OD

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

vendredi 13 novembre 2009

Un Malraux à l'attention des tristes sieurs Raoult et Miterrand

A l'attention de ce député qui s'est fait élire sous l'étiquette gaulliste (c'est dire s'il y a longtemps qu'elle ne signifie plus rien) et à ce lâche ministre qui estime que la libre expression des artistes est une affaire privée entre un député qui voudrait voir le ministère exercer une police de la pensée et une écrivaine attaquée dans sa liberté d'expression, c'est-à-dire dans un des droits de l'homme et du citoyen établis depuis quelques temps déjà dans ce pays, paraît-il, voici un texte de celui qui fonda, il y a cinquante ans, le ministère des Affaires culturelles.

On peut dire en somme bien des choses sur Malraux ministre ; on peut critiquer ses choix, lui nier la paternité de ce qui n'aurait jamais vu le jour s'il n'avait pas été à la tête de ce ministère, déplorer les lacunes d'une action en oubliant combien la création même de ce ministère apparut alors aux puissants de tout poil comme une monstruosité, lui reprocher de n'avoir pas fait plus, autrement. On est déjà bien moins pertinent, lorsqu'après avoir remplacé l'action culturelle par une manière de bling-bling culturel, on notait en accédant à ce ministère qu'on allait marquer le passage de l'ombre à la lumière - expression d'une mégalomanie langienne qui, comme le bling-bling culturel explique pourquoi le divin Jack, ci-devant socialiste, paraît-il, n'en peut plus d'attendre de revenir au Gouvernement, quitte à devenir ministre franco-allemand, c'est-à-dire gadget (mais ça lui va si bien !), d'une chancelière conservatrice et d'un président - le plus réactionnaire que la France ait connu depuis un certain maréchal.

Mais on doit au moins reconnaître à Malraux qu'il se refusa, toujours et avant tout, à faire de son ministère un succédané de Propagandagesellchaft à la Raoult. Il s'y refusa, notamment en novembre 1966, lorsque les Raoult de l'époque s'étouffaient que Les Paravents de Genet fussent joués dans un théâtre subventionné, en l'occurrence le Théâtre de France, alors que cette pièce était jugée attentatoire, insultante à la France. Voici donc ce que leur répondit Malraux, et qu'on eût aimé, entendre dans la bouche de M. Mitterrand, s'il n'était pas à ce point lâche que la liberté d'expression des artistes lui importe davantage que son confort ministériel - si, en résumé et en cette occasion, il avait eu des couilles.

"La liberté n'a pas toujours les mains propres, mais il faut cependant y regarder à deux fois avant de la jeter par la fenêtre...

Vous me dites : il ne s'agit pas d'interdiction, mais de subvention. La lecture qui a été faite à la tribune ne représente qu'un fragment des Paravents, qui ne se déroule pas sur la scène mais en coulisse.

Vous avez dit que cette pièce était anti-française : elle est en fait anti-humaine, elle est anti-tout. Goya aussi l'était, comme on le voit dans les Caprices. Vous avez parlé de « pourriture » : soyez prudents ; avec des citations, on peut tout condamner. Que dire alors de La Charogne de Baudelaire ? Je ne prétends certes pas que Genêt est Baudelaire. Ce que je veux dire, c'est que lorsque quelque chose blesse votre sensibilité, il est déraisonnable de l'interdire : ce qui est raisonnable, c'est d'aller ailleurs." (Assemblée nationale, 27 octobre 1966)

Juste une suggestion à M. Raoult : allez ailleurs ! Juste une remarque à M. Mitterrand : être ministre, ça ne se résume pas à se goberger rue de Valois et profiter des voitures de fonction ; ça exige juste, parfois, un peu de courage. Juste un peu.

jeudi 12 novembre 2009

Dommage qu'il n'y ait pas (encore) de prix du parlementaire UMP le plus con !

M. Raoult aurait à coup sûr ses chances.

Ainsi donc, M. Raoult demande au ministre de la Culture, admirateur fanatique de Frédérika de Hanovre, élevé chez les Hitlerjugend, comme notre Très Saint Père, de faire la police de la pensée en rappelant à son "devoir de réserve" un écrivain lauréat du prix Goncourt...

Peut-on faire plus con ?

Le défi va, à coup sûr, être dur à relever. Mais ne désespérons pas, les parlementaires de la majorité en ont sous la pédale !

M. Raoult a juste commis une très légère bévue : le ministère de la Culture n'est pas encore la Propagandagesellschaft. En fait, puisqu'il s'agit d'un Ôteuse de couleur et de l'honneur de la France, M. Raoult aurait dû plutôt s'adresser au ministère de l'Identité nationale, vous savez celui de M. Eric Besson (Eric Raoult, Eric Besson... tiens, tiens, vous en connaissez d'autres des Eric ?), ce Marcel Déat des temps modernes... (rappelons que Marcel Déat passa tout droit de la SFIO, parti socialiste de l'époque, à la collaboration la plus acharnée, plus collabo que n'importe quel collabo de droite, avant d'être sauvé du poteau d'exécution par notre Très Sainte et Très Miséricordieuse mère l'Eglise).

Je ne connais pas Mme N'Diaye, je n'ai jamais ouvert un de ses livres, et mon "Comment je n'ai pas eu le Goncourt", dit assez ce que m'inspirent les prix à la française, combien, a priori, en avoir un ou pas ne dit rien du talent de ceux qui les emportent.

Mais dans cette ubuesque affaire raoultienne le talent de Mme N'diaye n'a rien à voir.

Voltaire, Hugo, Zola, France... Anatole, Sartre, Mauriac dénonçant la torture d'Etat en Algérie, ont tous été vilipendés, rappelés à leur devoir de réserve, inquiétés, exilés, emprisonnés, pour avoir écrit ou tenu des propos jugés insultants pour la France par les puissants de l'époque.

C'est leur honneur et celui de la France d'avoir écrit ou tenu ces propos-là, qui ne visaient pas la France mais la grimace qu'en sont les puissants qui les accusaient de l'insulter.

L'Histoire et la France se souviennent d'eux, pas des puissants de l'époque. Je ne suis pas sûr que l'Histoire et la France se souviendront de Mme N'Diaye, mais je suis certain que M. Raoult rejoindra ses prédécesseurs dans le même placard. Celui de la connerie.

Quant à la réponse du sieur Fred-Eric (encore un Eric dissimulé !) Mitterrand, elle est parfaitement caractéristique du personnage, dont j'ai dit sur ce blog ce que j'en pensais. "Je n'ai pas à prendre parti dans le débat entre deux personnes privées" : plus faux-cul tu meurs !!! C'est pour le prix Goncourt de la lâcheté et de l'inconséquence intellectuelle que le zélateur Frédérika (Erika...) tient la corde !

Juste encore un truc, en plus du ministère gadget franco-allemand pour Jack Lang, pourquoi ne pas créer un ministère De ce que les écrivains ont le droit de dire, confié à Eric - ça ferait un digne pendant à celui de l'autre Eric ?

mercredi 11 novembre 2009

Regardez bien !

Je m’en vais vous conter la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe, la plus singulière, la plus extraordinaire, la plus incroyable, la plus imprévue, la plus grande, la plus petite, la plus rare, la plus commune, la plus éclatante, la plus secrète jusqu’aujourd’hui, la plus brillante, la plus digne d’envie, la plus comique, la plus agitée, la plus excitante, la plus palpitante, en un mot la plus ahurissante ; enfin une chose dont on ne trouve point d’exemple dans les siècles passés, et qui même l’eût on trouvé, ne se serait point avéré comparable; une chose que l’on ne peut croire à Paris, ni à Montélimart, Valence, Mons et encore moins à Waterloo ; une chose qui fait crier gloire à presque tout le monde, et miséricorde à quelques uns ; une chose qui comble de joie le bon peuple venu de loin pour l’admirer ; une chose enfin qui débuta le 11 novembre 1918, pour se terminer le jour-même. Ceux qui l’auront vue croiront avoir rêvé . Je ne puis me résoudre à vous la dire ; devinez-la : je vous le donne en trois, je vous le donne en cent, je vous le donne en mille. Jetez-vous votre langue aux chiens ?

eh bien sur les photos de la signature de l'armistice, dans le wagon de Rethondes...

je sais c'est incroyable, mais c'est incontestable...

ce 11 novembre 1918, entre Foch et Weygand...

Face à Erzberger et Oberndorff...

mais si c'est Lui, bien sûr ; comme toujours, Il était là !

Nicolas Sarkozy de Nagy Bocsa !!!

Nicolas, c'est un peu, en un seul homme, intemporel, ubiquitaire, le comte de St Germain, l'Homme invisible et Superman réuni.

Il paraîtrait même qu'il était dans le cheval, vous savez, à Troie et qu'il apparaît dans L'Attaque de la moussaka géante

Pas étonnant, en vérité, que Jack Lang n'en puisse plus de ne pas être ministre d'un tel homme !

Et encore... tout cela n'est rien... vraiment rien !