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dimanche 28 mars 2010

Rendez-vous cet après-midi...

Je rappelle aux foules en délire du salon du livre, que j'y serai cet après-midi pour leur dédicacer mon oeuvre (presque) complète et, notamment, mon dernier et inoubliable opus, "Comment je n'ai pas eu le Goncourt".

Rendez-vous donc au stand (E35) de mes deux adorables éditeurs : H&O seront là pour vous faire patienter, avec leur charme inégalable, dans l'interminable file d'attente de mes admirateurs !

jeudi 18 mars 2010

Troublant, n'est-il pas ?

Je me réveille, ce matin, en écoutant France Culture et en entendant maître Badinter, passionnant comme d'habitude, parler d'une exposition dont il est le commissaire, au musée d'Orsay, intitulée "Crime et châtiment" et consacrée à l'art face aux condamnés à mort de 1791 à 1981=23387&no_cache=1|fr]...

Etrange, me dis-je, soudain plus réveillé. Je me lève, je tire de ma bibliothèque mon exemplaire de travail de La Quatrième Révélation, paru en 2005, et oui, c'est bien ça... Julien reçoit, p. 169, une invitation pour un vernissage

"– Tu comptes y aller ? Nikos me tendait le carton extrait de l’enveloppe suivante. – Si tu m’accompagnes, pourquoi pas ? Il s’agissait du vernissage, trois semaines plus tard, au Musée d’Orsay, de l’exposition « Crimes et châtiments : les arts, le criminel et la justice au XIXe siècle ». – Tu n’as pas besoin de moi et tu sais bien que ce genre de sauteries me fait souverainement chier. – Dans ce cas, on ira voir l’expo tranquillement, tous les deux, un peu plus tard."

Et le chapitre suivant, le 29, se déroule entièrement au Musée d'Orsay, lors du vernissage de cette expo intitulée... "Crimes et châtiments : les Arts, le criminel et la justice au XIXe siècle" ; il se termine ainsi :

"Insensiblement, Perrault m’avait entraîné à quelques pas de Clémence. Il me prit paternellement par l’épaule et me fit pivoter, dos à l’assistance, face à une toile de Jean-Raymond Bracassat, prêtée par le musée Carnavalet, le « portrait » de Giuseppe Fieschi, carbonaro guillotiné en 1835 pour un attentat à la machine infernale contre Louis-Philippe : une tête d’homme tranchée, les yeux entrouverts, posée sur un linge sanguinolent. – Il faut absolument que je vous parle en tête-à-tête, continua Perrault tout en fixant celle de Fieschi. Et le plus tôt sera le mieux. Le président du musée a mis son bureau à notre disposition. Accepteriez-vous de m’y suivre ?"

Etrange tout de même : dans l'expo d'Orsay, la "vraie", il y a bien une Tête décapitée de Fieschi mais de Hugues Fourau et prêtée par le musée des Beaux-Arts d'Orléans...

Celle de Fourau:

Et celle de Bracassat :

Ca fait bizarre tout de même !

samedi 6 mars 2010

Ma contribution au débat sur l'identité nationale

Travaillant cet après-midi, pour l'histoire de la Grèce et des Balkans que m'a commandée un grand éditeur parisien, sur la révolte crétoise de 1866-67 et cherchant la lettre qu'Hugo avait écrite aux insurgés, depuis Guernesey, après le massacre, par les Turcs, du monastère d'Arkadi, et l'ayant trouvée (un texte superbe, bien sûr ! où l'on retrouve la puissance et l'émotion qui me font toujours venir la chair de poule lorsque je relis "L'enfant grec" et quelques autres poèmes de ces Orientales écrits pour dénoncer les atrocités turques de la guerre d'indépendance), je me suis avisé que dans Actes et paroles, il y avait un deuxième - et forcément superbe - texte de l'inégalable Victor consacré à cette insurrection crétoise.

Il s'agit d'une défense de Gustave Flourens - "La nature l'avait fait penseur, la liberté l'a fait soldat" -, intellectuel français qui, dans la tradition du philhellénisme de la guerre d'indépendance grecque, la même qui conduira Malraux en Espagne, était parti se battre au côté des Crétois. Coopté député de l'Assemblée crétoise, parti en Grèce pour y trouver de l'aide, emprisonné par un gouvernement grec aux ordres de l'Angleterre qui lui interdit de soutenir les Crétois, renvoyé en France, reparti en Grèce, réemprisonné...

Hugo prend la plume, de peur que le silence ne condamne Flourens à disparaître ; il raconte son histoire, défend la lutte des Crétois contre l'occupation ottomane et la barbarie de la répression que les Turcs ont déchaînée sur l'île et ses populations civiles, puis il en vient à la France et à son refus de soutenir les insurgés. Et voilà que le père Hugo - décidément, on ne le lit jamais assez ! - donne une leçon d'identité nationale à tous les Hortefeux et Besson de notre beau pays...

"La France est une immense force inconnue. La France n'est pas un empire, la France n'est pas une armée, la France n'est pas une circonscription géographique, la France n'est pas même une masse de trente-huit millions d'hommes plus ou moins distraits du droit par la fatigue (j'aime bien ce: "plus ou moins distraits du droit par la fatigue", qui va comme un gant à la France de notre Caligula comme à celle de Badinguet) ; la France est une âme. Où est-elle? Partout. Peut-être même en ce moment est-elle plutôt ailleurs qu'en France (n'est-ce pas ? peut-être, en ce moment, est-elle aussi un peu dans les rues d'Athènes, où un peuple essaye de résister à l'injustice qu'on essaye de lui infliger). Il arrive quelquefois à une patrie d'être exilée. Une nation comme la France est un principe, et son vrai territoire c'est le droit. C'est là qu'elle se réfugie, laissant la terre, devenue glèbe, au joug, et le domaine matériel à l'oppression matérielle."

Rideau !

mardi 2 mars 2010

Je veux être prince de Monaco !

Mon ami Koodoo publie aujourd'hui sur l'excellent site Les Toiles roses, une critique d'un livre et une interviouve de son Ôteur. Comme d'habitude, la plume de Koodoo me donne envie de lire... même si, par les temps qui courent, plongé jusqu'au cou dans mon histoire de la Grèce et des Balkans, plus précisément, en ce moment entre la modernisation de la Grèce sous Charilaos Trikoupis, la révolte crétoise de 1867, la guerre russo-turque de 1877-78 et la faillite de l'Etat grec qui permet aux Européens de mettre son économie sous tutelle... en 1893, je suis totalement incapable du minimum de concentration, une fois terminée ma journée de travail, pour lire le moindre livre.

Il s'agit d'un professeur de biomachin-chose, qui semble vouloir étayer la thèse selon laquelle l'homosexualité n'est pas acquise mais plus ou moins innée. Bon, je vous dis tout de suite, je n'ai pas les moyens scientifiques de trancher, de dire si l'Ôteur en question ne fait que recycler des vieilles (et terrifiantes) lunes, ou s'il apporte du nouveau. A vrai dire, je préfère encore largement la première solution ! Imaginer, ne fût-ce qu'un instant, ce que dans certaines sociétés, dans la nôtre à certains moments, entre les pattes de certaines gens, cela pourrait signifier, me glace les sangs.

Et puis d'ailleurs, surtout, je n'y crois pas.

Je ne suis d'ailleurs pas certain que ce débat ait beaucoup d'intérêt. Ni qu'un scientifique puisse jamais (heureusement !) apporter là-dessus d'élément concluant. En fait, la démarche même me semble un brin suspecte, même si c'est pour la bonne cause, comme semble l'écrire Koodoo :vouloir justifier ce qui relève du comportement et qui n'a pas à être justifié, par rien, par une cause, fût-elle accidentelle, des hormones, des gènes, signifie d'abord et avant tout qu'on considère que ce comportement doit être justifié. Ce qui, bien sûr, sous-entend qu'il y a une norme, une normalité, et une déviance par rapport à celle-ci... même si, les pôvres, vous voyez bien, ce n'est pas de leur faute... Retour à la vieille rengaine : "Nul n'a le droit en vérité/ De me blâmer, de me juger/ Et je précise/ Que c'est bien la nature qui/ Et seule responsable si/ Je suis un homo - comme ils disent"

J'ai récemment entendu sur France Culture un éthologue dire, qu'outre chez les bonobos, l'homosexualité était désormais documentée chez un grand nombre d'espèces, chez les girafes et les dauphins notamment, ce qui ne m'étonne guère pour ces derniers tant le goût d'être heureux et de profiter de la vie me semble éclatant chez cet animal qui est un de mes fétiches. Ce qu'il ajoutait et qui m'a fait dresser... l'oreille, c'est que, contrairement à ce que la science, imprégnée de cette peste de judéo-christianisme comme le reste de notre culture, avançait comme justification (les mêmes que les historiens, malades de la même peste, ont avancé et avancent encore pour justifier l'omniprésence de l'homo-érotisme dans la civilisation grecque antique), c'est-à-dire le jeune âge (traduisez initiation dans le langage des historiens de la Grèce) et le manque pour eux de femelles monopolisées par les plus vieux (traduisez des sociétés militaires et masculines pour la Grèce antique), était aujourd'hui totalement démenti par les études les plus récentes.

Il indiquait au contraire que des individus homosexuels semblaient bien, selon ces études, ne jamais rechercher d'autre partenaires que ceux du même sexe qu'eux, ne jamais s'intéresser aux femelles du groupe pourtant disponibles.

Il précisait enfin que, si jusqu'ici on n'avait, judéo-chrétiennement, jamais contesté que les animaux connussent la douleur, on supposait pourtant, tout aussi judéo-chrétiennement et de manière parfaitement absurde, l'absence de plaisir sexuel chez l'animal. Or, une des pistes de la recherche actuelle, disait-il encore, vise justement à explorer la question - la douleur et le plaisir étant, comme chacun sait, et pas seulement les sado-maso, fort proches, se référant aux mêmes centres nerveux. Il concluait enfin que la région anale étant une zone d'hypersensibilité, siège de douleur ou de plaisir intense, on n'excluait plus que l'homosexualité animale puisse avoir pour moteur, non le jeune âge et la privation de femelle, mais simplement la recherche du jouir.

Ce qui, je dois dire, me convient beaucoup mieux que cette démarche qui tendrait à prouver que l'homosexualité vient d'un... truc pas pareil chez nous et chez les hétéros. Sans parler des bis ! manifestement de plus en plus nombreux...

Mais, me direz-vous, qu'est-ce que tout cela a donc à voir avec Monaco ?

C'est que, Albert et moi, nous sommes nés le même jour de 1958, à peu près à la même heure, je crois bien. Une année, petit garçon, j'avais même écrit cela à Son Altesse Sérénissime, dont le secrétaire m'avait répondu par une carte du prince, imprimée en relief : une rareté dans les années 1960, qui m'avait fait un effet boeuf et que j'ai longtemps conservée comme un trésor dans ma boîte à souvenirs. Du coup, dimanche, lorsque, au Petit Journal de Canal, j'ai entendu mon quasi-jumeau astral Albert déclarer que, en arrivant à Vancouver, il n'avait pu résister à se rendre toute affaire cessante dans les vestiaires des bobsleigueurs, j'ai pensé que j'aimerais bien être, moi aussi, prince de Monaco... juste pour avoir accès aux vestiaires du Quinze de France, de l'équipe de water-polo grecque, à celui de Gourcuff ou Beckham...

Et puis ce matin, en lisant le critique de Koodoo et l'interviouve du bio machin-chosologue, je me suis dit qu'il y avait peut-être une explication bien plus convaincante que la sienne : et si ça venait d'une conjonction astrale au moment de la naissance, le goût qu'Albert et moi nous partageons, en tout bien tout honneur... pour les vestiaires de sportifs ?