OD

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

mardi 29 mars 2016

Perplexité

Rentrant d'une matinée de cours à mes chers étudiants retraités de Créteil (où j'ai parlé des rapports entre monothéismes, intolérance et totalitarisme, de l'évolution de l'Islam depuis la fermeture des portes de l'itjihad, des courants fondamentalistes mais aussi "libéral", d'Abdel Wahhab, du Mahdi, des frères musulmans et d'Erdogan, mais aussi de Mohamed Abduh ou Boualem Sansal, d'islamofascisme et de la place de Daesh dans cette histoire longue), j'ai croisé, en sortant du métro Plaisance, un spectre en hijab noir sur longue robe marron (un peu affriolant non, ce marron ? je ne suis pas sûr que pareille coquetterie ne soit pas déjà péché), ce qui, après en avoir croisé plusieurs en cinq minutes de traversée du centre commercial Créteil Soleil, a fini de me foutre en rogne pour le reste de la journée.

Il faut préciser que je traverse le centre commercial Créteil Soleil, un jour par semaine pendant l'année universitaire, à l'aller et au retour de mon cours, avant de longer le lac jusqu'à la Maison des associations où j'officie ; et une fois tous les quinze jours, ayant cours matin et après-midi, j'y déjeune. Ceci depuis douze ou treize ans. A l'époque où je commençai, les femmes avec fichu se comptaient par unité ; aujourd'hui une sur cinq ou six est couverte, des différentes façons foulard entortillé à la façon burka à grillage et gants noirs - indice indiscutable de la progression de la liberté de la femme et de la laïcité dans notre belle République. Ceci étant "acquis", mon intérêt va désormais plutôt à l'augmentation du nombre de celles qui marchent trois pas derrière un petit branleur en jogging et baskets. Ainsi mardi dernier, j'étais parti tôt de chez moi, j'avais fait cours durant la matinée et, comme je reste un homme sans portable, je ne savais rien encore des attentats de Bruxelles à l'heure du déjeuner. En entrant dans ledit centre, je me suis retourné sur un de ces petits branleurs, habillés dernière mode - vous savez, le jogging moulant serré en bas, plus large en haut, et baskets... de marque, bien entendu : image de la misère sociale et de l'exclusion, en somme. "La France, moi je la hais", venait-il de dire à son copain habillé de la même manière, alors que deux donzelles les suivaient avec hijab et sacs aux noms de diverses enseignes de l'Occident honni...

Mais je m'égare... Revenons à aujourd'hui.

Arrivé à bon port et pour me rasséréner quelque peu, j'ai mangé sur le pouce, bougon à cause du spectre de Plaisance, un morceau de jambon persillé, deux vieilles tranches de coppa, un peu de beaufort, trois feuilles de salade de Vérone avec échalote et ail, un peu d'excellent paximadi (pain sec crétois) à l'huile d'olive, un yaourt et une pomme... le tout devant LCI ou Itélé je ne sais plus, histoire de savoir un peu ce qui s'était passé dans le vaste monde depuis mon départ ce matin.

Je n'ai rien appris de notable, sinon l'existence d'une pratique antiterroriste dont je n'avais jamais encore entendu parler, mais qui, je n'en doute pas un instant, est sans doute d'une efficacité foudroyante... la prépalpation. La palpation, je vois à peu près ce que c'est, et suis tout prêt à me laisser faire - avec un brin de perversité même, voire d'espoir, sait-on jamais... - pourvu que l'agent de sécurité soit d'une physionomie accorte et plutôt bien foutu. Après tout, il faut bien que les situations les plus déprimantes donnent un peu de plaisir.

Mais la prépalpation me plonge dans des abimes de perplexité...

mercredi 16 mars 2016

La vidéo de mon intervention

La vidéo de mon intervention aux Carrefours de la pensée du Mans, vendredi 11 mars, sur le thème "L'Europe ou la fin de la démocratie : l'exemple grec" est désormais en ligne. Ainsi que les vidéos des autres interventions... Dommage que les débats ne le soient pas ; il s'y est dit aussi bien des choses.

samedi 12 mars 2016

Une vidéo en attendant la suivante

Critique de la Raison Européenne, un mouvement souverainiste étudiant transparti/transsensibilités, a mis en ligne hier soir la vidéo de la conférence à laquelle nous avons été invités 27 janvier dernier à la Sorbonne, Coralie Delaume (brillantissime auteur du blog souverainiste L'Arène nue et de L'Europe des Etats désunis), Frédéric Farah (professeur de sciences économiques et sociales, chargé de cours à Paris Sorbonne Nouvelle, qui va très bientôt publier Grèce, la grande répression), Panagiotis Grigoriou (historien et anthropologue, auteur de l'indispensable blog greekcrisis - aidez-le si vous le pouvez, il en a besoin comme nombre de Grecs - dont il a tiré La Grèce fantôme, voyage au bout de la crise (2010-2013)et qui vous propose aussi, désormais, une autre manière de découvrir la Grèce, au fil de balades anthropologiques athénienne ou cycladiques), et Bibi, pour parler sur l'avenir de la Grèce dans l'UE...

Et en plus on s'est bien marré !

Quant à mon raid manceau, il s'est fort bien passé.

La salle était pleine, à la librairie Thuard, jeudi soir, pour le café géo où j'ai présenté l'histoire et l'actualité des conflits gréco-turcs, l'absence totale de solidarité de l'UE à l'égard de la Grèce et l'irresponsabilité qui consiste aujourd'hui à payer le maître-chanteur islamofasciste d'Ankara qui organise, manipule, et empoche les profits, dans le cadre de ce conflit, la submersion des îles de l'Egée par les migrants qu'il rançonne, lui, l'Etat profond qu'il contrôle et les mafias qui lui sont imbriquées. Sans aucune contrepartie car, outre que son épouse vient de déclarer que le harem était une "école de vie" pour les femmes (ce qui devrait logiquement valoir à son mari une Légion d'honneur décernée par le grand féministe de l'Elysée, décoreur de décapiteur de soorcières), on n'a guère tardé, à Ankara, après le Munich européen du ouiquende dernier, à préciser qu'on ne reprendrait pas les migrants déjà arrivés en Grèce, que l'Allemagne, avec la complicité des autres, entend transformer en vaste camp de concentration. (Dans le même genre, on apprenait aussi dans la presse grecque - pas dans la française, ça vous étonne ?) que le ministre de l'Economie turc avait récité un charmant petit poème devant la Grande Assemblée nationale : Allons mon frère main dans la main/Faire sauter les bombes pour que les cloches se taisent/Les cloches se sont tues/Et de tous les minarets retentit/Allah AKhbar ! Allah Akhbar !" Ca ne vaut pas 3 milliards de plus, Mme Merkel ?)

Et l'assistance était nombreuse, hier matin, au 26e Carrefour de la pensée sur le thème pour la première où je suis intervenu sur "L'Union européenne et la fin de la démocratie : l'exemple de la Grèce".

Heureux que cette intervention ait suscité autant de réactions positives dans le public, et de questions sur la situation grecque.

Heureux aussi d'avoir vu se matérialiser deux amis Facebook (même si le temps de l'échange fut trop bref) et d'avoir retrouver Anthoula et son mari, dont j'ai fait la connaissance il y a déjà des années lorsque les Amitiés franco-helléniques (alors présidées par Bernard Fischer qui vit aujourd'hui en Crète) m'ont invité pour la première fois (il y en eut d'autres,) à la 25e heure du livre.

Content enfin que mon choix de parler clair, sur la destruction systématique de la démocratie par l'Europe, ait un peu secoué certain secteur de la tribune...

Pour moi, le temps des euphémismes et du robinet d'eau tiède est définitivement révolu. Et ce que je constate, à chacune de mes interventions publiques depuis la capitulation Tsipras, c'est combien, dans le public, le discours gnangnan eurolâtre - c'est un beau projet qui a subi de regrettables dérives, c'est la paix, l'autre Europe, la réforme de l'Europe, la relance européenne... et autres foutaises - a pris un sérieux coup de vieux et un sacré coup dans l'aile. Manifestement, le référendum grec et la capitulation Tsipras ont produit, chez beaucoup, un effet de dévoilement salutaire de ce qu'est vraiment - et non en fantasme -, et depuis l'origine, le projet européen.

Tout ça pour vous dire que la vidéo devrait être - aussi - se retrouver en ligne dans les jours qui viennent...