Je signalais dans un papier récent l'arrivée à Athènes d'un curieux ambassadeur américain spécialiste des coups tordus, en provenance de Kiev (c'est tout dire !) où il fut l'un des artisans d'une prétendue révolution qui tenait beaucoup du coup d'Etat.

Voilà que Panagiotis Grigoriou nous en dit un peu plus dans le papier du jour de son indispensable blog greekcrisis (aidez-le si vous le pouvez ! c'est la liberté d'informer que vous aidez). Beaucoup de choses passionnantes dans ce papier en vérité sur Obama, sur l'Europe et l'européisme, sur l'impérialisme allemand relooké, sur les fadaises d'Attali confrontées à la situation grecque et au réalité, sur la difficulté d'être un collaborateur modèle dans le monde moderne et l'épuisement d'un non-pouvoir grec qui n'en finit pas de s'épuiser à se soumettre...

Mais ce qui est le plus intéressant peut-être, dans ce papier, c'est ce que nous disent Panagiotis et les sources qu'il cite sur les développements en cours de la question chypriote... sous la houlette de ce curieux ambassadeur tout juste débarqué de Kiev...

"À l’opposé donc de l’univers géopolitique de Jacques Attali, et sous l’horizon grec si j’ose dire, Dimítris Konstantakópoulos écrit par exemple, “que l'une des raisons du voyage du président Obama en Grèce cette semaine, c’est d'appuyer Athènes, afin d’être être ‘utile’ dans la perceptive d’une ‘solution’ au problème de Chypre. D'autre part, la Commission européenne appelle aussi vigoureusement Nicosie et Athènes à accepter une solution encore pire que celle que le peuple chypriote avait rejetée en 2004. Il semble que les États-Unis d'Amérique et l'Union européenne soient si satisfaits de leurs réalisations au Moyen-Orient et en Ukraine, qu'ils veulent maintenant appliquer leurs compétences diplomatiques et autres à Chypre” (...). “Mais avant même qu'une telle solution n'entre en vigueur, certains observateurs n'excluent pas une sorte de crise militaire ou économique, destinée à provoquer un choc pour les habitants de l'île, afin de pousser les gens effrayés à voter ‘Oui’ au Plan qu'ils ne semblent toujours pas apprécier. Tout analyste du paysage stratégique de la Méditerranée orientale et surtout du triangle Grèce-Chypre-Turquie doit se rappeler ceci: les scénarii de toutes les guerres et crises entre les Grecs et les Turcs au cours du XXe siècle, sans exception, n'ont pas été rédigés à Athènes, à Ankara ou à Nicosie, mais à Washington et dans d'autres capitales. Cependant, ils y trouvèrent de bourreaux disposés”. "