Avec Joséphine Baker, c'est aussi le BCRA du futur colonel Passy (capitaine Dewavrin avant guerre) qui va enfin entrer au Panthéon. Ce Bureau central de renseignement militaire, service spécial de la France libre, a joué un rôle fondamental à côté des mouvements et réseaux de la Résistance intérieure et des services anglais.

Collecte de renseignements mais aussi service action : le garagiste, champion de moto, qui deviendra inamovible député de Saône-et-Loire puis ministre, André Jarrot (son garage était à Lux, près de Chalon-sur-Saône et à cheval sur la ligne de démarcation ! Il entra en résistance dès juin 40 en faisant passer des centaines de personnes, pour le compte d'un réseau belge, avant de partir à Londres) et son compère Raymond Mary-Basset feront ainsi, de l'aveu des Alliés, par leurs véritables tournées de sabotages ciblés, plus de dégâts dans l'industrie travaillant pour l'Allemagne que des dizaines de bombardements aériens dont beaucoup rataient leur cible, ne causaient souvent que des dommages vite réparables, et tuaient des civils.

Joséphine Baker fut un des premiers agents de ces services secrets gaullistes, collectant au cours de ses tournées des renseignements (qui permettaient au service action et aux alliés d'agir ensuite) sur les installations allemandes, que Jacques Abtey, Hébert de son nom de clandestin, utilisant la couverture de fonctions artistiques auprès de la chanteuse, transmettait à Londres...