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jeudi 9 février 2017

La Tribune met sa rédaction au garde-à-vous : on n'y lira plus Romaric Godin !

Je me disais justement hier que je n'avais rien lu de Romaric Godin depuis un moment... et comme lui-même m'avait dit, les dernières fois où nous nous sommes vus, qu'on lui avait demandé de "mettre la pédale douce" sur certains sujets et que son avenir à La Tribune lui paraissait incertain depuis l'arrivée au capital du journal du PDG d'un groupe de... nettoyage, j'étais un peu inquiet.

Et bien voilà, l'inquiétude est confirmée. On apprend aujourd'hui que le service macroéconomie de La Tribune est supprimé : vous ne lirez plus Romaric Godin, Mathias Thépot, Fabien Piliu... leur parole est trop libre, trop iconoclaste pour la pensée unique et la dictature européiste.

Tous les amis de la Grèce et des Grecs (entre autres) n'auront plus qu'à regretter le travail unique dans la presse française que faisait Romaric depuis des années et qui valait à La Tribune une fréquentation exceptionnelle.

Mais les gens qui ont pris le contrôle de ce média n'ont apparemment rien à faire de ce genre de journaliste et de parole libre. Il veulent, comme ailleurs, des gens au garde-à-vous idéologique.

mardi 7 février 2017

Grèce - euro : le retour

Nouvel indice d'un changement de paradigme... que la plupart des candidats à la présidentielle refusent encore de prendre en compte : le fédérateur caché (pour reprendre l'expression de De Gaulle) qui, depuis l'origine, a téléguidé ce qu'il est convenu d'appeler la "construction européenne" a changé de politique. Comme si le marionnettiste avait décidé de ranger la marionnette au placard des ustensiles inutiles.

Ted Malloch, économiste, professeur à l'Université anglaise de Reading, qui devrait être le nouvel ambassadeur des EU près l'UE (pressenti, pas encore nommé..., il semble qu'on fera tout à Bruxelles pour empêcher sa nomination, mais si Trump l'a choisi, cela signifie bien un choix politique), a déclaré hier, alors que se prépare la réunion sur la dette grecque au FMI, que la Grèce ne pouvait continuer à souffrir ainsi de stagnation et ajouté : "Je ne veux pas parler à la place des Grecs, cependant, du point de vue d'un économiste, il y a très fortes raisons pour la Grèce de quitter l'euro"... ce qui devrait, selon lui, s'accompagner d'un plan d'aide à la sortie.

Naturellement, une sortie du "risque grec" de l'euro provoquerait probablement sa réévaluation - désirée par Washington. Jusqu'où ? Jusqu'à rendre intenable le maintien de l'Italie, du Portugal, de l'Espagne... de la France ??? J'ai souvent écrit (et je ne suis pas le seul) que la première sortie serait sans doute le début de la fin. D'autant qu'une fois montré aux spéculateurs qu'on peut sortir de l'euro, ceux-ci ne se priveront pas d'aller tester les autres maillons faibles.

Après les déclarations de Trump au Times et au Bild, après sa sortie sur l'euro trop faible qui avantage les exportations de l'Allemagne, le message de la nouvelle administration américaine est de plus en plus clair : les Etats-Unis n'ont pas intérêt à ce que se pérennise, par le biais de l'UE et de l'euro, une hégémonie allemande sur le continent. Tous ceux qui choisiront de quitter la prison des peuples de l'UE et de l'euro devraient donc, de plus en plus clairement, pouvoir compter sur une aide américaine.

Quant à la situation en Grèce, elle apparaît de plus en plus insaisissable. Aujourd'hui ce sont les interrogations et la polémique sur une escale "secrète" et imprévue de Tsipras à Paris qui occupent les médias. Elle a été révélée par l'opposition conservatrice, et aurait permis au Premier ministre de rencontrer le PDG de L'Oréal, qui s'apprêterait à faire un gros investissement en Grèce, mais surtout de faire une escapade jusqu'à... la banque Rothschild. Et c'est sur la nature et le contenu des discussions qui s'y sont tenues que porte la polémique.

D'autant que, dans le même temps, Schäuble multiplie les menaces, annonçant que si le FMI se retire du plan d'aide à la Grèce, il n'y aura plus de plan d'aide.

Paradoxalement, et pour des raisons opposées, la politique de Schäuble rejoint, sur la Grèce, celle de Trump. Il est hors de question pour la CDU, après les ahurissantes bévues de Merkel en matière d'immigration, de consentir le moindre effort financier qu'il faudrait justifier, à l'approche des élections, devant un électorat de plus en plus sensible aux thèses de l'AFD. D'autant que la CSU bavaroise est elle aussi sur des positions de plus en plus intransigeantes.

Pour moi, la question centrale est aujourd'hui de savoir si Schäuble a déjà décidé la fin de l'euro, ou s'il bluffe. Sacrifier l'euro, ce serait sacrifier l'avantage compétitif énorme qu'il donne à l'Allemagne sur ses partenaires, mais aussi vers l'extérieur de l'eurozone, puisque le Mark (comme le dit Trump) devrait être bien plus cher que n'est l'euro. Mais faire preuve d'intransigeance à l'égard de la Grèce sera électoralement payant... et les effets négatifs de la fin de l'euro sur l'économie allemande ne se feraient sentir qu'après les élections. Le retour au Mark, en outre, a toute chance de provoquer un réflexe patriotique de regroupement autour de la CDU et priverait l'AFD d'une partie de ces arguments. Or, contrairement à ce que professe ici la germanolâtrie ambiante, les choix des responsables allemands, depuis des lustres, sont avant tout dictés par des intérêts électoraux à courte vue - ceux d'un électorat de retraités de plus en plus dominant dont le seul souci est qu'une politique monétaire de fer garantisse sa rente.

A suivre !

dimanche 5 février 2017

Schäuble (re)pousse la Grèce vers la sortie

En Grèce, les traîtres ont fait leur office. Ils ont reculé la sortie de l'euro - dont je dis avec d'autres, depuis 2010 qu'elle est de toute façon inéluctable - le temps de permettre le pillage du pays par les Allemands, les Chinois ou les vertueux Français.

Bradage des infrastructures, du littoral, transferts de propriété de la terre et de la propriété immobilière avant la spoliation programmée d'une partie des comptes bancaires,, dépeçage de l'économie, liquidation de plus du tiers du potentiel productif : et maintenant, sortez !

Les gouvernements grecs avaient le choix entre le déshonneur et la sortie de l'euro ; ils ont eu le déshonneur et ils auront la sortie de l'euro - mais de la pire façon qui soit !

Et pendant ce temps-là, le leurre - ou le sot - Hamon chante les louanges de l'Europe et le resserrement de l'étreinte du bourreau. Et pendant ce temps-là, le triste - et austère, sauf pour sa famille - Fillon, célèbre la jouissance morose de la soumission à l'Allemagne. Et pendant ce temps-là, l'extatique Macron, marionnette des puissances d'argent transformé en recours par une machine médiatique affolée par le naufrage de Fillon, son candidat naturel, prêche sur le ton de la transe, de la possession, ou de celui qui sniffe trop de sucre en poudre, la soumission exaltée à la même Allemagne.