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vendredi 30 octobre 2015

La croissance !!! eh ben non.

J'adore la présentation des chiffres sur LCI (juste en déjeunant ! je le jure !!!) : "L'inflation sort du rouge en zone euro" : elle est à ??? je vous le donne en dix, en cent, en mille, comme dirait Mame de Sévigné : elle est à 0 !!!

Yeahhhh !

Ca, ce n'est pas de la déflation !!!

D'autant qu'avec la marge d'erreur elle peut aussi bien être à -0,5 % ?...

Mais après +0,1 % en juillet et -0,1 % en août, il faut surtout éviter de dire que la criminelle politique allemande nous enferme dans une ravageuse stagnation au mieux ou déflation, et d'avouer que l'irresponsable politique de Draghi consistant à filer du fric aux spéculateurs pour faire grimper dans le vide les cours de bourse, n'a aucun effet sur l'économie réelle.

Donc, faute de résultats, la Propagandastaffel prend la main !

Comme disait Churchill : "Je ne crois qu'aux statistiques que j'ai moi-même truquées".

jeudi 29 octobre 2015

Le roquet Moscovici

montre les dents et jappe sur l'ordre de la maîtresse de Berlin : La Grèce va devoir prendre des mesures lourdes d'ici à la fin 2015.

Parce que depuis cinq ans, les Grecs s'amusent, jouissent et batifolent...

C'est le supplice allemand : chaque fois que Tsipandréou fera un pas, on lui demandera d'en faire trois de plus.

Et s'il croit que jouer au bon élève lui vaudra la moindre mansuétude, il se trompe. Il a montré qu'il s'écrasait, on l'écrasera jour après jour davantage, et le peuple grec avec lui, ce qui est nettement plus grave. On l'écrasera parce que c'est la nature antidémocratique, oligarchique et idéologique de l'Union européenne.

En espérer la "réforme", conjecturer qu'un nouveau rapport de force à l'intérieur de ces institutions pourrait changer la donne est une pure illusion. C'est la nature même de l'Union européenne, de la monnaie européenne, fondée sur le rapport psychiatrique à la monnaie que les Allemands ont hérité de l'hyperinflation des années 1920 et dont tous les Européens sont sommés de payer le prix exorbitant, qui implique les politiques déflationnistes qui nous emmènent collectivement à la catastrophe économique et démocratique.

Comme je l'ai écrit ici bien des fois depuis le 13 juillet, la capitulation n'est jamais un acte isolé c'est l'événement inaugural de capitulations en chaîne devenues inéluctables à partir du moment où l'ennemi - car c'est bien le mot qu'il faut désormais employer - sait que vous n'êtes pas prêt à vous donner les moyens de lui échapper - la sortie de l'euro.

De surcroît, le mécanisme auquel a consenti Tsipandréou, ne recevoir l'argent destiné à rembourser ceux qui vous le prêtent qu'au fur et à mesure que les "réformes" seront appliquées, le met dans un étau dont ni lui ni Syriza ne sortiront plus.

Sauf à casser le carcan ; mais s'il ne l'a pas fait alors que 61,3 % des Grecs lui en ont donné mandat, pourquoi le ferait-il aujourd'hui ?

dimanche 25 octobre 2015

En Pologne la droite alterne avec la droite...

Comme chez nous.

La droite qui gagne est anti-euro et eurosceptique, alors que la droite sortante était eurolâtre et plombée par toute sorte de scandales : son chef, Donald Tusk, mouillé jusqu'au cou dans des affaires d'écoutes téléphoniques et de concessions de gaz de schiste s'était recyclé à temps comme président du Conseil européen, à côté du président de la Commission expert en évasion fiscale.

La droite qui quitte le pouvoir était ultralibérale alors que celle qui arrive promet l'abaissement de l'âge de la retraite de 67 ans à 65 ans pour les hommes et 60 pour les femmes, l'augmentation des salaires et de diverses indemnités : elle mérite, pour cela,les foudres de Balcerowicz qui fut l'artisan du tournant ultralibéral de la Pologne postcommuniste et qui l'accuse de mettre en danger les "grands équilibres" et le dogme friedmanien qui sert de bible à l'oligarchie européenne.

La droite qui arrive au pouvoir est plus cléricale et plus anti-russe, aussi anti-immigration et pro-OTAN que celle qui le quitte. Enfin, là comme ailleurs, la social-démocratie qui ne propose rien d'autre qu'une politique de droite est laminée.

Tout va bien !

N'étant pas polonais, je ne vois dans cette élection qu'une maigre raison de me réjouir : c'est un signe supplémentaire que la dictature impotente qu'est l'Union européenne est en train d'entrer en phase terminale. Plus vite on l'achèvera et mieux ce sera, pour la démocratie et pour les peuples européens.

samedi 24 octobre 2015

L'homme qui rit dans les cimetières...

C'est ainsi qu'une partie de la presse - notamment L'Humanité - avait surnommé Poincaré après une photo prise en 1917, lors d'une cérémonie dans un cimetière, où le président de la République semblait rire alors que son expression venait d'un rayon de soleil mal placé. Mais c'est un surnom que, depuis quelques temps, Tsipras semble de plus en plus mériter.

Sur toutes les photos que je vois depuis plusieurs jours, Tsipras ne fait plus, en effet, que ricaner ou se bidonner franchement... Est-ce l'effet de puissants psychotropes nécessités par les reniements et les trahisons qu'il a choisi d'endosser ? Ou bien l'expression difficilement contrôlable d'une satisfaction personnelle, d'un contentement de soi, désormais étalés devant ses semblables de la Germano-Europe : vous avez vu comme je les ai bien manipulés ? Comme j'ai bien entubé mon peuple ? Vous ne croyiez pas que j'en étais capable, hein, et pourtant, c'est bibi qui l'a fait, mieux que Samaras, Papadimos et Papandréou réunis ?! Alors ça vaut bien une petite récompense, non ?

Pour ma part, et vu la situation de ce pays, vu les responsabilités écrasantes du bonhomme dans la tragédie dans laquelle il enfonce son peuple - sciemment -, je trouve cette hilarité permanente franchement indécente, irresponsable, ravageuse. Je pense aussi qu'elle jette une lumière bien trouble sur la période janvier-référendum, comme si tout cela, finalement, n'avait été qu'une comédie, une fausse résistance - mimée -, dont le metteur en scène est bienheureux aujourd'hui d'être sorti, et a gagné les galons lui donnant accès de plein droit au club germano-européen des écorcheurs de peuple .

lundi 19 octobre 2015

Ca part en c...

Depuis quelques jours, la Führerin a manifestement perdu toute retenue. Elle ne s'embarrasse plus guère des apparences, parle au nom de l'Europe, laisse fuiter que si le gouvernement Tsipras acceptait de retenir les migrants elle pourrait se montrer magnanime dans le pillage de la Grèce, s'envole pour Ankara et s'affiche sur un trône à côté du Grand Saigneur Erdogan, annonce des avancées avec la Turquie qui vont redynamiser la candidature turque à l'UE...

On savait déjà que cette garce nous ramenait aux années 1930 en imposant la désastreuse politique déflationniste de Brüning qui amena Hitler au pouvoir ; elle nous ramène désormais aux années 1910 et se prend désormais pour Guillaume II visitant le Sultan Abdulhamid.

Et pendant ce temps-là Cambadélis fanfaronne à l'issue de sa pantalonnade du ouiquende en annonçant un score digne de l'Albanie d'Enver Hoxha. Si la Führerin a perdu ses derniers restes de pudeur dans l'expression du néo-impérialisme allemand, le PS, après s'être assis sur les résultats du vrai référendum de 2005 alors qu'Hollande s'est assis sur les résultats du vrai référendum grec, a décidément perdu, lui le plus élémentaire sens du ridicule.

Quant à Tsipandréou, il continue son petit bonhomme de chemin de gendre idéal. Un nouveau paquet déflationniste est passé dans la nuit, comme d'hab, de vendredi à samedi. Il a aussi fait part de "grande joie" de recevoir, la semaine prochaine, Hollandréou et 70 patrons français ( dont Veolia, Total, SNCF et Suez...) qui entendent bien s'approprier les reliefs que laisseront les charognards germains dans le dépeçage du cadavre grec.

Mais le plus intéressant de la journée est un papier de Mediapart, signé Martine Orange, sur une conférence donnée le 16 octobre par l'économiste américain James Galbraith qui conseilla le gouvernement grec jusqu'en juillet dernier. Passionnant même, ce papier qui qualifie la situation actuelle de "colonisation et liquidation" et qui confirme ce que je pense, ce que j'ai écrit ici et pour un livre qui paraîtra en novembre , ce que j'ai dit hier dans une une conférence que je donnais pour les jeunes du Mouvement républicain et citoyen.

Par respect du droit d'auteur et du modèle économique de Mediapart, je ne veux pas donner ici la totalité de cet article, mais on comprendra, par les quatre extraits qui suivent à quel point il est accablant pour le gendre idéal de la Führerin :

"À l'entendre, chacun d'entre eux veut sa part. Les dates de fraîcheur du lait ont été repoussées de 3 à 7 jours pour que les entreprises hollandaises puissent exporter leur lait. Les grands groupes pharmaceutiques se sont arrangés pour être avantagés face à l'industrie locale, en invoquant une concurrence en fait « manipulée au travers des paradis fiscaux et des prix de transfert ». Les privatisations sont conçues pour « créer des monopoles privés pour les entreprises étrangères » sur les biens les plus intéressants, à l'image de l'aéroport d'Athènes, détenu par le groupe allemand de BTP Hochtief."

"Mais pourquoi, ont insisté plusieurs économistes français lors de la discussion, ne pas avoir pris dès l’arrivée au pouvoir la décision d’instaurer un contrôle des capitaux, afin de créer un rapport de force, de rendre possible un plan B, si nécessaire ? « Il y avait une raison politique pour ne pas le faire. Alexis Tsipras considérait que ce premier pas était irréversible vers la sortie de l’euro. Et puis, on craignait la réaction populaire. On avait tort. La population était prête, comme on l’a constaté au moment de la fermeture des banques et de l’instauration du contrôle des capitaux fin juin. Les Grecs avaient pris leurs précautions », relève-t-il."

"En mai, raconte l'économiste, ils ont discuté la possibilité de faire une démarche auprès du ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble, afin d’étudier les modalités d’une transition monétaire. « Mais Alexis Tsipras a dit non. Il craignait que cela ne s’ébruite. Dans son entourage, ils étaient de toute façon persuadés dès le début que c’était impossible », raconte-t-il. (...) « On s’est exagéré les difficultés de la sortie de l’euro. Je crois maintenant qu’on aurait pu maintenir un système de paiement sans changer les codes. Avec le contrôle des capitaux, c’est déjà fait. Pour la prochaine fois, on sait maintenant comment faire », dit James Galbraith."

"Revenant sur le référendum de juillet, James Galbraith confirme que Syriza s’attendait à perdre. « Ils pensaient que le oui l’emporterait et même ils l’espéraient », dit-il. Le non l’a gagné, suivi la semaine d’après par une « capitulation », selon ses termes, et un nouveau plan d’austérité. Pour James Galbraith, l’échec de ce nouveau plan est déjà inscrit. Même si l’augmentation des taxes permet pendant quelques mois d’augmenter les recettes de l’État, les mesures exigées vont conduire selon lui à une nouvelle diminution de l’activité, à une nouvelle récession. « Alexis Tsipras a fait tout pour retenir le pouvoir », constate-t-il. « Il dispose d’un Parlement stable. Il a pu choisir ses candidats. Il a écarté son opposition de gauche et il a un partenaire qui ne demande rien. Il peut rester pendant quatre ans. » « Mais le gouvernement va-t-il pouvoir obtenir le résultat demandé par les créanciers ? Certes, le Parlement va accepter tout ce qui est exigé. Mais les magistrats, la police, la population vont-ils faire ce qu’on leur demande ? » s’interroge James Galbraith. « Pour le peuple grec, ce contrat est illégitime. Il lui a été imposé par coercition. Cela m’étonnerait qu’il n’y ait pas de résistance passive, voire active de la population. La rue est toujours là. »"

jeudi 8 octobre 2015

Menteurs, voleurs, fraudeurs...

Après Volkswagen, qui a l'incroyable morgue de continuer à nous inonder de sa pub en partie dans la langue de l'occupant, encore une brillante manifestation du modèle allemand !...

"Deutsche Bank met trimestre après trimestre de gigantesques sommes d'argent de côté pour faire face aux innombrables scandales dans lesquels son nom est cité, du scandale de manipulation des taux interbancaires du Libor aux soupçons de manipulation du marchés des métaux précieux, en passant par une enquête pour de possibles actes de blanchiment d'argent en Russie."

Mais ce sont les Grecs qui sont menteurs, voleurs, fraudeurs.

A vos plumes les chacals de la presse collabo et mishellène : Le Parmentier, Quatremer, Couturier, Guetta et consort !

Hier fut aussi une journée intéressante : tandis qu'à Science po, l'ignoble Schaüble quittait furibard, un amphi où les questions qu'on lui posait sur la Grèce ne convenait point à ses attentes, la lâcheté d'Hollande devant Merkel (après celle de Sarkozy), l'absence de politique allemande de la France à l'heure de l'affirmation de plus en plus arrogante du néo-impérialisme allemand, la germanolâtrie imbécile de nos "élites" politiques et médiatiques, qui en restent aux mantras d'une "amitié franco-allemande", d'un "couple franco-allemand" qui ne veulent plus rien dire, parce qu'il n'y a ni amitié ni couple entre un maître et un larbin, éclataient dans l'hémicycle du non-Parlement de Strasbourg (car cette assemblée n'a rien d'un Parlement, ni la légitimité, ni les compétences).

Et hélas ! hélas ! hélas ! C'est Le Pen qui les a fait éclater en le traitant de vice-chancelier - pour ma part j'aurais plutôt dit Gauleiter - de la province française - j'aurais rajouté du Reich. Comme le dit Lordon dans la passionnant vidéo que l'on trouvera ici et où il dit exactement ce qu'il faut dire aujourd'hui de Syriza, de Tsipras (du coup, je me rends compte combien nous avons pensé la même chose, lui et moi, d'avant janvier à juin : la conviction que Syriza allait à l'échec sans une préparation de la sortie de l'euro mais aussi la volonté de croire qu'avec l'accord de février, il s'achetait du temps pour préparer techniquement cette sortie et y préparer l'opinion), la capacité de récupération de l'extrême droite est infinie.

Mais si cette extrême droite récupère - alors qu'elle défend les mêmes intérêts que ceux qui sont au pouvoir, et mènerait/mènera (car au train où va la décomposition politique dans ce pays, le naufrage du PS comme de la droite dite classique, et l'incapacité de penser la sortie du piège européen de la gauche dite radicale, cela n'est plus à exclure et dans des délais qui pourraient bien être brefs) la même politique servant les mêmes intérêts si jamais elle y parvient -, c'est d'abord à cause de la vacuité intellectuelle d'une classe politico-médiatique qui n'est plus préoccupée que de persévérer dans son être, qui affiche l'impuissance qu'elle a construite par l'euro, les traités scélérats européens qui vident le débat démocratique de tout contenu, le libre-échange qui met en concurrence les travailleurs protégés et les esclaves et qui se couche devant le néo-impérialisme allemand.

Pour ma part, en cette rentrée, ma décision est définitivement arrêtée sur un point fondamental, à la lumière aussi bien des trois scrutins qu'a connus la Grèce et d'un retour où la vacuité absolue du débat politique français m'éclate à la gueule. Je ne voterai plus jamais pour un parti qui n'affiche pas clairement comme préalable la sortie de l'euro sans conditions ni délai autre que celui de la négociation d'une dissolution la plus ordonnée possible de cette monnaie criminelle. Ni au 1er ni au 2e tour. Quelles que soient les circonstances. A aucun scrutin, quel que soit son enjeu secondaire par rapport à ce seul enjeu qui ait aujourd'hui du sens.

"L'Autre Europe" est un piège à cons, une illusion qui permet à celle-ci de continuer à tuer la démocratie et les hommes, précarisés, privés d'emploi, de soins, de chauffage, de nourriture pour satisfaire le rapport psychiatrique des Allemands à la monnaie. Il n'y a pas d'autre Europe, il n'y a qu'un réseau de traités scélérats qui ont sorti de la démocratie tout ce qui donne aux politiques de vrais moyens d'action. Il n'y a pas et il n'y aura pas d'espace démocratique européen, il n'y a qu'un espace oligarchique européen.

Voter pour un moindre mal dans les conditions actuelles est devenu une totale illusion et la négation même de la démocratie. Comme je ne voterai pas FN non plus, je me passerai d'aller voter ou je voterai blanc.

J'estime que, dans les circonstances actuelles, le retrait sur l'Aventin d'une plèbe que le jeu institutionnel a-démocratique imposé par l'euro/Allemagne/UE a réduit au rang de spectateur convié régulièrement à arbitrer le concours de beauté consistant à désigner celui qui appliquera la politique décidée à Berlin ou par des technocrates sans légitimité, larbins de la finance et des lobbys patronaux, est la seule possibilité qui nous est laissée pour montrer que nous récusons non une politique ou une majorité mais le cadre, privé de sens et de contenu, dans lequel s'exerce désormais ce qui n'est plus qu'une comédie électorale, une parodie de vote, un simulacre, une pantalonnade, un rideau de fumée.