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mercredi 30 avril 2008

Virée alsacienne

Strasbourg est une ville que j’adore.

Pas très original, mais la cathédrale est vraiment une merveille ; plus encore en ce jour éclatant de printemps, en plein soleil. La vie d’écrivain n’est donc pas pavée que de désagréments et, comme pour mes deux précédents passages, la FNAC m’avait réservé une chambre à l’Hôtel Cathédrale (dont le personnel est d’une gentillesse et d’une attention franchement hors du commun) : se réveiller, tirer les rideaux et traînasser en contemplant de son lit la dentelle de pierre rose est un moment de pure félicité.

Avec une tendresse particulière pour les deux cigognes (mais je leur trouve, moi, des airs d’ibis) perchées sur deux des pinacles aux angles des tours : le bec détaché dans un azur absolument pur et limpide, vendredi.

Bon, à part ça, il y a eu aussi le travail : une irréprochable choucroute à la Maison Kammerzel et, juste après, dans les vapeurs de riesling et de marc, un entretien avec Jenny Ulrich pour Radio Bienvenue Strasbourg (taper les trois lettres en haut à droite dans la fenêtre située à côté, puis taper sur le bouton "Download", attendre les 45 secondes puis taper sur "Free Download" et, en principe, I-Tune s'ouvre pour vous permettre d'écouter l'émission): la seule interviouve (tiens, je l’aime bien celle-là, je vais m’en servir comme de coquetèle et ouiquende) pour laquelle on doit chausser ses lunettes, parce que Jenny vous fait parler sur trois images qu’elle a sélectionnées en lisant votre bouquin. Car imaginez-vous qu’en province, comme en Belgique, les journalistes lisent les livres même quand ils ne sortent pas des presses des dix éditeurs qui achètent de la pub et se renvoient les ascenseurs : autant dire des fous !

Puis j’ai fait mon forum Fnac avec Guy Wach de France bleue : c’est bien les journaliste qui aiment et savent lire ! Guy est de ceux-là. Merci Guy !

Merci aussi à Alain Walther (de la com) et Philippe Schiappapietra (libraire) qui me suivent et me soutiennent depuis mon Château du silence. On ne dira jamais assez combien un libraire qui vous aime, sait et peut vendre vos livres ; depuis Le Château, la Fnac de Strasbourg est une des librairies de France qui me vend le plus.

Mais maintenant, je connais un deuxième libraire strasbourgeois : Gilles Million de L’Usage du monde qui m’a accueilli sur son stand à la 25e Foire du livre de Saint-Louis, samedi et dimanche, après que la radio du Haut-Rhin Florival avait diffusé une interviouve de bibi vendredi. Car l’intérêt de ce genre de manifestation pour un auteur d’une petite maison (par la taille et la surface médiatique s’entend, pas par la qualité), c’est non seulement de toucher des lecteurs qui ne vous rencontreraient pas autrement (mission accomplie et même un peu plus pour Saint-Louis, mon meilleur salon, à part Brive, mais Brive... c'est un micro-climat exceptionnel pour le livre et le foie gras !) mais aussi d’établir un lien personnel avec des libraires.

Et Gilles c’en est un vrai ! Passionné, chaleureux, curieux.

Le courant est passé ; je doute qu’on ne se revoie pas bientôt. Pour le reste, cette foire de Saint-Louis était organisée de main de maître. On va trouver que je dis beaucoup merci aujourd’hui, mais j’en dirai un de plus à Denise Fuentès.

Pour avoir organisé des colloques dans ma première vie, je sais quel travail acharné, quel investissement personnel nécessite l’organisation matérielle d’une pareille manifestation. Organisation parfaite en l’occurrence.

Mais en plus, l’auteur n’est pas toujours une bête facile à cornaquer. Il y en a même de franchement insupportables (j’ai quelques noms si vous voulez). Alors parvenir, avec le sourire toujours, à faire que, pendant trois jours, ce microcosme vive dans l’harmonie, apaiser les tensions, materner un rien ceux qui ont besoin de l’être, ménager les susceptibilités de ceux pour qui sortir de la cuisse de Zeus est une origine bien vulgaire, tout cela avec le sourire et la gentillesse en plus de l’efficacité : chapeau Mme Fuentès !

Nous avons de la chance, nous autres écrivains, malgré les dysfonctionnements d’une édition qui surproduit pour pouvoir maintenir debout une économie fondée sur la cavalerie des offices, qui tue les livres plus vite que son ombre, qui les remplace par des produits revus et corrigés par les spécialistes marketting, qui substitue aux écrivains des journalistes, des "fils de" ou des actrices médiocres, pourvu que tous affichent l'étiquette "vu à la télé", malgré les dysfonctionnements d’une critique totalement nomenklaturiste, c’est que le livre dispose encore de légions de passionnés capables de donner leur temps et leur énergie pour monter des foires comme celles de Saint-Louis, de curieux capables d’acheter des livres que la Nomenklatura ignore superbement.

mercredi 16 avril 2008

Il y a des moments intenses dans une vie d'écrivain...

Des moments de grâce absolue, qui payent de toutes les déconvenues, de tous les découragements, dont on se souviendra lorsqu’on se demandera pourquoi on continue à écrire, parce qu’on n'y arrive pas, qu’on en a marre, qu’on désespère de se battre contre les moulins à vents de medias cadenassés, et où l’on trouvera la force de repartir en avant parce que ces moments-là payent de tous les autres, parce que c’est pour ces moments-là qu’on écrit.

Hier, j’étais déjà plutôt content : je m’étais trouvé plutôt bien durant les deux heures d’entretien avec Laurent Dehossay, sur La Première chaîne de radio de la RTBF (un lien sur la page Presse de ce site vous permet de réécouter l’émission). Et, puis, pendant que j'étais en train de préparer les ris de veau à la crème du dîner, Frédéric m'a appelé : je venais de recevoir un message d’un lecteur handicapé.

Puisque ce lecteur m'a donné l’autorisation, ce matin, de reproduire son courriel, le voici :

« Bonjour,

Je viens d'achever L'OR D'ALEXANDRE et je suis bouleversé : je voulais simplement vous dire un immense MERCI ...

J'ai tenté de modérer mes émotions pour écrire une modeste "critique" que je viens de publier sur le site Handigay.com

Trop de points communs avec Philippe pour ne pas vibrer à chaque page... J' ai lu à mon ami les passages qui nous concernaient le plus, "vieux" couple gay frappé par un "crash" en 2004, et vous m'avez offert des moments parmi les plus beaux de ces dernières années.

Voilà c'est tout, j'essaierai de venir vous saluer si vous passez dans un salon sur la Côte d'Azur, j'habite à Juan les Pins.

Cordialement, Gérard »

Des larmes dans les yeux… Sa critique, sur le site, est superbe, mais ces mots-là sont pour moi plus précieux que toutes les critiques !

La Quatrième Révélation était née du récit, par un ami, d'un meurtre homophobe, à la suite duquel son copain avocat avait défendu la famille de la victime, de la nécessité absolue que j'ai éprouvé alors d'écrire là-dessus.

L'Or est né de ma rencontre avec Michel Robert qui, de la même manière, m'a rendu indispensable de parler du handicap. C'est Michel qui m'a permis de l'écrire en me faisant confiance, parce que c'est grâce à lui, à la manière dont il a répondu à toutes mes questions que j'ai pu donner sa chair à mon Philippe.

La trouille ! cet été, quand je lui ai envoyé le manuscrit. Il habite Ay, nous Paris. Et s'il me disait que j'avais mis à côté de la plaque ? Deux ans et demi de vie et de travail. Il ne m'a fait qu'une remarque... sur le coussin anti-escarre.

Puis il y a eu L'article de Yanous, qui avait levé une partie de mes craintes. Mais la trouille ne s'était pas pour autant dissipée : comment réagiraient les lecteurs handis ? Comment considéreraient-ils, venant d'un valide, mon parti pris d'aller droit au but, mon pari du ton que j'ai adopté, du caractère que j'ai dessiné, mon absolu refus du pathos ?

Et voilà ces mots de Gérard, un lecteur handi et inconnu : ils me comblent, ils me… justifient. Ce matin, une bonne critique est sortie dans ''Fugues'', au Québec, et elle m'a fait plaisir, bien sûr, mais rien à côté du choc émotionnel ressenti hier soir à la lecture des quelques mots de Gérard.

Merci Gérard ! Merci mille et quelques fois !

samedi 12 avril 2008

L'Or d'Alexandre à la RTBF

L'Or d'Alexandre poursuit sa route et les premières indications sur la réception de ce livre montrent que de nombreux libraires se sont souvenus du succès de La Quatrième Révélation, que mes lecteurs me suivent et me sont fidèles, que leur cercle s'agrandit. Merci à tous !

Quant aux médias, une fois de plus la bonne nouvelle vient de Belgique. Après un premier passage à "Culture club" à l'invitation de Corinne Boulangier et la page dans le Metro belge (les liens pour écouter l'émission et lire l'article sont dans la page Presse), "La Première" chaîne de radio de la RTBF, m'accueille de nouveau sur ses ondes, les lundi (14/4) et mardi (15/4) prochains, de 16h00 à 17h00. C'est Laurent Dehossay, cette fois, qui me reçoit, comme il l'avait fait dans son "Tête à tête" pour ma Quatrième Révélation, pour deux heures d'entretien consacrées à L'Or d'Alexandre et à mon parcours d'écrivain.

Vive la Belgique ! où les journalistes lisent les livres, et où ils en traitent s'ils les ont aimés, sans se soucier si vous êtes fils de, si vous appartenez à telle ou telle Nomenklatura, si votre éditeur est de ceux dont on peut attendre des retours d'ascenseur.

Laurent Dehossay a donc lu L'Or d'Alexandre, et m'a interrogé sur sa genèse. Toujours pertinent, comme dans notre première rencontre radiophonique. Parce qu'il a compris que ce livre n'était pas la prolongation du précédent que par la forme de thriller, qu'il l'était parce que si La Quatrième Révélation est né de ma révolte contre le silence médiatique qui tue une seconde fois les victimes de l'homophobie, cette tare chrétienne qui justifie, aujourd'hui encore, les pires barbaries des pires brutes, L'Or d'Alexandre, lui, vient du besoin de me colleter avec une autre discrimination. Celle qui naît du regard ou des paroles, de l'indifférence ou du refus de voir. Parce que c'est en faisant la connaissance d'un lecteur handicapé, parce que c'est lorsque Michel Robert est devenu un ami que m'est devenu indispensable d'écrire sur ce qu'il vivait. Sans pathos ni apitoiement, d'une façon... tonique, moi, le valide, humoristique, vraie - grâce à Michel et à la manière dont il a répondu à toutes mes questions, à ses réponses qui m'ont permis de bâtir mon Philippe. Philippe qui n'a rien à voir avec lui et qui, pourtant, lui doit tout.

Lorsque j'ai envoyé mon manuscrit à Michel, avant de l'envoyer à mon éditeur, j'ai connu quelques jours de profonde angoisse. Et s'il me disait que j'avais mis à côté de la plaque ? Jamais, bien sûr, je n'aurais publié ce livre. Deux ans de demi de ma vie et de travail... C'est aussi la raison pour laquelle l'article de Yanous est pour moi si important. Que j'en suis si... fier ?

Laurent Dehossay m'a aussi fait parler de ma vie, de ce qui m'a fait ce que je suis, arriver là où j'en suis. Je n'ai pas trop l'habitude de regarder mon passé, de m'auto-scruter. Mais en six mois, après que Régine (l'infatigable bâtisseuse de ce site) m'a invité à écrire là-dessus et à replonger dans mes photos d'enfance afin d'illustrer la partie biographique de ce site, Laurent m'en a fait parler. C'est encore différent. Je n'ai jamais été psychanalysé, mais il doit y avoir un rapport. Ce fut parfois troublant. J'espère surtout que ce sera intéressant pour les auditeurs.

Merci à Laurent Dehossay en tout cas.

Après sa diffusion en hertzien (lundi et mardi), les deux émissions seront en principe écoutables sur votre ordi (pendant une semaine, je crois) à l'adresse suivante : en cliquant dans la liste sur le titre de l'émission : "Tout le monde a une histoire".

Ensuite, mes deux prochaines étapes seront alsaciennes :

- le vendredi 25 avril à 17h30

- puis les samedi 26 et dimanche 27

mercredi 2 avril 2008

Aris, poulet au vinaigre, polar, État d’Esprit, gras double, korê, morgon et Poussin

Mon ouiquende fut lyonnais. D’où le poulet au vinaigre (celui de Joseph qui officie mieux que beaucoup de pros dans les cuisines d’Aris : son dessert aussi valait le détour !), le pot de morgon et le gras double du Café des Fédérations (un vrai bouchon : on a commencé à la salade de pied de veau et au saucisson de Lyon, terminé à la cervelle de canut) que j’ai partagé avec Régine Foucault, une grande amoureuse de la littérature devant l'Éternel et l’infatigable bâtisseuse de ce site qui me permet de vous parler. Combien de mercis dois-je à Régine ?! et combien d’autres mâchons à partager pour lui prouver toute ma gratitude !

A Lyon, j’y allais pour le Quai du polar, présenter mon Or à l’association Aris puis le signer à la librairie État d’Esprit, ce lieu rare, en France, où les lesbiennes et leurs frères pédés peuvent trouver tout ce qu’ils trouvent dans la meilleure librairie et tout ce qu’ils n’y trouvent pas. Un lieu rare ; comme Les Mots à la bouche, Bluebook, ou Violette and Co à Paris, comme La Mauvaise Réputation à Bordeaux et Les Mots pour le dire à Marseille. De ces lieux rares, nés de l’acharnement de ceux qui les font vivre à nous donner un espace de liberté supplémentaire et qui marquent dans la ville le chemin que nous avons parcouru – dont nous avons, en outre, intérêt à ce qu’ils ne disparaissent pas, indice que, alors, nous serions en train de faire ce chemin-là aussi à l’envers. Aussi. Comme nous faisons aujourd’hui à l’envers le chemin qui mène de l’État de droit et de la Sécurité sociale voulue par le Conseil national de la Résistance (où l’on retrouve Lyon, capitale d’icelle) aux lois scélérates qui ressuscite la détention administrative ou impose l’ignoble taxation des malades chroniques par la répugnante franchise médicale.

Rien n’est jamais acquis ! Prenons garde et faisons en sorte, chacun, que ces lieux-là puissent continuer à vivre, parce qu’ils font partie de notre liberté et que rien n’est plus fragile que la liberté – surtout quand on croit qu’elle va de soi, qu’il n’est pas nécessaire de la défendre.

Bref, à État d’Esprit, j’ai battu, comme chez Bluebook et au salon du livre de Paris, mon record de signatures de La Quatrième Révélation. Un romancier, en tout cas moi, écrit pour être lu. Et l’angoisse quand on sort un nouveau roman, surtout après un succès, comme ce fut le cas de ma Révélation qui m’a valu tant de témoignages, de lettres… de reproches d’avoir osé tuer mon Julien, c’est de savoir si l’on a été à la hauteur des attentes de ses lecteurs, de savoir si l’on va pouvoir en conquérir d’autres. Pour l’instant le test est réussi !

Si j’ai choisi de travailler la veine du polar, du thriller, c’est que je crois que, par ce moyen littéraire, par le suspense, je peux faire partager mon univers, mes passions, mes obsessions à des lecteurs qui ne viendraient pas naturellement vers un roman « normal », dont les héros, au surplus, sont pédés. Ces trois bonnes signatures sont donc d’excellent augure. Celui que j’ai désormais un lectorat qui me suit, m’accompagne, m’épaule, qui me pousse en avant – même si le doute est toujours là qui ronge et interroge.

Parmi les lecteurs dont j’attends à présent, avec angoisse, le verdict, les amis de longtemps et des lecteurs naguère anonymes qui le sont devenus, Michel Robert et Régine Foucault, Martial et Pierre, Chantal, Éric, Sylvie et Michèle, Laurent, Françoise, Bruno et Patrick, Mélanie, Jean-Louis et d’autres, figure désormais Alain Bernoud, ancien président d’Aris, et qui est une des âmes de cette association qui m’a reçu pour la deuxième fois vendredi soir. J’ai connu Alain il y a deux ans, lorsqu’il m’a invité à présenter ma Quatrième Révélation chez Aris. Sur le conseil d’Isabelle, qui fut l’âme d’État d’Esprit pendant des années, il m’avait découvert dans Les Ombres du levant. Puis il avait tout lu de moi dans la foulée, en ayant une faiblesse (comme moi) pour mon Château du silence. Alain fait un métier dur, levé tous les matins à 5h00 (un cauchemar pour moi), à qui la lecture est vitale. Alain est, pour un écrivain, de ces lecteurs inestimables qui vous dévorent et vous relisent ; qui vous parlent ensuite de leur lecture – avec intelligence et sensibilité, nuance et passion. Où l’on apprend comment l’on a réussi à toucher juste, volontairement ou pas. Soulagé, cette fois encore, parce que son enthousiasme est intact.

Une bonne critique fait plaisir, deux excellentes, comme celles de Laurent Lejard et Antoine Dole, parues ce ouiquende sur Yanous (le plus grand site français dédié aux handicapés) et dans le gratuit gay de qualité ''Sensitif'', sont revigorantes. Les impressions de lecture d’Alain et de ses alter ego sont inestimables.

C’est donc grâce à Alain que le cercle de mes lecteurs lyonnais s’est agrandi : je le remercie comme je remercie tous ceux qui étaient là pour m’accueillir vendredi soir, pour m’écouter et me dire comment ils avaient reçu mon précédent roman (une adhérente de David et Jonathan que, à présent, elle ne lisait plus saint Paul sans penser à ma Révélation !), pour partager un dîner aussi délicieux (re-bravo Joseph !) que chaleureux. Merci Sabine, merci Jean-Charles, Christophe et tous les autres.

J’oubliais ! entre le gras double et État d’Esprit, j’ai fait un raid au Musée des Beaux arts : très jolie collection de bronzes et de céramiques grecs, qui m’aura permis de faire mes dévotions à quelques Athéna, Hermès (ci-dessus), Apollon, Dionysos, ma tétrade tutélaire – sans oublier les autres dieux de l’Olympe évidemment ; et une superbe korê de l’Acropole, donc offerte à Athéna, à la somptueuse chevelure et… aux curieux biscotos de débardeur (ci-dessous).

Et puis comme j’ai inventé un Poussin dans L’Or d’Alexandre, je suis allé voir (trop vite) l’expo organisée à l’occasion de l’achat de sa Fuite en Égypte (le premier ci-dessous). Poussin est un grand peintre et l’expo vaut le détour ; mais en ce qui me concerne c’est une autre Fuite qui m’a scotché, celle de Philippe de Champaigne (Musée d'art et d'archéologie de Senlis, le second ci-dessous) et l’incroyable bleu du manteau de sa Vierge.

Enfin, lundi, j’ai fait un aller et retour vers une ville que j’aime de plus en plus. Bruxelles. Vive les Belges ! dont la critique littéraire n’est pas sourde et aveugle à tout ce qui se fait hors d’un certain « Milieu », qui s’intéresse à d’autres livres que ceux des journaliste et des fils de, à d’autres choses que les produits éditoriaux d’éditeurs qui furent parfois grands et qui ne sont souvent plus que gros, dont la critique n’est pas organisée en Nomenklatura se repassant à l’envi la casse et le séné, qui prend le temps d’ouvrir et même de lire les livres qu’on leur adresse : naïfs de Belges !

En France, aujourd’hui, tout est bloqué par ces Nomenkalturas qui, partout, dans tous les milieux, monopolisent le pouvoir, verrouillent et cadenassent pour empêcher toute mobilité, toute intrusion dans leur chasse gardée. La France (et sa littérature) crève de ses Nomenklaturas, comme elle crevait, dans les années 1780, de la réaction aristocratique.

Pendant ce temps-là, les Belges ont reconnu le mariage gay, légalisé le suicide assisté et la consommation du cannabis, ils ont des facultés dans lesquels les étudiants français se bousculent parce qu’ils n’ont pas de place en France, comme les gens du Nord vont confier leurs parents à des maisons de retraite belges parce que nos Nomenklaturistes n’ont su ni prévoir ni organiser…

Bref, lundi j’ai enregistré avec Laurent Dehossay deux heures d’entretien sur L’Or et sur mon parcours, qui seront diffusées dans l’émission « Tout le Monde a une histoire » les 21 et 22 avril prochains, de 16h00 à 17h00 sur La Première de la RTBF : merci Laurent… et vive les Belges !