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samedi 31 octobre 2015

Des Jeunes communistes à Fréquence protestante

Hier soir, j'étais chez les Jeunes communistes de Paris pour parler de la Grèce - encore ! -, avec Frédéric Farah et Romaric Godin... On aurait bien aimé que Coralie Delaume soit là aussi, mais elle n'a pas pu. Ce sera pour une autre fois.

Merci à Lenny Benbara d'avoir organisé cette rencontre qui s'est poursuivie tard (19h00 à 22h00, sans compter ensuite les discussions autour d'un verre), par des questions et discussions : c'est dire combien la Grèce passionne et combien l'impasse que s'est construite Syriza et Tsipras, en refusant d'envisager la sortie de l'euro, interroge.

Pour moi, avoir rencontré Coralie, Frédéric, Romaric, c'est aussi ne plus se sentir isolé, faire synergie dans nos analyses, nos interventions publiques : ce soir était - aussi pour cela - un moment précieux. Et puis de voir des jeunes, ici, comme au MRC il y a peu... qui sont rupture avec les dogmes, qui ne sont pas intellectuellement paralysés par la prosternation devant le fétiche euro, et la vénération de la Sainte Europe du Marché qui empêchent de penser la moindre rupture sérieuse me redonne de l'espoir, de l'énergie pour continuer à prêcher, à convaincre.

Sans doute, comme me l'a dit Lenny Benbara, il y a bien là une fracture générationnelle : ces jeunes gens éduqués, politisés, qui savent réfléchir, qui sont nés au moment ou après Maastricht, n'ont pas le même rapport religieux que leurs aîné et une partie de l'appareil à l'escroquerie européenne. Ils en voient les vrais ressorts, la vraie nature et ils comprennent que conduire une autre politique, construire une vraie rupture, a comme préalable la rupture préalable, nécessaire bien que non suffisante, avec l'euro et l'Union européenne, qui n'ont jamais été que le prétexte, le paravent et le moteur du néolibéralisme, du libre-échange, de l'imposition à tous les Européens des règles de fer de l'ordolibéralisme allemand et, au final, de la destruction de l'Etat social et de la démocratie.

Car oui, aujourd'hui, le seul choix politique réel c'est l'euro et l'Union européenne OU l'Etat social et la démocratie. Tout autre choix politique entre des soi-disant partis qui ne présentent aucune alternative crédible dès lors qu'ils ne placent pas comme préalable la rupture avec l'euro et l'UE, n'est que rideau de fumée.

S'il y a un enseignement à cet été grec c'est que la démocratie, dans le cadre de l'euro et de l'UE, n'est plus qu'un simulacre vidé de tout contenu.

Par ailleurs, dans une heure, à 17h00 ce samedi, Fréquence protestante diffuse "Dialogue sur l'histoire" : j'y suis l'invité de Nicolas Mietton pour parler d'un siècle de vie politique en Grèce=48238|fr]. Et j'ai fait deux bourdes dans cette émission : la première - à trois reprises tout de même ! - Georgios Papandréou arrive au pouvoir en 1963 et pas en 1965... il en est chassé en 1965. Et je ne sais pas non plus pourquoi j'ai confondu la Messénie et la Laconie : en 1974, seules la Laconie à 59,62 %, et les Rhodopes à50,54 % votent pour la monarchie. La Messénie est, tout juste après, la région qui lui donne le plus gros score (49,24 %), mais la forme républicaine y obtient malgré tout une courte majorité.

Il faut dire que le temps file vite dans ces circonstances, qu'on parle sous sa pression et que, sur une période aussi longue, c'est un peu de la haute voltige !

mercredi 28 octobre 2015

28 octobre à Strasbourg

Rendez-vous à Strasbourg, ce 28 octobre, anniversaire du Non des Grecs à Mussolini en 1940, un Non qui ne devint pas Oui dix jours plus tard. Un Non qui influença de manière déterminante le sort de la guerre, car malgré leurs chefs dont beaucoup sympathisaient avec le fascisme et le nazisme, malgré leur sous-équipement, les soldats grecs furent les premiers à vaincre une armée de l'Axe, redonnant courage à l'Europe occupée et méritant l'admiration des Anglais. Un Non qui força Hitler à intervenir en Grèce pour secourir son allié Mussolini, au printemps 1941, le courage de l'armée hellénique puis celui des Crétois et des Britanniques venus les soutenir ayant contraint Hitler à retarder son attaque contre l'URSS : il n'arriverait pas devant Moscou avant l'hiver et, selon Churchill - qui se comporta ensuite de manière si criminelle en Grèce -, le sort de la guerre en fut changé.

Un Non qui fut suivi d'une Résistance immédiate, acharnée, notamment celle de l'EAM/ELAS groupée autour du parti communiste. Un Non qui se prolongea par le refus des Grecs de travailler pour l'Allemagne : la Grèce fut le seul pays occupé où les Allemands durent renoncer à instituer le STO - péché qui n'est peut-être pas pour rien dans l'actuelle politique allemande envers la Grèce ; va savoir !

Un Non qui valut à la Grèce l'une des occupations les plus sauvages, destructrices et meurtrières d'Europe : une famine unique en Europe décime 250 000 à 350 000 Grecs durant l'hiver 1941-1942, le potentiel économique du pays est totalement détruit, ses infrastructures réduites à rien, la guerre et l'occupation tuent 8,5 % des Grecs ; 1,5 % des Français... L'Italie et la Bulgarie payeront à la Grèce des dommages de guerre. L'Allemagne jamais, et elle continue à refuser d'indemniser même les survivants et descendants des innombrables et tragiques massacres perpétrés par ses troupes d'occupation, comme elle a protégé tous les responsables de crimes de guerre et contre l'humanité en Grèce.

C'est à l'anatomie de trois de ces massacres - Kalavryta, Distomo, Hortiatis (dans ce dernier cas ce sont des Bataillons de sécurité, la Milice grecque qui a opéré sur ordre des Allemands) - que Stélios Kouloglou a consacré son superbe documentaire "Néonazis : Holocauste de la mémoire", dans lequel il confronte la parole de survivants, celle de lycéens de Distomo et celle de... néonazis d'Aube dorée.

Ce superbe film sera donc présenté le mercredi 28 octobre à Strasbourg, à 20h00 au cinéma Odyssée, 3 Rue des Francs Bourgeois, à l'invitation de la Communauté hellénique d'Alsace, et j'interviendrai, avec Stélios Kouloglou, après sa projection, pour une mise en perspective historique et un débat avec le public animé par Marco Nassiveras, directeur de l'information d'Arte.

lundi 12 octobre 2015

Blois

J'étais aux Rendez-vous de l'histoire à Blois depuis vendredi et j'en reviens impressionné par les foules qui se pressent pour entendre des historiens, par l'ampleur du programme et la multiplicité des événements.

J'en reviens avec le sentiment que lorsque les médias servent leur soupe insipide, étalent la débilité de leurs programmes, leur haine de la complexité, donnent le primat au pathos sur l'explication et la pédagogie en disant qu'ils donnent au public ce qu'il attend, ils mentent.

Les deux tables-rondes auxquelles j'ai participé - "Qu'est-ce qu'un désir d'histoire ?", animée par Eric Vigne, directeur de Folio Histoire à l'occasion des 20 ans de la collection, avec Philippe Joutard, Robert Frank et Patrick Garcia ; "Les empires face aux nations : ceci a-t-il tué cela ?" présentée et animée par Pascal Ory, avec Marie-Pierre Rey (empire russe), Antoine Marès (empire autrichien) et moi (empire ottoman) - on t attiré un public nombreux et curieux.

Et puis une fois de plus la même constatation : la Grèce passionne et interroge ! Plus encore depuis cet été, et le public, en tout cas celui de Blois, attend d'autres réponses que celle de la propagande germano-européenne. Avec le net sentiment aussi que ce qui s'est passé après le référendum a décillé beaucoup de gens sur le néo-impérialisme allemand et la véritable nature, antidémocratique, de ce qu'il est convenu d'appeler l'Europe.

Si bien que... je crois n'avoir jamais autant signé dans un salon !

Quant à la semaine qui s'annonce, ce sera la reprise de mes cours à l'Université interâges de Créteil et du Val de Marne, un enregistrement d'une heure à Fréquence protestante sur un siècle de vie politique grecque (date de diffusion à préciser), et une conférence débat, à l'invitation des Jeunes du MRC que le thème "Après le référendum et les législatives, quelle situation politique en Grèce ?", le samedi 17 octobre à 16h00, au Falstaff café, 10 place de la Bastille.

mardi 6 octobre 2015

Et mon agenda de rentrée...

Mon agenda de rentrée :

- Je serai aux Rendez-vous de l'histoire de Blois

  • pour une Masterclass dans le cadre des 30 ans de la collection Folio Histoire, le samedi 10 octobre (11h30-13h00, auditorium de la Bibliothèque Abbé Grégoire A. Crémieux-Naquet), animée par Eric Vigne, avec Philippe Joutard, Robert Frank et Patrick Garcia ; j'interviendrai sur le thème : "Que devient le besoin personnel d’un historien d’écrire sur une région (la Grèce et les Balkans) lorsque celui-ci heurte de plein fouet une actualité qui plonge cette même région dans le court terme de la décision politique ?"
  • pour une table-ronde intitulée "Les empires face aux nations : ceci tuera cela ?", le dimanche 11 (11h30-13h00, amphi 1 de l'Université) animée par Pascal Ory, avec Marie-Pierre Rey et Antoine Mares, où j'interviendrai sur la fin de l'Empire ottoman.
  • pour trois signatures au salon du livre (stand Gallimard) les vendredi 9 de 15h00 à 16h00; samedi 10 de 14h00 à 16h00 et dimanche 11 de 14h00 à 16h00.

- Je serai le samedi 17 octobre à 16H00 (Brasserie Falstaff, 10 place de la Bastille à Paris) l'invité des Jeunes du Mouvement républicain et citoyen, pour une conférence débat sur le thème : " Après le référendum et les élections, quelle situation politique en Grèce ?"

- Je serai le vendredi 23 octobre (heure à préciser) à la MJC du Plateau de Saint-Brieuc, pour une conférence sur les rapports entre la Grèce et l'Europe occidentale, dans le cadre de la manifestation "Babylone en Grèce".

- Je serai le mercredi 28 octobre à Strasbourg (à 20h00 au cinéma Odyssée, 3 Rue des Francs Bourgeois), fête nationale grecque commémorant le NON à l'ultimatum italien de 1940, à l'invitation de la Communauté hellénique, pour un débat animé par Marco Nassiveras, directeur de l'information d'Arte, pour la présentation-débat, avec le réalisateur Stelios Kouloglou, député Syriza au Parlement européen, de son film : "Néonazis : Holocauste de la mémoire", sur les crimes nazis en Grèce et Aube dorée.

- Je serai le jeudi 5 novembre à 18h00, à la médiathèque intercommunale Ouest Provence de Miramas, pour une conférence-débat sur le thème : "Grèce-Europe occidentale, échanges et malentendus", suivie d'une collation et de la projection du film documentaire : "Et nous jetterons la mer derrière vous" (témoignages de migrants passés par la Turquie et la Grèce) et d'un débat avec deux des réalisateurs.

- Je serai le jeudi 12 novembre à 18h30, à la Librairie des Cordeliers de Romans, à l'invitation de Martha Kantzavelou Deshayes et du cours de grec de la MJC Robert Martin, pour une conférence-débat sur : "La Grèce et les mouvements migratoires de Byzance à nos jours".

- Je serai le 27 novembre à 20h30 un des invités du Café littéraire de l'Espace culturel "La Rue" à Mandres-les-Roses, pour parler de l'aspect "polar" de plusieurs de mes romans.

Et puis j'enregistre après-demain un entretien avec Jo Ma pour France Inter, et le 14 une heure d'émission sur un siècle de vie politique en Grèce avec Nicolas Mietton sur Fréquence protestante (dates de diffusion à préciser)...

Et puis le mardi 13 octobre, je reprends mes cours à l'Université interâges de Créteil et du Val de Marne, avec un cycle sur "La monnaie dans l'histoire des relations internationales", deux d'"Enjeux du monde contemporain" (suivant l'actu) et quatre séances de géopolitique (Faut-il avoir peur de Poutine ? / La nouvelle donne au Proche-Orient / Chine, Inde, Japon, l'Asie en mutation / L'Union européenne a-t-elle encore un projet et un avenir ?) et deux conférences sur le passage de la Grande alliance à la Guerre froide entre 1945 et 1949...

OUF !