Avant les élections européennes, j'avais enregistré un long entretien avec Olivier Rousseau (merci à lui !) pour les sites Soverain et Infopremière. Et j'avais mis les liens de le première et de la deuxième parties sur ce blog. Restait la troisième, consacrée à la politique européenne dans les Balkans et la situation dans cette région ainsi qu'en Grèce. Et bien voilà, c'est fait : depuis quelques jours vous pouvez écouter cette troisième partie et le site Soverain a eu l'excellente idée de remettre en ligne les deux premières parties ainsi qu'un guide d'écoute regroupant minutage et sujets abordés.

Bonne écoute !

Sinon, les élections grecques se préparent ici dans une manifeste indifférence des gens. Tandis que les provocations du sultan, en Egée et autour du gisement gazier chypriote que la Turquie prétend s'approprier se succèdent à un rythme inquiétant. Le tyran aux abois est manifestement tenté de ressouder l'opinion derrière lui par une fuite en avant dans l'agression extérieure. Classique.

Le tout dans l'indifférence la plus complète de "l'Europe c'est la paix" !

Il y a quelques jours, Tsipras, en tournée électorale dans la région a dû annuler ses escales de Nisyros (chez nous) et de Kos pour tenir un Conseil de Défense en urgence.

Pour le reste, on apprend ces jours-ci que la situation budgétaire grecque est en fait... beaucoup moins confortable que prévu et que le coussin de sécurité dont se gargarisent depuis des mois Tsipras et son ministre de Finances (présenté à son arrivée au pouvoir comme un marxiste dur ; je me marre !!! jaune) Tsakalotos, s'est singulièrement dégonflé.

Cela n'étonnera pas les lecteurs de ce blog auxquels je ne cesse de répéter que le couplet "la Grèce va mieux" entonné sur tous les tons à Athènes, Paris, Bruxelles ou Berlin n'est que du pipeau.

Il n'y a jamais eu de mieux et il n'y a pas de coussin parce que la politique brutale et imbécile de l'Euro-Allemagne ne peut que conduire le pays toujours plus bas dans la spirale déflationniste.

Avant, il fallait donc dire que tout va bien, que le coussin mettait à l'abri. Et puis il fallait arroser pour limiter les dégâts électoraux des trahisons en chaîne de Syriza depuis l'été 2015.

Quant au scénario de l'après, il est écrit depuis longtemps et je l'ai répété cent fois, ici et ailleurs.

La rage que suscitent les trahisons tsipriotes, et notamment la dernière - l'accord sous intense pression germano-américaine conclu avec la République dite de Macédoine du Nord - faute de surgissement d'une alternative patriotique et sociale, vont rendre les clés du pays à la droite qui poursuivra les mêmes trahisons.

En l'état actuel, les sondages indiquent qu'après son écrasante victoire aux élections locales qui lui ont donné le contrôle de la plupart des grandes villes et de toutes les régions sauf une, cette droite obtiendrait la majorité absolue au Parlement - une première pour un parti quel qu'il soit depuis 2009.

Dès son arrivée au pouvoir, la droite lancera un audit des finances publiques qui conclura qu'elles sont bien plus dégradées que prévu, que les comptes du précédent gouvernement étaient insincères et qu'il faut donc quémander une nouvelle "aide" de l''Europe et du FMI.

D'où la nécessité d'un 4e mémorandum !

Et Syriza pourra recommencer à mimer une opposition de gôôôôche, jusqu'à la prochaine alternance et au 5e mémorandum...

Car à l'intérieur de l'euro, il n'y a pas d'issue, juste un cercle vicieux que droite et syrizistes carressent à tour de rôle.

Jusqu'à ???

A moins qu'une "bonne guerre" déclenchée par le camarade sultan lui-même aux abois et lancé dans une dangereuse escalade d'agressions...