin de certaines élucubrations de la France Insoumise - qu'il s'agisse, dans le domaine institutionnel, des conceptions fumeuses de Charlotte Girard, du concours Lépine institutionnel de la Constituante (la question centrale n'est pas institutionnelle, ellle est européenne), des inconséquences tragiques d'une Clémentine Autain, du gauchisme infantile d'autres, du trotskisme jamais digéré... - qui n'ose pas (encore ?), malgré quelques progrès notables (le drapeau tricolore, La Marseillaise ; Errejon : "J’adorerais avoir un hymne national comme La Marseillaise, je n’arrêterais pas de le chanter si c’était le cas !") mais bien insuffisants (même s'ils donnent des vapeurs à beaucoup...), parler clairement - je répète : CLAIREMENT ! - de l'UE, de l'Etat, de la nation, de la patrie - de l'ordre. De l'Etat, car c'est bien là une des failles majeures de FI et de son horizontalisme. La participation, un Etat au service de qui et de quoi ? certes ! Mais un Etat qui en soit un : une révolution culturelle majeure pour la FI !

Même sur Syriza, l'analyse est impeccable, bien que, sans doute pour des raisons tactiques, la question de la gestion syriziste ne soit point abordée.

D'un bout à l'autre, j'ai dévoré cet entretien dans une espèce de transe ! C'est magique de lire un truc où on est d'accord avec tout.

Il arrive au vieux gaulliste que je suis de se dire qu'il était déjà un peu populiste avant le populisme... Mais peu importe, ce n'est plus ma génération qui fera l'histoire. Si cette pensée-là permettait de reconstruire, autour de ce clivage démocratie/oligarchie, un projet politique fondé sur la souveraineté, l'Etat-nation et le rôle de l'Etat, la justice, qui soit autre chose que la volonté de fédérer les résidus de gôgôches épuisées et gélifiées, je serais heureux de pouvoir y participer !